Réintégration de la Syrie au sein de la famille arabe : La lucidité et la constance d'Alger ont fini par payer

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a soutenu que la Syrie sœur ne saurait être privée de ses droits au sein de la Ligue arabe. 
Il faut dire que l'Algérie n'a pas dévié d'un iota, restant fidèle à sa position de principe. Une position qui n'a jamais changé à l'égard de ce pays frère. Alger, qui prône le dialogue et le règlement pacifique des différends, n'a pas rompu ses relations avec Damas et l'avenir lui a donné raison.
Alors que les puissances occidentales et de nombreux pays de la région faisaient dans le forcing, notamment sur le plan médiatique pour isoler la Syrie, la menant tout droit vers le chaos sur fond d'une grave crise, seul Alger a apporté une note singulière, malgré les difficultés, en refusant l'expulsion de la Syrie de la Ligue arabe et en militant pour sa réintégration, elle qui en est un membre fondateur. L'Algérie, défenseur inconditionnel de la légalité internationale, ne traite qu'avec des États et cela n'est pas négociable.
Partant de là, le ministre syrien des Affaires étrangères a, lors de sa visite à Alger cette semaine et à la sortie de son entrevue avec le président Tebboune, rendu un hommage à l'Algérie en saluant sa «position ferme» sur la crise syrienne depuis son début. Fayçal Mekdad a précisé, dans ce sens, que la position de l'Algérie à l'égard de la crise qui prévaut dans son pays était «claire et ferme depuis les débuts de celle-ci». Le chef de la diplomatie syrienne a aussi réitéré la reconnaissance de son pays à l'Algérie pour les efforts accomplis concernant le statut de la Syrie lors du sommet tenu à Alger et les démarches sincères entreprises dans ce domaine.
Depuis ce rendez-vous et grâce au travail accompli par la diplomatie algérienne avec d'autres pays membres de la Ligue des États arabes, Damas tend, faut-il le rappeler, à retrouver sa place diplomatique comme l'attestent les visites échangées entre ses responsables et ceux de pays jusque-là hostiles aux autorités syriennes. 
Ce qui a donné lieu à une détente des relations entre la Syrie et d'autres pays arabes. La nouvelle donne a d'ailleurs ouvert la voie à un retour de Damas au sein de l'Organisation panarabe, une option comme indiqué toujours soutenue par l'Algérie qui n'a jamais cessé d'œuvrer pour l'unité et la prospérité arabe sans rien en attendre en retour. 
Enfin, Fayçal Mekdad a, dans ce sillage, transmis les salutations du Président syrien à l’Algérie, dirigeants et peuple, pour son geste et son soutien après le séisme dévastateur qui a frappé récemment son pays, d'autant que l’équipe de sauvetage algérienne avait été parmi les premières arrivées pour secourir le peuple syrien. Les Algériens avaient eu un rôle essentiel dont tout Syrien se rappelle avec fierté, de même que les aides octroyées par le peuple algérien étaient impressionnantes... rien de plus naturel pour notre pays pour qui solidarité et fraternité sont des principes cardinaux.
 
Sami Kaidi
 
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«La Syrie sœur ne saurait être privée de ses droits»
 
Lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, organisée cette fois-ci au Centre international de conférences (CIC) d’Alger, en marge de la cérémonie de la journée mondiale de la Liberté de la presse, le président de la République a abordé la question syrienne.
A cet effet, Abdelmadjid Tebboune a évoqué la qualité de membre de la Syrie au sein de la Ligue arabe et indiqué que ce que l’Algérie fait avec ce pays part du principe que la Syrie est un membre fondateur de la Ligue arabe et que l’isoler ou non «ne veut pas dire et ne saurait être la priver de ses droits», tout en soulignant au passage que la position de l’Algérie à l’égard de ce «pays frère n’a jamais changé».
Le chef de l’Etat a rappelé que l’Algérie n’a pas hésité un instant à aider la Syrie suite au séisme dévastateur qui l’a frappée en février dernier.
«C’est un don du cœur qui ne comprend aucun calcul politique. Les positions de l’Algérie et toutes ses initiatives reposaient exclusivement sur le principe de solidarité et d’entraide arabe, loin des intérêts étroits», a-t-il assuré. Tebboune a, par ailleurs, fait part de l’existence d’un ordre mondial qui «s’impose au faible avant le puissant» et émis le souhait de voir un «changement de la vision arabe» et un «resserrement des rangs arabes »pour espérer pouvoir devenir une «puissance collective». «Nous devrions être les premiers à croire en notre force», a-t-il mis en évidence, rappelant dans la foulée les efforts apportés par l'Algérie lors du dernier sommet arabe.
 
S. K.
 

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