Plus de 60.000 bénévoles des Scouts musulmans algériens (SMA) sont impliqués dans les opérations de solidarité organisées à l’échelle nationale durant ce mois de Ramadhan.
De plus en plus de jeunes et d’associations se mettent au service des autres de manière désintéressée et s’engagent, sans contrainte, dans cette démarche proactive afin de changer les choses ou, du moins, les améliorer en s’investissant dans des activités de bienfaisance sur le terrain. Distribuer des repas pour les SDF et les nécessiteux, collecter des habits pour les pauvres, rendre visite aux malades dans les hôpitaux, sensibiliser sur les fléaux sociaux, nettoyer les quartiers et les espaces communs, apporter aide, assistance et réconfort aux orphelins,… autant d’actions qui nous réconcilient avec cette jeunesse qu’on accuse souvent, à tort ou à raison, de perdue, de violente et marginale. Et pourtant ! Ils sont prêts à tout pour voir un sourire se dessiner sur le visage triste d’un enfant, leur dynamisme est contagieux et on a envie de les suivre en les voyant en pleine action.
Etudiants, lycéens, chômeurs ou responsables de famille, ils sont partout et pour toutes les causes, marquant ainsi la société civile et les autorités locales qui, à force de persuasion, ont accepté de leur ouvrir des portes. Ils veulent forger leur identité en s’insérant dans les différentes sphères sociales comme acteurs responsables. «Quelle satisfaction lorsqu'on vous remercie pour avoir apporté du réconfort, un soutien, un peu de joie ou juste un sourire», nous dira Doria, comblée d’avoir rendu visite aux orphelins de la pouponnière d’El Biar. «On va là-bas pour donner de son temps, jouer avec les enfants, leur apprendre des choses, mais, au final, c’est eux qui nous donnent du bonheur ! Malgré leur situation, souvent difficile, ils gardent le sourire, font face à l’adversité avec courage, se contentent du peu qu’ils ont. Quelle leçon de vie ! Aucune autre joie n’égale celle ressentie face au regard d’un enfant ébloui par le cadeau qu’on lui offre ou le bonheur qu’on lui procure dans la triste réalité d’un orphelinat.» C’est pour ressentir ce ravissement et cette satisfaction de donner du plaisir à ces enfants et toutes les personnes en difficulté que Doria, Ilham et les autres ont décidé de rejoindre des associations caritatives. C’est, en effet, vers l'engagement associatif que ces jeunes bénévoles convergent pour pouvoir mener à bien leurs actions. Pourquoi ? Probablement parce que les associations ont souvent pour objet de travailler sur les questions sociales les plus urgentes, qu'elles œuvrent, donc, pour des enjeux de société, mais aussi parce que les bénévoles hors association ne se reconnaissent pas toujours comme tels.
L’Algérie, très impliquée en matière de bénévolat et de volontariat
Effectivement, 4 associations sur 5 sont exclusivement gérées par des bénévoles. Faisant des réseaux sociaux leur moyen de communication et leurs liens avec les citoyens, notamment les donateurs, des associations telles que El Rissala et Nass El-Khir, ne s’épuisent jamais à aider, assister et soutenir ceux qui sont dans le besoin. Ces jeunes se donnent corps et âme pour redonner le sourire à des familles déshéritées et nécessiteuses. «Nous sommes un groupe libre qui n’a aucun lien avec la politique ; un groupe d’habitants d’El Biar, uni pour faire le bien, redorer l’image de l’Algérie et redonner de l’espoir et de l’estime aux Algériens», nous dira Kheireddine, président de l’association El Rissala. Ces associations sont composées de jeunes gens, dont l’âge varie entre 17 et 30 ans, issus de tous les milieux et tous les domaines, réunis dans le but d’apporter aide et assistance, même morale, aux personnes nécessiteuses et dans le besoin. Leurs actions sont bien ciblées ; elles concernent, en premier lieu, les personnes démunies et malades, particulièrement les enfants. «Nous mobilisons et sensibilisons grâce à Internet et Facebook, et nous réussissons de cette manière à ramener beaucoup de bénévoles, constitués surtout de jeunes gens habitant tous El Biar», ajoutera-t-il. Merouane, bénévole dans une autre association, estime que «la solidarité n’est pas seulement un don d’argent, c’est aussi un état d’esprit, un don de soi, de son temps, de son énergie pour ceux qui en ont besoin. Une manière de concevoir la vie sociale en continu et aider son prochain en permanence sans pour autant mobiliser des sommes astronomiques d’argent». C’est, en effet, juste avec quelques cadeaux et beaucoup d’enthousiasme que ces associations apportent une véritable bouffée d’air frais, soufflé par leurs membres, bénévoles et donateurs, afin de créer pour les populations ciblées une ambiance où la solitude et l’abandon sont effacés pour un moment. Ils sont dynamiques, sacrifient leur argent et leur temps, sillonnent le pays, activent sur une quarantaine de wilayas et apportent aide et assistance aux plus démunis.
Des associations telles qu’Ahbeb El-Kheir et El-Firdaous se sont lancées un défi de taille : reconstruire les maisons des familles très pauvres et vivant dans des conditions d’insalubrité inqualifiables. Ou encore ces jeunes Algériens bénévoles de l’association Nass El-Khir engagés dans l’action sociale et la protection de l’environnement depuis novembre 2010.
L’association nationale de volontariat Touiza Algérie fait aussi appel à des jeunes volontaires pour organiser des chantiers afin de réhabiliter et restaurer des écoles, des dispensaires... Elle soutient, à travers ses projets de développement, la création d’activités génératrices de revenus.
Elle structure aussi un réseau d’associations, notamment à travers la formation. L’Algérie, solidaire de telles actions, ne manque pas de l’esprit du bénévolat, cependant, il faut un élément déclencheur qui puisse provoquer cette action qui nous manque par rapport à notre situation actuelle. Toutes ces associations et ces bénévoles ont, avec une perspicacité collective, réanimé le désir de se porter volontaire sans aucune contrepartie.
Farida Larbi
