
Les étudiants occupent en Algérie une place importante dans la société et demeurent des acteurs majeurs dans la contribution à l’intégration sociale.
Pour Romaïssa Bentayeb, vice-présidente du Conseil supérieur de la jeunesse, l'intégration sociale des étudiants comporte à la fois des aspects qualitatifs et quantitatifs, certains accordant «plus de crédit» aux premiers qu’aux seconds, mais la focalisation sur les uns ou sur les autres est «généralement pointée comme une limite».
Contactée par El Moudjahid, elle rappelle que l’intégration sociale renvoie aux mécanismes par lesquels la socialisation s’opère, alors que les comportements adoptés en font éminemment partie. «Si le processus n’est finalisé que lorsque l’individu se sent intégré, alors la perception et la satisfaction ne peuvent être ignorées. «Ceci, ajoute-t-elle, à partir des différentes opérationnalisations mobilisées dans les travaux susmentionnés et en s’inspirant d’autres notions sémantiquement proches, comme le sentiment d’appartenance ou le soutien social qui est basé sur l’intégration sociale comme un concept multidimensionnel qui permet de retranscrire les différents aspects de la socialisation des étudiants.» En effet, les associations sont un facteur «important» qui «aide l'étudiant à s'intégrer facilement» et à «former un collectif», ce qui est très important pour lui. «L'aspect social et relationnel, poursuit-elle, est un vrai atout, car se trouver dans un groupe permet de développer son sentiment d'appartenance. D'autre part, la formation d'un réseau de contacts est très utile après études, c'est-à-dire la recherche d'un emploi. De ce point de vue, une association est une véritable structure d'accompagnement. En intégrer une développe aussi l'envie de travailler et d'avancer avec les autres, plutôt que d'avancer seul.»
La responsable au sein du CSJ soutient que plusieurs recherches sur la vie universitaire ont mis en évidence l’importance de l’intégration sociale dans la poursuite des études. «La question de l’abandon précoce des études est devenue aujourd’hui un défi important. D’abord, parce qu’il correspond à un coût pour la société, ensuite parce qu’il place les étudiants trop facilement dans une situation d’échec et de difficulté à s’intégrer dans le monde du travail, enfin parce que ces abandons questionnent le système scolaire dans son ensemble sur l’adéquation de son action», rapporte-t-elle, tout en notant que l’intégration joue un rôle «considérable et positif» sur la persévérance des études.
Dans le même contexte, Mme Bentayeb fait savoir que les associations, notamment estudiantines, répondent aujourd’hui à de «vrais enjeux sociétaux». En effet, loin d’être des lieux de loisirs, elles tiennent «plusieurs rôles», c’est-à-dire représenter et défendre les intérêts pédagogiques, matériels, culturels et sociaux des étudiants, ainsi qu'améliorer la vie sociale et culturelle d’un campus, en organisant des activités et des événements. «Il y a aussi le développement des compétences utiles dans la vie professionnelle, telles que le leadership, la gestion ou encore la communication. Ces associations peuvent également aider à élargir le cercle de connaissances, ainsi qu'à développer et à renforcer les liens d'échanges et d'amitié entre les différentes parties», conclut-elle.
Zine Eddine Gharbi