
Les Algériens sont appelés plus que jamais à consolider les rangs, afin de déjouer les menaces contre leur unité et leur cohésion sociale.
Les manœuvres marocaines sont aujourd’hui dévoilées, et la décision de rompre les relations avec ce pays nécessite, selon des experts, le renforcement du front interne.
Sofiane Guermouche, expert en économie, a qualifié la rupture des relations avec le Maroc de «grande décision et de coup dur pour l’image de marque du Maroc». Cela aura de grandes conséquences politiques et économiques, déclare-t-il à El Moudjahid. «L’Algérie est le grand gagnant dans cette rupture car elle va influencer beaucoup de pays africains à revoir leurs relations économiques avec le royaume marocain. Ce dernier risque de perdre beaucoup de marchés africains, même sur le plan international, ce qui va influer négativement sur leurs actions boursières et ce par, déjà, les grandes affaires d’espionnage et d’écoute qui sont en phase d’enquête, ainsi que l’implication établie du Maroc dans l’affaire du financement des terroristes de Rachad et du MAK installés en Europe», soutient l’économiste. Sofiane Guermouche prévoit «une grande solidarité de la part de la communauté internationale à l’échelle régionale, continentale notamment, avec le redéploiement de la diplomatie algérienne».
De son côté, le Pr Mohamed Bounaâma, docteur en archivistique et historien, a mis l’accent sur l’importance du renforcement du front interne. L’historien a réagi sur sa page officielle en relevant qu’ « au-delà de toutes les analyses, les débats, les observations, mais aussi les partis pris et les impacts engendrés par la décision algérienne prise dans le cadre des équilibres géostratégiques dans la région du Maghreb, il importe présentement de faire preuve de beaucoup d'attention et de sagesse dans toute approche politique et économique à entreprendre avec notre voisin». « C'est aussi le cas quand il s'agit de s'unir et de faire bloc soudé contre toute manœuvre dilatoire touchant les acquis de nos chouhada, poursuit-il. «Au-delà de toutes les marques de sympathie et d'affection que nous vouons au peuple frère marocain, nous nous unissons et nous dénonçons les velléités marocaines à travers les services diplomatiques et autres relais contre l'Algérie et aussi contre la campagne diffamatoire menée par les réseaux diligentés aux fins de nuire à notre présentateur sportif qui s'est élevé bien avant contre ces agissements touchant l'Algérie et ses positions», insiste l’historien.
Le haschish, l’autre poison
Les plans de déstabilisation de l’Algérie passent également par le narcotrafic dont le trafic de résine de cannabis, comme l’a souligné hier le Pr Idriss Attia, enseignant universitaire et politologue. «Le Maroc a recouru à tous les moyens pour nuire à la sécurité et à la stabilité de notre pays. Parmi ces moyens, le trafic du haschisch qui constitue une menace pour l’Algérie mais également pour toute la région. Il ne s’agit pas d’atteinte à la sécurité de l’Algérie mais de la sécurité régionale surtout», relève-t-il dans une déclaration à El Moudjahid.
Le danger consiste notamment en la connexion entre les narcotrafiquants et les réseaux terroristes dans la région du Sahel particulièrement.
Pour le politologue, les tentatives d’inonder l’Algérie en haschich visent à affaiblir la société et le front interne. «Ces tentatives répétées visent la sécurité sociétale ainsi que la stabilité et la paix internes de l’Algérie », avertit-il, rappelant que le Maroc a procédé, selon un rapport du ministère de la Défense nationale publié récemment, à la transformation de la résine de cannabis afin d’augmenter ses capacités de dépendance notamment chez les jeunes, qui sont la force de frappe de notre pays. «C’est une menace également sur la région, à savoir la Libye, la Tunisie jusqu’à l’Egypte», soutient-on.
Le Pr Attia Idriss a indiqué que le Maroc a augmenté le volume de production de la drogue durant la pandémie de coronavirus pour parer à la chute de son économie, suite à la fermeture des frontières et le gel de l’activité touristique, ce qui a engendré un taux élevé de chômage.
Le politologue a rappelé, dans ce sens, que le Maroc a violé les conventions internationales relatives à la production et la commercialisation des drogues.
Neila Benrahal