Tablettes numériques à Mascara : Des zones hors de couverture

De notre correspondant Abdelkader Benmecheta

Le recensement à Mascara s’effectue dans de bonnes conditions, comme l’atteste le peu de problèmes rencontrés jusque-là et susceptibles d’entraver la tâche des agents recenseurs.
Le seul réel faux pas a trait à l’usage des tablettes numériques. Ces outils octroyés aux agents désignés pour accomplir cette mission et censés leur faciliter la tâche constituent un frein et une perte de temps dans l’avancement du travail. Ces tablettes sont raccordées à l’opérateur Mobilis. Une bonne partie des quartiers du centre urbain se trouve en dehors des zones de couverture et les recenseurs sont contraints de procéder à la recherche des zones couvertes pour l’accomplissement de leur mission. Hormis ces accrocs, tout se passe bien et le travail sera achevé dans les délais impartis.
Pour les circonstances, la commune de Mascara a été scindée en 125 districts, ce qui a nécessité l’engagement de 194 agents recenseurs et 24 contrôleurs, déclare K. Djamel, responsable du recensement au niveau de la commune, chef-lieu de wilaya. Toutefois, si l’optimisme se dégage de la réaction des responsables locaux qui réagissent à partir de leurs bureaux, sur le terrain, l’opération se déroule dans une atmosphère qui est loin de répondre aux aspirations des autorités locales, puisqu’elle ne recueille point la ferveur populaire tant espérée.
En effet, mis à part quelques échos faisant état de la participation des citoyens, dans certains quartiers, la réticence des citoyens est flagrante avec des chefs de ménage qui refusent l’accès de leur foyer aux agents recenseurs et qui s’abstiennent même de coopérer. «Cette attitude est liée à la situation socioprofessionnelle d’un pourcentage élevé des résidents dominée par le peu ou l’absence de culture et d’éducation. En dépit de la campagne de sensibilisation lancée par l’Administration via les réseaux sociaux et les médias, l’opération du recensement se déroule sans répondant», indique Karim, un jeune commerçant qui est en contact direct avec la population locale.
Lui emboitant le pas, Kouider, un ouvrier, déclare : «Je réside à Bab Ali, le quartier le plus populaire de la ville de Mascara, et j’ai toujours exhorté mon épouse à ne pas ouvrir la porte de notre maison aux personnes étrangères qui se présentent, et ce quel que soit leurs statuts et leurs motifs. Dans le passé, face à de tels cas, les agents recenseurs glissaient sous la porte un avis de passage, informant et fixant aux locataires un rendez-vous pour le lendemain pour les recenser.» La mission des recenseurs s’articule, selon un contrôleur, autour de quatre catégories de population, à savoir le ménage ordinaire ou collectif, le ménage nomade, la population comptée à part et la population sans domicile fixe. Il s’agit de recueillir des informations sociodémographiques et économiques pour chaque membre du ménage identification des membres du ménage, nuptialité, fécondité des femmes, mobilité et migration, éducation et scolarité, utilisation des technologies de l’information et de la communication, difficultés motrices sensorielles et cognitives, et activité économique, détaille la même source. Et d’ajouter : «L’édition de cette année est particulière, puisque des tablettes numériques équipées d’une puce SIM 4 G ont été fournies aux agents à la place des questionnaires classiques sur formulaires papiers utilisés lors des opérations précédentes de recensement.»

A. B.

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