Ressources en eau : Une urgence

Le gouvernement œuvrera à faire du dessalement d’eau de mer, la principale ressource d’eau potable
Le gouvernement œuvrera à faire du dessalement d’eau de mer, la principale ressource d’eau potable

Nos ressources hydriques sont vulnérables, car dépendantes de l’aléa climatique. L’Algérie est frappée de plein fouet par le phénomène de réchauffement, et ce que nous vivons aujourd’hui, avec la rareté des pluies,  en est une illustration.

Selon le Plan d'action, l'engagement du président de la République «d’en finir avec les coupures d’eau et de garantir un égal accès des citoyens aux différents services de l’eau à travers l’ensemble du territoire national» sera «une priorité» pour les années à venir, assurant que l’accès à l’eau bénéficiera du total soutien de l’État. La feuille de route englobe la combinaison du dessalement au nord du pays à partir de la bande côtière, des interconnexions entre les barrages et les systèmes de transferts, de l’utilisation systématique des eaux et des boues épurées dans l’industrie et l’agriculture, et, enfin, de l’exploitation des ressources souterraines dormantes du Sahara septentrional. À ce titre, et afin de préserver les réserves stratégiques en eau, le gouvernement œuvrera à faire du dessalement d’eau de mer, la principale ressource d’eau potable (60%) et de recourir aux barrages à hauteur de 20% et aux nappes phréatiques à hauteur de 20%. Les efforts de mobilisation et l’usage optimal de la ressource seront «plus soutenus», avec l’objectif de réduire la proportion des eaux impactées par l’aléa climatique, en développant, là où elles s’avèreront réellement utiles et dans le strict respect de l’équilibre des écosystèmes en place, les ressources non conventionnelles, notamment par la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer et de stations de déminéralisation dans les régions Sud. Le nombre actuel de stations de dessalement d’eau de mer (SDEM), à savoir 11 SDEM, avec une capacité de production de 760 millions de m3/an, sera porté à 19 SDEM en 2024, avec une capacité de production de 1,4 milliard m3/an, assure le gouvernement. La capacité nationale de stockage des eaux superficielles sera augmentée par la réalisation et la mise en service de nouveaux barrages et l’interconnexion des grands ouvrages et complexes hydrauliques du pays. En 2024, le nombre de barrage sera porté à 85 (80 actuellement), avec une capacité globale de 9 milliards m3 et une capacité de mobilisation de 4 milliards m3/an. Le volume global de production des eaux souterraines est estimé à 6,6 milliards m3/an, à travers les 281.000 forages actuels, dont 255.000 forages destinés à l’irrigation. En 2024, le volume global, toutes sources confondues, passera à 12 milliards m3/an. La stratégie de mobilisation ne se limitera pas à ces grands captages, elle intègre aussi les niches hydriques, tels que les petits barrages et les retenues collinaires, notamment en zones éparses et en milieu rural.
Le plan ambitionne de remporter la bataille de la mobilisation mais aussi celle de la gestion et de l’optimisation de la ressource et l’amélioration de service public. Pour ce faire, l’urgence et la nécessité d’un diagnostic de ce secteur très stratégique sont primordiales, car jusqu’ici, toutes les politiques entreprises dans la gestion de cette richesse vitale n’ont pas donné les résultats escomptés. Les faiblesses du secteur des Ressources en eau, tout le monde les connaît, mais l’enjeu quand on fait un diagnostic, c’est d’identifier les causes et les leviers d’amélioration, c’est aussi de situer les priorités.
Farida Larbi

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