Projets de loi sur l’information et l’audiovisuel : Une grande avancée pour le développement de la scène médiatique

D'une dimension fondamentale dans la dynamique des réformes démocratiques pour l'instauration de l'Algérie nouvelle, les deux projets de loi sur l'information et l'audiovisuel bénéficient d'un intérêt particulier de la part du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

À maintes reprises, le chef de l'État avait exprimé sa volonté d'inscrire les deux textes de loi suivant une vision novatrice en rupture radicale avec les anciennes normes qui régissaient auparavant la scène médiatique. En accord avec la Constitution de novembre 2020, les deux projets de loi traduisent l'engagement des pouvoirs publics pour la moralisation de la pratique journalistique en fonction des valeurs universelles, de l'éthique et de la déontologie de la profession dans l'intérêt du pays et du citoyen et en tenant compte de l'évolution technologique et des mutations induites en la matière. «Le nouveau code de l'information comme la nouvelle loi relative à l'audiovisuel constituent une grande avancée jamais réalisée dans le secteur des médias depuis l'indépendance» affirme, catégorique, Ammar Bendjedda, assistant du DG de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav). Déclarant que l'institution dont il relève a été sollicitée pour émettre son avis sur le nouveau projet de loi sur l'audiovisuel élaboré par le ministère de la Communication, il explique à El Moudjahid que le texte en question «a pour objectif d'en finir avec l'anarchie qui n'a que trop duré dans le secteur de l'audiovisuel du fait des manquements juridiques constatés dans la loi 04- 14 y afférente». Des manquements accentués, poursuit-il, eu égard au non respect, soit l'absence d'une application stricte de cette même loi datant de 2014. Les dispositions de celle-ci ci n'ont pas été à même de parer à la situation de vide juridique des chaînes TV privées qui ne disposent pas à ce jour de statut d'entreprises nationales. Or, l'objectif «d'algérianiser» ces chaînes offshore est inscrit en priorité dans le projet de loi sur l'audiovisuel, comme l'a déjà relevé l'universitaire et conseiller à la communication Abderrahmane Bouteldja. «L'activité des chaînes TV privées doit impérativement se conformer à la législation algérienne tant ces canaux médiatiques traitent de l'actualité nationale sous tous ses aspects et impactent, de ce fait, la conscience collective et l'opinion publique» a-t-il en effet relevé dans une déclaration à El Moudjahid. La nouvelle Constitution étant le référent de l'Algérie nouvelle et aussi la base du raffermissement de l'État de droit, le domaine de l'information en général et celui de l'audiovisuel en particulier devrait constituer, selon M. Bouteldja, le vecteur de ces valeurs à promouvoir au sein de la société dans un esprit de loyauté à la patrie et de défense des intérêts de l'État algérien, de ses institutions et de son peuple. La professionnalisation de la scène médiatique à même de garantir aux citoyens l'accès à une information crédible, complète et objective, la réorganisation du secteur suivant des normes adaptées aux principes du service public et de l'intérêt général, et la consolidation de l'ancrage des médias en tant qu'acteurs profondément imprégnés des réalités nationales, de la morale publique ainsi que des différents enjeux de l'actualité multidimensionnelle, sont également parmi les objectifs visés à travers les deux projets de loi sur l'information et l'audiovisuel. Une fois entrée en vigueur, l'impact de cette nouvelle législation sur le renforcement des garanties de protection de la liberté d'expression ainsi que sur le développement de la presse écrite et électronique sera indéniable, a soutenu en outre M. Bendjedda pour qui le nouveau code de l'information devrait notamment prévoir l'instauration d'une autorité de régulation de la presse écrite en sus des mécanismes ouvrant la voie à la prospérité socioéconomique de l'ensemble des spécialistes médiatiques.

Karim Aoudia

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