
Le conseiller du président de la République, chargé des Archives et de la Mémoire nationales, Abdelmadjid Chikhi, a affirmé, samedi à Alger, que l’Association des oulémas musulmans algériens (AOMA) avait été un défenseur des fondements de la personnalité nationale et un appui au mouvement national dans son combat jusqu’à la victoire.
L’Association des oulémas musulmans algériens «a défendu les fondements de la personnalité nationale et aidé le Mouvement national jusqu’à la victoire en l'absence de toute forme d'antagonisme», a indiqué M. Chkhi lors d’une conférence animée au siège des Archives nationales, à l’occasion de la célébration de la Journée du Savoir (Yaoum El Ilm) et du 81e anniversaire du décès de Cheikh Abdelhamid Ibn Badis, en présence de membres du Gouvernement et du conseiller du président de la République, Abdelhafid Allahoum.
Evoquant «une répartition des rôles», il a souligné que l’AOMA et les composantes du Mouvement national avaient pour dénominateur commun l’Algérie notre patrie, l’islam notre religion, l'arabe notre langue», assurant que les différends n'ont jamais porté sur des questions de fond.
En 1935, l’Association des oulémas musulmans algériens a élaboré un programme basé sur l’enseignement, un programme duquel s’est inspiré le Mouvement national dans son combat», a rappelé M. Chikhi. Dans ce même cadre, M. Chikhi a estimé que le mouvement réformiste initié par les fondateurs de l'Association, Cheikhs Abdelhamid Ben Badis et El Bachir Ibrahimi, avait trouvé un large écho auprès du peuple algérien, relevant sa différence par rapport aux mouvements de réforme au Moyen Orient. Dans une déclaration à la presse, en marge d'une exposition organisée par la même occasion, M. Chikhi a annoncé l'organisation prochainement d'une conférence sur la Mémoire, précisant que cette rencontre interviendra à l'issue des conférences régionales en cours en vue d'arrêter le programme définitif du dossier mémoriel. Réitérant que «les portes des Archives nationales sont ouvertes aux historiens et chercheurs», le conseiller du président de la République a indiqué que «le Centre des Archives nationales applique les lois et les procédures en vigueur dans tous les pays du monde concernant la classification des Archives accessibles et non accessibles».
S'agissant des négociations avec la partie française sur le dossier de la Mémoire, M. Chikhi a déclaré que «la pandémie du Coronavirus est venue retarder les pourparlers».
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Dossier de la Mémoire :
Le rapport de Benjamin Stora ne concerne pas l’Algérie
Le directeur général du Centre national des archives algériennes, Abdelmadjid Chikhi, a affirmé, que le rapport de Benjamin Stora sur la réconciliation mémorielle paru en janvier dernier «est un rapport franco-français qui ne concerne pas l'Algérie et qu'il n'a jamais été question d'un rapport algérien.
C’est ce qu’il a affirmé hier, en marge de la conférence qu'il a animée au Centre national des archives sur la célébration de la journée du savoir. Il s'est élevé contre certaines informations sur la question de l’accès aux Archives nationales aux chercheurs algériens.
Il qualifie la lettre ouverte demandant de mettre fin aux entraves bureaucratiques pénalisant l'accès aux Archives nationales d’une pseudo pétition étant donné qu’elle regroupe neuf signataires seulement et ajoute que la recherche est ouverte pour les archives communicables. Quant aux archives non communicables, Abdelmadjid Chikhi insiste sur le fait qu'il faut appliquer les lois et règlements qu'utilisent tous les dépôts d'archives dans le monde. Il souligne que ce n'est qu'un prétexte et que les chercheurs ne viennent pas consulter les archives. La salle de recherche reçoit tout le monde et les chercheurs algériens ne sont pas nombreux à solliciter les services de l’institution, a-t-il précisé, invitant les journalistes à venir à la salle de lecture du Centre national des archives et constater cette situation. «Cette absence n'est pas due au fait qu'on ne leur donne pas les documents demandés», dit-il.
Pas de distinction entre l’Association des oulémas musulmans algériens et le mouvement national
Par ailleurs, il souligne que l'association des oulémas musulmans algériens a misé sur l'enseignement considérant que l'avenir de l'Algérie est lié à l’essor des écoles et qu'il est tributaire de l'enseignement des jeunes.
Le conférencier est revenu sur le rôle des écoles de l'association des oulémas dans la communication et la collecte des informations, ainsi que la collecte des contributions financières pour la révolution, affirmant que les enfants de cette association furent les premiers à rejoindre le maquis, «une réalité ignorée par les Algériens». Le conférencier a rejeté toute distinction existant entre l'association des Oulémas musulmans algériens et le mouvement nationaliste, affirmant que toutes les deux travaillaient pour le même but et avaient la même ligne de conduite. Il a évoqué le rôle de l’hymne national dans le lien entre les Algériens et la patrie. Il rappelle le rôle des Scouts musulmans algériens, des universités, des associations culturelles et de la société civile pour inculquer l'histoire de l'Algérie aux jeunes.
Kafia Ait Allouache