
La Journée nationale de l’étudiant est non seulement une occasion de se souvenir des sacrifices des étudiants en 1956, mais aussi de célébrer les réalisations et les aspirations, des étudiants, ainsi que leur contribution à la construction d'un avenir prospère pour l’Algérie. La célébration, aujourd’hui, de cette journée perpétue, selon l’historien Mouloud Grine, une forte symbolique, celle d’une jeunesse algérienne, pleinement engagée dans la libération et l’édification de son pays. C’est également, pour notre interlocuteur, «un signal fort de l’implication et de l’engagement de l’élite intellectuelle algérienne dans le combat libérateur. Le 19 mai 1956, les étudiants entrèrent en grève, et décidèrent de quitter les bancs des universités et lycées, pour rejoindre les rangs de la Révolution, répondant ainsi à l’appel de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA). Ce faisant, ils apportèrent un soutien décisif à la lutte du peuple algérien, pour s’émanciper du joug de la colonisation française». C’est pourquoi, ajoute-t-il, «le ralliement des étudiants algériens à la Révolution de Novembre 1954 a permis à celle-ci de bénéficier de leurs compétences, dans divers domaines. Ils constituèrent les cadres de l’Armée de libération nationale (ALN), qui, grâce à leur apport, acquit les caractéristiques d’une armée moderne, structurée et organisée».
Et de rappeler : «L’appel à la grève, lancé par Larbi Ben M’hidi, Amara Rachid et Abane Ramdane, visait à démontrer aux autorités coloniales que la Révolution concernait tous les Algériens, et ne pouvait, donc, être réduite à une simple insurrection armée, conduite par des ‘’hors-la-loi’’, comme elles les présentaient.»
«C’est une journée qui a marqué un tournant décisif dans le processus de la glorieuse guerre de Libération, qui a rassemblé toutes les catégories de la société, avec l’engagement des étudiants et des lycéens, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dans la lutte armée», a-t-il souligné. Grine a noté que cet engagement leur a permis de «renforcer leur sens de responsabilité historique et leur attachement aux valeurs de cette grande Révolution», en prenant une position «décisive» et «courageuse», pour déclarer leur refus de décrocher des diplômes, qui «ne servent que les intérêts du colonisateur», et «répondre à l’appel du devoir», en transformant les plumes en fusils et mitrailleuses, par conviction de la nécessité de «reconquérir» l’indépendance du pays.
À présent, précise notre interlocuteur, le défi, pour nos étudiants et nos jeunes, est de «se faire une place» dans la vie politico-institutionnelle du pays, de «contribuer» à la relance de la machine économique productive, dans tous les domaines, avec l’exploitation des nouvelles technologies. Et de conclure : «L’étudiant d’aujourd’hui sait comment s’inspirer des valeurs de nos ancêtres, afin de construire une Algérie forte, tout en assimilant les sciences et les connaissances modernes. C’est pourquoi nous devons consentir davantage d’efforts, afin d’atteindre tous les objectifs assignés à l’Université algérienne, et faire en sorte qu’elle contribue à l’économie nationale.»
Salima Ettouahria