Après la rentrée scolaire, place aujourd’hui à un autre rendez-vous majeur : la rentrée universitaire.
A cet effet, quelque 1,8 million d’étudiants rejoignent, dès ce matin, les bancs des universités, des Ecoles supérieures, des Écoles normales supérieures (ENS) et autres centres universitaires. En matière de capacités d’accueil, pas moins de 28.000 nouvelles places pédagogiques sont livrées, en plus de 9 500 lits supplémentaires dans les résidences universitaires. Ce renforcement portera la capacité globale à 1,6 million de places pédagogiques et à 737.840 lits répartis sur 491 résidences universitaires.
Cette rentrée universitaire prend une dimension particulière pour les 367.122 nouveaux bacheliers qui franchissent pour la première fois le seuil de l’université. Près de 65,3 % d’entre eux ont été orientés vers des filières scientifiques et technologiques, un choix stratégique en parfaite adéquation avec les besoins du marché du travail et les priorités nationales de développement. Au-delà de cet accueil, cette rentrée constitue une véritable échéance, traduisant les résultats concrets des réformes engagées dans le secteur et portées par la vision stratégique du président de la République, qui place l’enseignement supérieur au cœur du développement national, en faisant de l’université algérienne un moteur de progrès, un incubateur d’innovation et un pilier de l’économie de la connaissance. Compte tenu de son importance, les préparatifs visant à garantir la réussite de cet évènement ont été enclenchés dès la clôture de l’année universitaire 2024-2025.
Cette démarche anticipative a mobilisé l’ensemble des acteurs du secteur, depuis les établissements universitaires jusqu’aux directions régionales, afin de planifier les inscriptions, renforcer les infrastructures d’accueil et assurer la disponibilité des moyens pédagogiques et logistiques, l’objectif étant de ne rien laisser au hasard et d’aborder la rentrée dans un climat de rigueur et de sérénité. Dans cet esprit, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a multiplié les réunions et les visites de terrain et insisté sur la planification rigoureuse et le suivi attentif des opérations. Kamel Baddari a aussi effectué des visites inopinées dans les résidences universitaires, rencontrant directement les étudiants, y compris internationaux, pour recueillir leurs préoccupations. Ces efforts s’inscrivent dans la volonté d’assurer aux étudiants un parcours académique soutenu par des conditions modernes et adaptées, à la hauteur de leurs aspirations. Sur le plan pédagogique, cette rentrée sera marquée par un renforcement de l’enseignement supérieur, avec l’introduction de nouvelles spécialités destinées à répondre aux besoins émergents du marché du travail et aux priorités de développement national. Ainsi, 600 nouvelles spécialités sont introduites cette année, principalement dans les domaines des sciences, de l’ingénierie et de l’intelligence artificielle, tandis que 26 filières jugées obsolètes sont supprimées.
En outre, 50 nouvelles offres de formation ont été accréditées, dont 72 % concernent les domaines de l’ingénierie des sciences et des technologies. Les parcours universitaires ont été diversifiés : doubles diplômes, formations à double compétence, suspension de certaines licences, nouvelles offres pour les ingénieurs d’État (210), masters (381) et licences (289), dont 14 spécifiquement destinées aux nouveaux bacheliers des filières lettres. Le secteur a également renforcé le réseau des écoles normales supérieures, qui atteindra 49 centres avec pour objectif la formation de 32 000 enseignants d’ici 2030. Dans la continuité des instructions présidentielles, les programmes pédagogiques intègrent désormais des modules liés à l’intelligence artificielle, à la programmation, aux logiciels libres, à l’ingénierie inversée, à l’entrepreneuriat et à l’économie de la connaissance. Deux nouvelles matières, l’histoire de l’Algérie et l’éducation à la citoyenneté, sont introduites dans le tronc commun des écoles nationales supérieures de Sidi Abdallah. Parallèlement, l’université algérienne mise sur l’internationalisation. Tous les étudiants de première année en sciences médicales suivront leurs cours en anglais, avec la possibilité de valider parallèlement une licence en anglais médical. Plusieurs établissements, à Sétif 1, M’sila et Alger 3, proposeront des cursus entièrement dispensés en langue de Shakespeare. Afin de préparer cette transition, des cours de renforcement linguistique sont offerts en ligne aux bacheliers de la session 2025, pour atteindre un niveau B2 ou C1.
Cette rentrée universitaire s’inscrit également dans la continuité de l’effort de transition numérique engagé par le secteur, à l’instar de la dématérialisation des procédures administratives, de la carte électronique de l’étudiant, introduite l’an dernier déjà, qui permet l’accès aux restaurants universitaires, aux cités d’hébergement ainsi qu’aux différents services, ou encore le paiement des frais qui s’effectue en ligne. Cette numérisation assure une gestion plus transparente, plus rapide et plus efficace, facilitant la vie des étudiants et modernisant le fonctionnement des services universitaires. Toutes ces réformes traduisent l’intérêt constant accordé par les plus hautes autorités au développement des études universitaires et à la modernisation de l’enseignement supérieur. La concrétisation du pôle technologique de Sidi Abdallah en constitue l’un des symboles les plus éloquents.
Regroupant cinq spécialités de pointe — mathématiques, intelligence artificielle, cybersécurité, nanotechnologies et technologies avancées — ce phare du savoir illustre la volonté de faire de l’université algérienne un acteur productif du développement national et local. Plus qu’un projet d’infrastructure, il incarne la volonté de placer l’étudiant au cœur du développement national, en lui offrant les outils du savoir, les compétences et la possibilité de devenir un véritable acteur de l’innovation et de la création de richesse.
600 nouvelles spécialités sont introduites cette année, principalement dans les domaines des sciences, de l’ingénierie et de l’intelligence artificielle, tandis que 26 filières jugées obsolètes sont supprimées.
Dans la continuité des instructions présidentielles, les programmes pédagogiques intègrent désormais des modules liés à l’IA, à la programmation, aux logiciels libres…
K. H.
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Tipasa : Le centre universitaire prêt à accueillir ses étudiants
Le centre universitaire Abdellah-Morsli de Tipasa a finalisé l’ensemble de ses préparatifs en prévision de la rentrée universitaire 2025-2026 et tous les moyens ont été mobilisés afin de permettre aux étudiants de rejoindre leurs classes dans les meilleures conditions. «Tout est fin prêt pour offrir aux étudiants un cadre d’apprentissage adapté. Les enseignants ont déjà signé leur procès-verbal de reprise le 6 septembre dernier», a indiqué le directeur du centre, Mohamed Younsi, soulignant que les services de l’université ont travaillé tout au long de l’été pour assurer une reprise fluide et ordonnée.
Le centre universitaire enregistre pour cette nouvelle année académique 4 190 nouveaux étudiants, toutes filières confondues, dont 115 inscrits en faculté de médecine. La période des transferts étant encore ouverte, ce chiffre est susceptible de connaître une légère évolution dans les prochains jours. Pour répondre à cette dynamique, l’établissement dispose de six instituts regroupant sept domaines de formation et plus de 80 spécialités, couvrant un large éventail de disciplines. Le volet pédagogique est assuré par un encadrement de 632 enseignants permanents, appuyés par environ 1 000 vacataires. La rentrée sera également marquée par l’ouverture de six nouvelles spécialités, dont deux filières innovantes dispensées exclusivement en anglais. Il s'agit de «l’économie appliquée et intelligence artificielle» et du «business computing» (informatique de gestion), destinées à répondre aux besoins d’une économie en pleine mutation et à s’aligner sur les standards internationaux. En parallèle, d’autres formations concernent des secteurs en lien direct avec les vocations premières de la wilaya et du pays, notamment l’agriculture, la pêche et l’aquaculture, en vue de former des compétences qualifiées dans ces domaines stratégiques.
Parmi les nouveautés de cette rentrée figure également l’ouverture d’une annexe de l’École normale supérieure (ENS), implantée au sein du centre universitaire. Par ailleurs, depuis sa création en mars 2022, l’incubateur universitaire a accompagné plus de 140 étudiants porteurs de projets ou d’idées innovantes, traduisant la volonté d’intégrer davantage l’innovation et l’entrepreneuriat dans le cursus académique. Le centre abrite également un bureau du Centre d’appui à la technologie et à l’innovation (CATI), ainsi qu’un centre de développement de l’entrepreneuriat, qui œuvrent à rapprocher le monde académique du tissu socio-économique et à encourager la création de start-up issues de l’université.
S. E.