Ressources en eau : Pour une gestion rationnelle

L'alimentation en eau potable dans les grandes villes connaîtra une amélioration durant le mois sacré de Ramadhan et ce grâce à des quantités additionnelles assurées par le dessalement d’eau de mer et le forage de puits. L'apport est assuré par les différentes stations de dessalement d’eau de mer et les puits artésiens qui sont mises en service, outre le potentiel des eaux des barrages et des stations de dessalement. Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni a affirmé récemment que «les capacités productives quotidiennes de la wilaya d'Alger passeront de 750.000 m3/jour à 850.000 m3/jour durant le mois de Ramadhan, en attendant d'atteindre 900.000 m3/jour en été». Ce plan est élaboré sur la base du scénario le plus défavorable qui ne prévoit pas de changement conséquent en matière de pluviométrie au cours de cette période, pour la capitale dans les besoins quotidiens avoisinent les 600.000 m3/jour. Appelant à une utilisation rationnelle des ressources en eau qui concerne tout autant les particuliers que les entreprises, estimant que cela était un «comportement responsable, Rachid Khider ingénieur en hydraulique fait savoir explique que «plus de 80% de la ressource disponible chaque année en surface et dans les nappes phréatiques est pompée pour être consommée pour l'alimentation, l'agriculture ou encore l'industrie». Affirmant que la sécheresse est un facteur naturel, l'ingénieur explique que le phénomène du stress hydrique, que connaît l'Algérie «est le résultat de l’impact de plusieurs facteurs». «Le gaspillage des ressources principalement lié à la vétusté des réseaux de distribution, est considéré comme le facteur humain qui a un impact dangereux» a-t-il noté. L'ingénieur soulignera que la croissance démographique, et son corollaire l'urbanisation massive est «souvent anarchique ainsi que l'imperméabilisation des sols, sont les autres éléments qui influent également sur la qualité des eaux et sur la disponibilité». L’expert cite les causes, «la déforestation et la pollution» ainsi ce qu'il qualifie «d’absence d’un comportement écoresponsable des citoyens provoquant la perte de biodiversité et aggravent encore plus une situation déjà très complexe». Khider ajoute que ces facteurs ne sont pas pour autant «des faiblesses par rapport à la capacité d’innovation des autorités publiques pour relever ce défi de la gestion des ressources en eau». L'ingénieur souligne que «la multiplication des installations de dessalement d’eau de mer n’est plus une option, à l'heure actuelle, mais une nécessité, vu le potentiel qu’a l’Algérie, par rapport à son littoral, et également des défis qui s’imposent dans la gestion des ressources vitales». A la construction de nouvelles stations, le chercheur estime que «l’amélioration des infrastructures n’est qu’une question technique» le plus important, pour lui «est de bien gérer les installation déjà réceptionnées pour qu’elles soient efficientes». C’est donc «une question de la performance des ressources humaines et non pas de problèmes liés à l’efficacité des technologies» a-t-il ajouté et de souligner que «l'importance des infrastructures de stockage, des réservoirs, des retenues d'eau est à prendre en compte, si l’on veut améliorer la qualité et la quantité de l’offre». Insistant sur l’importance de «la réflexion et l’application de toutes les solutions possibles permettant d’économiser ces ressources et de veiller à une gestion rationnelle», Khider explique que face aux besoins grandissants de la population, du secteur agricole et de l’industrie, «il est impératif d’utiliser toutes les ressources hydriques qui puissent exister en Algérie». Il plaide également pour «le développement de l’économie de l’eau, afin de mieux le gérer en usant, pour cela, de tous les moyens de lutte contre le gaspillage, notamment sur le plan juridique et organisationnelle».

Tahar Kaidi

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