Production d’insuline et importation des compléments alimentaires : Ali Aoun pour une approche musclée

Ph. Nesrine T.
Ph. Nesrine T.

Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, accompagné du wali d'Alger, Mohamed Abdennour Rabhi, a effectué, hier, une visite d'inspection au niveau de cinq établissements de fabrication de produits pharmaceutiques de la capitale.

Cette visite s'inscrit dans le cadre du plan de travail du ministère visant à soutenir les investissements dans le secteur et à encourager la production locale afin de couvrir le marché national et de stimuler les exportations.
Au niveau de l’usine de production des Laboratoires Frater Razes, M. Aoun a affirmé qu' «il n'y a pas de production d'insuline en Algérie, et que tout cela provient des importations». Il a indiqué que «son département vise à produire localement 50% des besoins en insuline d'ici 2023».
Le premier responsable du secteur de l'Industrie pharmaceutique a précisé, que «la production d'insuline est la priorité de son département ministériel», ajoutant que «l'année 2023 verra l'entrée en service de 4 établissements pharmaceutiques spécialisés dans la production d'insuline».
Le ministre a déclaré qu'il y a «4 millions de patients diabétiques en Algérie, deux millions et demi sont insulino-dépendants». Dans le même contexte, il a souligné que «l'État compte sur les producteurs locaux de médicaments pour briser le monopole de la production d'insuline par un seul laboratoire», indiquant que «l'État alloue un budget de 400 millions d'euros pour importer de l'insuline, et que 90 % sont monopolisés par un seul laboratoire».
A ce sujet, les Laboratoires Frater Razes ont l'intention de fabriquer de l'insuline prochainement et feront partie des quatre entreprises de production de ce produit médicamenteux. Lors de sa visite à l’unité de production de Generic Lab, le ministre a souligné qu’aujourd’hui tout ce qui est soin oculaire commence à être important en Algérie, notamment dans le Sud du pays où on enregistre des pathologies comme le trachome. Il existe aussi, selon M. Aoun, d’autres pathologies auxquelles il va falloir se préparer pour lutter contre leurs extensions, telles que la conjonctivite chronique, devenue un fléau en Algérie et nous devons être prêts à y faire face. L’intervention de Generic Lab dans la production des médicaments génériques a réduit de 1 à 2% la facture globale des importations.
Les capacités de production de Generic Lab sont estimées à 10 millions de boîtes par an pour les formes sèches, et 11,5 millions de sirops par an et une ligne de production dédiée à la production de collyres et de liquides nasaux d'une capacité totale de 23 millions d'unités par an.

Certification des fournitures médicales

Au niveau de l’unité de production d’IMC, spécialisée dans la production de solutions condensées et de fournitures médicales, spécifiquement destinées aux hôpitaux, le ministre a évoqué les problèmes rencontrés par les producteurs des fournitures médicales et leur distribution aux laboratoires d’analyses et aux hôpitaux.
A cet effet, le ministre a affirmé que dans l'attente de la modification du décret exécutif n° 324-20 relatif aux modalités de certification des fournitures médicales, le ministère de l'Industrie Pharmaceutique a décidé d'accorder une licence temporaire d'un an pour toutes les fournitures médicales importées qui disposent d'un certificat de conformité dans le pays d'origine, en particulier le certificat CE, et cela en attendant l'achèvement du processus d'approbation au sein de l'agence National Pharmaceuticals.
En ce qui concerne la production locale, «il a été décidé de donner un délai d'un an aux fournitures précédemment commercialisées pour obtenir un certificat ISO délivré par un organisme accrédité et reconnu, comme pour les nouvelles fournitures produites localement, le même certificat doit être obtenu avant d'être placé sur le marché», a ajouté M. Aoun. Dans les deux cas, a-t-il expliqué, si aucune notification d'effet indésirable n'est enregistrée dans les 12 mois, une décision d'agrément valable 5 ans sera délivrée. Le décret en question se trouve déjà sur la table du secrétariat général du gouvernement, et nous allons faciliter et surtout rendre ces produits disponibles dans l’intérêt du malade.
Pour les dispositifs médicaux qui étaient bloqués, à peu près 60.000 items, la sortie du nouveau décret en 2023 fera en sorte de réaliser le déblocage ; néanmoins l’application du nouveau décret ne se fera pas tout de suite, puisqu’il faudra attendre 6 à 7 mois après son adoption.
Dans 12 mois, tout le secteur de l’industrie pharmaceutique sera normalisé et régulé et surtout contrôlé.
Par ailleurs, le ministère de l'Industrie pharmaceutique exige de tous les producteurs qu'ils diversifient et étendent les contrats de distribution avec les distributeurs afin de réduire le monopole, les ventes conditionnelles et toutes les pratiques commerciales qui font fluctuer la disponibilité des médicaments.
Au sujet des dérivés du sang, le ministre a appelé à sensibiliser les citoyens dans le cadre du don de sang, notamment pour parvenir à réduire la facture de l'importation des dérivés du sang estimée à 75 millions d'euros/an. En outre, le premier responsable de l'Industrie pharmaceutique a appelé les opérateurs du secteur à hisser leur taux d'intégration, à travers la fabrication locale de la matière première.
Le programme de visite du ministre a compris cinq établissements pharmaceutiques spécialisés dans la production de matériel pharmaceutique et de fournitures médicales.

Mohamed Mendaci

Sur le même thème

Multimedia