Succès diplomatiques : Le retour en puissance de l’Algérie dans le concert des nations 

L’Algérie a aujourd’hui 60 ans d’indépendance, c’est un pays qui émerge, un géant qui ressuscite, une nation qui aspire au changement, une économie qui se fortifie, une diplomatie qui rayonne, et un drapeau présent dans le concert des grandes nations.

Chercheur à l’université de Sétif  et spécialiste des questions sécuritaires, le Dr. Ilas Touazi entame une lecture rétrospective sur quelques événements marquants de cette année qui vient de s’écouler et note «une influence grandissante de la philosophie diplomatique algérienne», et «un retour marqué sur la scène internationale, comme un acteur clé».
Pour le chercheur, l’éveil diplomatique de l’Algérie «est dictée par l’évolution géopolitique que le monde observe et subit, avec notamment l’accélération des rythmes des changements». Le Dr Touazi, revient notamment sur l’organisation par notre pays du Sommet arabe au mois de novembre dernier pour dire que «le choix d’organiser le Sommet arabe en Algérie qui  a coïncidé avec la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954 a donné beaucoup d’espoir aux populations arabes». Un espoir de libération du colonialisme, d’indépendance, de la souveraineté, et  de la non-soumission aux impérialistes et aux puissances néoconialistes». En outre, l’autodétermination et le soutien inconditionnel aux mouvements d’indépendance, en particulier à la cause palestinienne est une question centrale dans les efforts de l’Algérie pour participer à la résolution des conflits, dans le respect du droit des peuples à l’autodétermination. «La déclaration d’Alger à l’issue des travaux du Sommet a rétablit le véritable agenda qui représente les peuples arabes et non les agendas imposés de l’extérieur». D’ailleurs, rappelle le chercheur,  «cela a été précédé par l’organisation, le 5 juillet dernier par un autre exploit pour la diplomatie algérienne «puisque le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et le chef du bureau politique du Mouvement Hamas, Ismail Haniyeh, ont eu droit à Alger, à une rencontre historique, et à une réconciliation nationale des deux factions», qui vont devoir collaborer, et coordonner leurs efforts «pour lutter contre une entité pratiquant un terrorisme d’Etat, pour bafouer un droit inaliénable».

La décolonisation : Un axe fondamental

Evoquant  la question du Sahara Occidentale, un spécialiste des études géo-sécuritaires souligne «l’intérêt que porte l’Algérie à la question sahraoui découle de ses principes et constantes établis et d’une foi profonde dans le droit des peuples à l’autodétermination et à la résistance à toutes les formes de colonialisme».
Pour le chercheur «le succès de la diplomatie algérienne dans la résolution des conflits en Afrique, que ce soit sur le plan régional, ou continental «s’est construit sur la base d’un retour en force, d’un leadership régional incontesté, de coopération et de multilatéralisme». Il souligne en outre que «l’activisme diplomatique d’Alger a concrétisé les principes de résolution pacifique des conflits, d’ailleurs dans notre voisinage immédiat, notamment au Mali et en Libye». S’agissant de l’activisme diplomatique au niveau continentale, le chercheur souligne «l’Algérie a, par le passé, contribué à la libération de l’Afrique, aujourd’hui, elle est chargée d’une autre tâche». C’est l’Algérie qui milite «pour donner au continent une plus grande présence, et visibilité internationale». Il fait référence à la déclaration du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, lors de la 9e conférence de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, qui s’est tenu à Oran, «lorsqu’il a appelé à la nécessité de donner des sièges permanents à l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies en raison de l’injustice dont elle souffre depuis 80 ans».

Pour un continent économiquement intégré

En parallèle à la diplomatie politique, l’Algérie s’ouvre à l’Afrique, et au monde, également par une diplomatie économique, culturelle, et sportive. Indéniablement, le centre de gravité de l’Afrique, l’Algérie matérialise son leadership économique, confirme son rôle économique pionnier pour l’intégration du Continent. «L’Algérie possède tous les moyens pour améliorer son influence au sein des sphères maghrébins, arabe, méditerranéen, régional et continental», et «accroitre son pouvoir de négociation dans les instances internationales et  défendre ses positions et ceux des Africains vis-à-vis des grandes puissances». 
En témoigne à cela, les immenses efforts déployés par notre pays «en vue d’une intégration économique de l’Afrique». La réunion en juin dernier des ministres de l’Energie de l’Algérie, du Nigeria et du Niger, a donné le la de «la concrétisation du projet du Trans-Saharan Gas-Pipeline (TSGP)».
Une infrastructure régionale de portée internationale, qui fait de notre pays, non seulement un nœud d’échange économique mais aussi un point de repère dans la nouvelle cartographie économique. 
La  réunion, à Niamey du Conseil exécutif, préparatoire au Sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur l’industrialisation et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) était également, une autre occasion pour mettre en exergue les  efforts et initiatives prises par l’Algérie en vue de «l’accélération du processus d’industrialisation de l’Afrique».
Le sommet des Brics, du jeudi 23 juin, réunissant Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud et des autres économies émergentes sur le développement mondial, a offert une tribune à l’Algérie pour exprimer son approche concernant l’instauration d’un nouvel ordre économique.

BRICS : l’Algérie pour un monde multipolaire

L’Algérie a enclenché officiellement, le processus de son adhésion à ce bloc économique et politique, constitué du Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine et l’Afrique du Sud (Brics).
En juillet dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait indiqué que l’Algérie répondait, en grande partie, aux conditions d’adhésion aux Brics.  En début de septembre dernier, l’ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, avait déclaré que Moscou ne s’opposait pas à la volonté de l’Algérie de rejoindre le groupe des Brics.
Le chef de l’Etat a mis en avant, l’approche de l’Algérie concernant l’impérative instauration «d’un nouvel ordre économique où régneront parité et équité entre pays». «Les tensions et les soubresauts qui secouent les relations internationales aujourd’hui nous interpellent tous, non seulement au vu du volume de la gouvernance mondiale, et des défis de l’heure qui se posent aux efforts visant à instaurer la paix, mettre fin aux conflits et impulser la roue du développement, mais aussi pour les dangers de la polarisation qui augurent d’un changement des rapports de force sur la scène internationale et présagent les contours du nouvel ordre mondial» a déclaré le président de la République.
Le discours du chef de l’Etat ne fait que confirmer les positions inébranlables de l’Algérie, structurées autour du principe  de la neutralité et du non ingérence dans les affaires internes des autres pays. Voilà ce que l’année 2022 a révélé : une Algérie en phase d’être une puissance dans la nouvelle cartographie mondiale.

Sur le même thème

Multimedia