Le siège du Conseil de la nation a abrité, jeudi, une séance plénière, présidée par M. Salah Goudjil, et consacrée aux questions orales adressées aux membres du gouvernement. Les secteurs concernées sont l’Intérieur et les Collectivités locales, l’Enseignement supérieur, les Travaux publics et enfin l’Agriculture et le Développement rural.
Recrutement de maîtres-assistants et enseignants hospitalo-universitaires : «2.000 postes d’emploi prévus»
Les concours de recrutement de maîtres-assistants et d'enseignants hospitalo-universitaires seront ouverts, prochainement, selon les besoins de chaque établissement universitaire, a déclaré le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Kamel Baddari a tout d’abord relevé qu’il s’agit d’une étape qui intervient après la méga-opération de recrutement enregistrée en 2023 —la première du genre depuis l’indépendance— et qui a permis de résoudre la question du chômage des titulaires des diplômes de doctorat et de magister non-salariés». Avant d’évoquer les prochains recrutements prévus, il a préféré passer en revue cette grande opération de recrutement qu'a connue le secteur en 2023, avec l'ouverture de 7.630 postes budgétaires pour un concours de recrutement de maîtres-assistants classe «B». Le secteur a également procédé, en 2023, au recrutement de 109 maîtres-assistants classe «B» parmi les détenteurs de primes à l’étranger qui sont revenus au pays. Le ministre a aussi évoqué l’opération de recrutement qui est toujours en cours de parachèvement et qui concerne pas moins de 1.935 maîtres-assistants des hôpitaux. Avec le recrutement de 189 chercheurs permanents, le nombre total des cadres du secteur recrutés en 2023 est de 9.863, fait savoir le ministre de l’Enseignement supérieur.
Passant ensuite aux chiffres attendus, pour cette année de 2024, en matière de recrutement, il indiquera que les postes ouverts concernent les maîtres-assistants classe «B» (1.725 postes), les enseignants Hospitalo-Universitaires (200 postes) et les étudiants titulaires de doctorat, de retour de l'étranger (75 postes), soit un total de 2.000 postes d’emplois. Il convient de signaler dans ce sillage que ces nouveaux recrutements ne tarderont pas à voir le jour. Selon le ministre, la poursuite du renforcement de l'encadrement du secteur par l'ouverture de ces 2.000 postes est attendue «dans les toutes prochaines semaines» ; soit juste après le feu vert des services du ministère des Finances, a-t-il indiqué.
Parmi les autres questions évoquées en cette plénière figure notamment celle relative à l’implication du secteur dans le développement économique national. Le Pr Baddari a affirmé que le département a adopté «une politique qui permettra à l'université de contribuer à la création de la richesse, ce qui s'est traduit par la création de 96 incubateurs d'affaires et de 100 Centres de développement de l'entrepreneuriat (CDE)».
Renforcer les entités de recherche
Le ministre tient à relever également que «le secteur qui accorde un intérêt majeur au soutien à la recherche scientifique, compte à travers ses 115 établissements, pas moins de 1.801 laboratoires de recherche, 47 unités de recherche, 30 centres de recherche, 183 services communs et plus de 60 laboratoires de fabrication». Nous assistons donc à un renforcement certain des entités de recherche, de développement et de valorisation économique présentes dans les établissements universitaires et de recherche.
«Ces centres constituent des outils de développement des compétences des étudiants, inscrits ou diplômés, car les étudiants diplômés ont la possibilité de poursuivre leurs recherches et d'être accompagnés par les laboratoires de recherche pour obtenir des résultats sous forme de label de projet innovant, de brevet d'invention ou de fourniture de solutions aux besoins socioéconomiques», met en relief le premier responsable du secteur. Clair, net et précis, le Pr Baddari souligne que l’ensemble de ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’engagement 41 du Président de la République, qui insiste sur la nécessité de «faire de l’Université un cadre d’enseignement, d’épanouissement et d’innovation ainsi que les dix autres engagements en relation avec l’université algérienne.
«Le recours à la démolition des constructions illicites, ne se fait qu'après examen des dossiers au niveau de la commission de sécurité de wilaya, et ce, en vue de prendre toutes les dispositions légales et mesures indispensables, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur», a souligné le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad. Il a assuré que l'opération de démolition des constructions illicites habitées, se fait selon un plan étudié minutieusement préparé par les walis et soumis au ministère pour y statuer définitivement, après épuisement de toutes les voies de régularisation administrative et légale. «Une procédure qui s’inscrit dans le cadre de la décision du Conseil des ministres du 20 février 2023», a-t-il rappelé.
Pour ce qui est des constructions ayant été démolies au niveau de la région de Ténès (Chlef), ayant été l’objet de la question orale, le ministre a notamment mis en exergue que ces bâtisses «n'étaient pas habitées». «Certaines étaient encore en cours de réalisation, tandis que d'autres étaient au niveau des fondations», a précisé M. Merad. Il sera signalé, par la même, que «ces constructions ont été bâties sur des terrains forestiers et qu’elles faisaient l'objet d'infractions relevées par les services d'administration des forêts».
L’autre élément relevé également par le ministre est que «les constructions érigées sur des terrains forestiers ou de nature forestière ne sont pas éligibles à la mise en conformité, selon la loi, d'autant plus, qu'aucun dossier n'ait été fourni afin de régulariser ces constructions». Avant de présenter tous ces éclairages, le ministre a entamé son intervention en rappelant les dispositions juridiques et réglementaires régissant l'opération de réalisation de constructions et de leur transformation, notamment la loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Cette loi prévoit, selon Merad, l'obligation de détenir un permis de construire et un permis de lotir pour toute opération de division d'une propriété foncière ou de plusieurs propriétés, ainsi que l'interdiction de bâtir une construction sans l'obtention préalable du permis de construire dans les délais fixés par la loi. Il a, d’autre part, expliqué que ce même texte stipule l'arrêt des travaux qui visent à créer un lotissement ou une agglomération sans permis, aussi bien sur le domaine de l'Etat ou sur une propriété privée non constructible. «Dans de pareils cas, le wali ordonne au contrevenant de démolir les constructions dans les délais fixés. Si le contrevenant ne s'y conforme pas, le wali ordonne, après expiration des délais, le lancement de travaux de démolition dont les coûts seront à la charge du contrevenant», a précisé M. Merad.
Agriculture 2,6 millions d’hectares pour les céréales
«Plus de 2,6 millions d'hectares de terres agricoles dédiés à la céréaliculture ont été labourés, à ce jour, dont 2,217 millions d'hectares cultivés, soit 74% de l'objectif tracé par le président de la République», a révélé le ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Youcef Cherfa, qui rappelle que l’objectif est de cultiver 3 millions d'hectares de terre dédiées à la céréaliculture, il assure que la campagne labours-semailles se poursuivra jusqu'à obtention du niveau escompté.
Dans sa réponse à une question sur la stratégie du secteur pour la lutte contre la sécheresse et les mécanismes mis en place par le secteur pour l'Indemnisation des agriculteurs touchés par ce phénomène, il s’est montré optimiste quant au succès de cette opération, surtout après les précipitations enregistrées dernièrement mais aussi les mesures de soutien aux agriculteurs décidées par l'Etat. Faisant ensuite le bilan de la dernière saison 2022-2023, il rappelle l’important déficit pluviométrique enregistré —à hauteur de près de 90%— et qui a touché, selon ses dires, la majorité des wilayas du nord du pays, notamment au cours des mois de mars et d'avril qui constituent la période de germination des récoltes dépendant de la pluviométrie. «C’est cette situation qui a été à l'origine des dégâts enregistrés dans la production agricole, sachant qu’on a enregistré le recensement de 95.347 agriculteurs touchés à travers 34 wilayas, et 84.771 expertises d'évaluation des dégâts».
Devant cette situation, l’Etat a pris les mesures urgentes nécessaires «en impliquant, également, les représentants de la profession pour la prise en charge de l'indemnisation des agriculteurs touchés, et ce, en application des instructions du président de la République, données lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue le 1er octobre 2023. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a procédé donc à l’indemnisation, à titre gracieux, des producteurs de céréales dans les wilayas du nord à travers l'approvisionnement des intrants agricoles (engrais et semences).
L’autre mesure prise a concerné «le report du paiement des redevances dues dans le cadre de la concession agricole sur un échéancier de 36 mois, sans condition de paiement anticipé de 10% de ces droits ainsi que le report, de trois ans, des délais de paiement des crédits agricoles «R’fig».
Il est utile de mentionner dans le même sillage des mesures de facilitation, cet accompagnement financier qui est dédié aux producteurs de céréales, à travers notamment «un crédit de 20.000 DA par hectare, sans intérêts, remboursable sur une durée de trois ans». Au sujet du raccordement des exploitations agricoles au réseau électrique, M. Cherfa a souligné que 52.741 exploitations agricoles ont été raccordées au réseau électrique à l'échelle nationale, dont 31.725 dans le cadre du programme nationale de raccordement des exploitations agricoles pour l'année 2020. Il a assuré que ce raccordement au réseau électrique se poursuit encore jusqu'à fournir cette énergie à l'ensemble des exploitations agricoles, a précisé qu’«actuellement, les travaux sont en cours au niveau de 10.069 exploitations agricoles s'étendant sur 8.017 km avec une enveloppe budgétaire de plus de 32 Mds de dinars». En tout et pour tout, le raccordement s'étend sur une distance de plus de 18.346 km, sachant que l'enveloppe budgétaire consacrée à cette opération dépasse les 71 milliards de dinars.
Les entrepreneurs tenus de s'acquitter d'une caution
«Dans le cadre de l'amendement du décret exécutif 04-392 relatif à la permission de voiries, le secteur des travaux publics est en passe d'élaborer des dispositions liées aux conditions et modalités de dépôt et d'acquittement d'une caution liée à la remise en état du domaine public de la voirie, notamment les dispositions financières qui constituent une garantie pour l'Etat en cas de dommages», a révélé le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base. Lakhdar Rekhroukh a précisé à cet effet que ces dispositions, qui devraient rentrer en vigueur dans les plus brefs délais, vont obliger le titulaire de la permission de s'acquitter, avant le lancement des travaux, d'une caution pour la remise en état des voiries. Cette caution représentera, selon ses explications, le coût de l'ensemble des travaux nécessaires en vue de protéger le domaine public des éventuels dommages. Remarque importante : ceci n’est qu’une caution. Il est clair, par conséquent, que celle-ci sera totalement restituée si les travaux de remise en état sont effectués, dans leur totalité, par le titulaire de la permission de voirie, conformément aux règles techniques et aux descriptions, rassure le ministre. L’on apprend également, à la faveur de cette plénière, que le cahier des charges y afférent est également en cours d’élaboration et ce, en coordination avec différentes entreprises en charge de la gestion des réseaux en vue de fixer, noir sur blanc, les procédés de terrassement nécessaires lors de la réalisation des travaux et la remise en état de la voie publique.
S’agissant de l'éclairage et des panneaux de signalisation le long de la deuxième rocade d'Alger reliant Zéralda à Boudouaou, le ministre a rappelé que cette autoroute a été mise en service par étapes, de 2009 à 2011 et traverse les wilayas d’Alger, Blida et Boumerdès, sur une distance de 62 km. «Cette route a été conçue sur le modèle de l'autoroute Est-Ouest, conformément aux normes en vigueur. Ainsi, l'éclairage n'est nécessaire qu'au niveau des axes adjacents à certaines zones telles que les aéroports et les grandes zones industrielles et urbaines», a-t-il expliqué en mentionnant que les services de l'Algérienne des autoroutes se chargent de la maintenance périodique des réflecteurs, des signaux verticaux et horizontaux permettant de voir la trajectoire de la route en cas de conduite la nuit».
Le président de la République a effectué, jeudi, une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Béchar, où il a procédé au lancement, à l’inspection et à l’inauguration de plusieurs projets socio-économiques stratégiques, reflétant la volonté de l’État de réaliser un développement intégré dans le sud du pays.