
Une journée de sensibilisation à la nécessité de proteger les documents d’archives contre les risques de catastrophe naturelle et humaine a été organisée hier par le Centre des archives nationales.
La rencontre qui s’est déroulée en présence du conseiller du président de la République, chargé des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, et de représentants des corps constitués et des départements ministériels concernés, d’experts et d’universitaires, visait à croiser les expériences réussies et à dégager un plan d’action concerté pour préserver et sécuriser le patrimoine archivistique national. «C’est d’une extrême importance. L’enjeu étant la préservation de la mémoire nationale et la pérennisation de cet héritage et legs générationnel», a déclaré le directeur des archives nationale, Mohamed Tiliouine.
Ce dernier a exhorté les responsables des différents services et départements concernés à faire preuve de «vigilance» et à «prendre conscience quant à la valeur inestimable des documents historiques». «Nous en sommes tous responsables», dit-il.
Dans son allocution, Abdelmadjid Chikhi a réitéré le même message. La protection des archives est «un devoir si on veut regarder notre histoire avec une vision réaliste débarrassée des illusions et des méprises historiques». L’histoire, telle qu’elle s’est produite, dans son déroulé exact, ajoute-t-il, ne pourrait être reconstituée intégralement. «Cela relève de l’impossible parce que plusieurs éléments entrent en jeu et que les documents subissent les aléas de l’érosion, de la mémoire». «Il revient donc aux chercheurs, dont c’est le devoir, d’œuvrer à reconstituer les faits et la mémoire d’une manière optimale, si tant est que celle-ci puisse être possible».
La valeur avérée et/ou prétendue des documents fait diverger les points de vue. Pour juger des événements historiques, souligne le conseiller du président, nous n’avons d’autres alternatives que de revenir à ce que l’homme a consigné, aux traces et vestiges divers et profonds, qui ont laissé leur empreinte. Notre hymne national nous dit bien : «Écrivez-le (l’appel de la Patrie) avec le sang des martyrs et enseignez-le aux générations à venir». C’est là la vision pertinente du poète de la Révolution (...) et l’enjeu de l’avenir réside justement dans la transmission aux générations futures de ces pans d’archives. «L’Algérie détient des trésors d’archives, mais il faudrait qu’elles soient connues et transmises aux dépositaires véritables et qu’ils soient préservés et pérennisés». Sur ce, Chikhi exhortera les services de sécurité à veiller à la «sécurité documentaire qui est une partie intégrante de la sécurité nationale». La perte des précieuses archives signifie, rappelle-t-il, la disparition de pans entiers de l’histoire. Alors qu’il a fallu des efforts éreintants pour écrire notre histoire, jusqu’à présent beaucoup de documents nous font toujours défaut, d’où la nécessité de préserver et de sécuriser notre patrimoine.
M. Az.