
De notre correspondant : Si Merabet Nour Eddine
Fatima Beddar est l’une des martyres des massacres du 17 Octobre 1961. Elle disparut au cours de la même nuit sanglante, au même moment où d'autres Algériens et Algériennes tombaient sous la répression féroce, acte barbare de la police coloniale. Née le 5 août 1946 à Tichy, dans la wilaya de Béjaïa, Fatima Beddar était à Paris avec sa mère ayant rejoint le père, employé en France depuis 1951.
Le programme officiel de cette journée s’est déroulé à Hamadia, en présence des autorités de la wilaya et de la famille révolutionnaire. La délégation s’est rendue au carré des martyrs et le wali, Ali Bouguerra, a procédé à l’inauguration du centre avancé de la Protection civile, à la baptisation d’une école primaire du nom du moudjahid Safir Mohamed, au douar Sidi Kharoubi, et à la visite d’une exploitation agricole, où il a donné le coup d’envoi de la campagne labour-semailles.
Le musée du Moudjahid a abrité une exposition de photos et documents sur la guerre de Libération nationale. Des films documentaires ont également été projetés, avant la tenue de conférences-débats, données par des moudjahidine et des professeurs universitaires. La Direction des moudjahidine et des ayants-droit de Tiaret a commémoré le 17 octobre d'une manière particulièrement significative avec une conférence dédiée au rôle éminent joué par des avocats notables de la région, tels que maître Laimeche, l'avoué clerc Rahal et maître Cerbah Ali, dans la défense de la cause algérienne pendant la période du colonialisme.
Cette conférence a été bien plus qu'une simple réunion, elle a été une déclaration passionnée contre l'oubli et l'amnésie, rappelant le courage et la détermination de ces avocats exceptionnels qui ont contribué de manière inestimable à l'histoire de la lutte pour l'indépendance.
Lors de son intervention, maître Mesri a brillamment rappelé que ce trio d'avocats avait consacré leur vie entière à la défense inébranlable de la cause algérienne, que ce soit devant les tribunaux nationaux ou internationaux. Il a pris le temps de mettre en lumière les parcours exceptionnels de ces avocats dévoués, offrant ainsi un éclairage précieux sur leurs contributions inestimables à la lutte pour l'indépendance algérienne.
L’intervenant a particulièrement mis l'accent sur maître Rahal, qui avait tissé des liens étroits avec Jacques Vergès, comment il avait bravement pris en charge des dossiers emblématiques, défendant avec ardeur des figures de la lutte pour l'indépendance algérienne encore en vie, tels que Haddou Bouabdallah, un combattant de première heure, et l’affaire Benaâta Abdelkader.
Mohamed Rahal échappe à deux reprises aux attentats organisés par l’OAS contre son étude, le 17 mars 1962, après avoir défendu au niveau du tribunal de Tiaret et du tribunal militaire d’Oran le chahid Hamdani Adda et deux ses hommes. À la suppression de la profession d’avoué, il exerce en tant qu’avocat et décroche son baccalauréat dans cette ville, au collège Laperrine (actuellement Azza-Abdelkader). Le bâtonnat de Mostaganem ne fut pas de marbre devant une telle icône révolutionnaire. Il lui décerna par l’intermédiaire de feu Si Abdelkader Taha (alors bâtonnier) la médaille du mérite en 2005. Une année après, la médaille du mérite nationale, avec reconnaissance pour la défense lors de la guerre de Libération, qui lui est remise solennellement au Club des Pins, à Alger. Une médaille que maître Rahal dédia, en marge des journées nationales de l'avocat, aux chouhada pour, dira-t-il dans une chronique libre, «honorer leur mémoire dont celle de Hamdani Adda et de ses compagnons assassinés par l'OAS dans d'horribles conditions». Il décède à l'âge de 81 ans, à son domicile, à Oued Tlélat, dans la wilaya d'Oran.
S. M. N.