Le président du parti Jil Jadid souligne la portée du discours prononcé par le président de la République, et met en lumière les accomplissements et les résultats des quatre dernières années de sa gouvernance.
Contacté par El Moudjahid, Soufiane Djilali relève cet aspect, en exprimant un fort sentiment d’optimisme, incitant à une observation attentive de l’évolution à venir. «Nous ne pouvons qu’être optimistes sur cette base et rester attentifs à l’évolution. Le président de la République a dressé un bilan global de tout ce qui s’est déroulé au cours des quatre dernières années, et il a donné des orientations concernant les actions pratiques qu’il envisage d’entreprendre dans les mois à venir», constate-t-il.
Selon lui, ce discours s’inscrit dans une nouvelle pratique destinée à devenir une tradition, où le chef de l’État est tenu de rendre des comptes sur son action vis-à-vis des institutions représentatives de la population. «Il s’agit de la toute première fois dans l’histoire de l’Algérie où un chef de l’État applique cette disposition constitutionnelle, en instaurant un discours sur l’état de la nation», se félicite-t-il, jugeant important pour l’Algérie de «développer» des traditions qui perdurent «au-delà» des individus occupant les fonctions. «Cela signifie que les Présidents respectent à la fois le contenu et la structure des textes fondamentaux du pays», observe-t-il. S’exprimant sur le bilan annoncé par le président de la République, le président de Jil Jadid fait part d’un changement «fondamental» par rapport à la gestion morale des intérêts du pays. «Je pense, poursuit-il, que ces dernières années, il y a eu un changement fondamental par rapport à la gestion morale des intérêts du pays. J’étais parmi ceux qui avaient dénoncé le régime précédent, pour ces dérapages graves par rapport aux intérêts stratégiques du pays», soutient-il, mettant l’accent sur l’effort important qui a été déployé pour la remise sur les bons rails et pour une conduite «appropriée» dans la défense des intérêts du pays.
Il rappelle, par ailleurs, que cette période était marquée par des événements et précise qu’à la sortie du Hirak, le pays était en ébullition, et, par la suite, il y a eu l’épidémie de la COVID-19 qui a eu un impact sur la réalisation des objectifs.
Soufiane Djilali mentionne les changements intervenus au niveau de la Constitution, et estime que ces décisions sont significatives et auront un impact sur la politique à moyen et long termes, même si elles ne se traduisent pas toujours par des retours immédiats sur le plan politique.
S’exprimant sur la disparition de l’argent sale des processus électoraux, il salue les mesures prises à ce sujet et reconnaît cependant qu’il reste du travail à faire dans ce domaine. «L’utilisation de l’argent de manière illicite dans les élections est devenue une pratique enracinée sous les régimes précédents. Il est difficile de modifier cette culture par une simple décision politique immédiate. D’où la nécessité de poursuivre les efforts dans cette direction, pour maintenir cette bonne voie», plaide-t-il
Le président de Jil Jadid insiste sur l’effort considérable lié à la dimension sociale et à la redistribution des bénéfices de la rente pétrolière, et juge vital de maîtriser cette voie, pour éviter que le volet social ne devienne la dimension productive, ce qui pourrait, selon lui, poser problème à moyen terme. «On doit trouver un équilibre dans cette perspective», considère-t-il.
En ce qui concerne «les résidus de la Issaba», qui persistent à tenter de déstabiliser le pays, il souligne l’incapacité à changer immédiatement un état de fait, des comportements et des pratiques chez certains individus ayant acquis une puissance financière et contrôlant des circuits, et fait remarquer qu’il s’agit d’un processus qui nécessite du temps. Soufiane Djilali relève la nécessité de mettre en œuvre des politiques économiques et commerciales en adéquation avec la réalité, car, à ses yeux, une tentative excessive de contrôler les prix du commerce et les flux de marchandises pourrait entraîner, d’une part, le développement inconsidéré d’une bureaucratie, et, d’autre part, d’une administration tatillonne.
«Il est urgent de trouver un juste équilibre entre une activité économique libre, et une régulation et un contrôle efficaces exercés par une administration efficiente», recommande-t-il, avant de conclure : «Il s’agit d’entraîner la population algérienne vers un mode de fonctionnement plus efficace, avec une attention plus particulière pour la production économique.»
Kamélia Hadjib