L’expert en économie, le Pr Laâla Ramdani, estime que le logement entretient des effets socio-économiques capables de propager les bienfaits de la croissance et d’assurer l’une des finalités du développement.
El Moudjahid : Le logement représente l’un des principaux indicateurs du niveau de vie d’une population. Quelles sont les plus-values économiques et sociales du logement en Algérie?
Pr Laâla Ramdani : Le secteur de l’habitat auquel l’Algérie a accordé un intérêt particulier est peut-être l’un de ceux qui ont le plus réussi avec la multitude de programmes de logements lancés à travers tout le pays. Cette réussite s’est concrétisée à travers la mise à la disposition de la classe moyenne de tout un programme de logements qui est en rapport avec ses revenus.
En effet, le logement entretient des effets socio-économiques capables de propager les bienfaits de la croissance et d’assurer l’une des finalités du développement.
Par ses effets économiques en amont et sa capacité de mobilisation du travail, la construction de logements est une activité motrice qui peut rendre compte de la capacité d’une économie à prendre en charge la satisfaction d’un besoin social aussi important que le logement, et de soutenir une croissance continue.
La construction de logements contribue également à la relance du marché financier grâce à l’intervention directe des banques dans le financement des projets de construction. Ceci outre la dynamique que les projets de logements apportent à la roue de la production économique, et à l’épargne, étant donné que la catégorie qui profite le plus des prêts bancaires résidentiels est celle des épargnants, ainsi qu’à l’augmentation du volume des investissements avec un taux d’intégration qui atteint jusqu’à 95%.
Ceci a été réalisé grâce à un ensemble de procédures réglementaires et de textes édictés par l’État à l’instar de celles qui stipulent l’interdiction d’importation des produits fabriqués localement.
Un intérêt particulier est accordé au logement rural. Quelle est l’importance de cette formule selon vous?
L’intérêt qu’accordent les pouvoirs publics au logement rural s’explique par des contextes sociaux et économiques qui s’inscrivent dans le cadre du développement local des zones rurales. Ces dernières ont connu, de nombreuses années durant, un faible niveau de développement et des circonstances difficiles de crises politiques et économiques.
Les formules d’habitat rural permettront de fixer les habitants des zones rurales et de renforcer leur attachement à l’activité agricole, ce qui permettra de freiner l’exode vers les grandes villes et d’atténuer la pression due à la forte concentration de la population dans ces villes. Le problème des zones d’ombre sera également réglé à travers le lancement de projets et de complexes résidentiels, des établissements scolaires et hospitaliers dans les zones reculées.
Quels sont, selon vous, les obstacles qui pourraient entraver le vaste projet de développement du logement lancé par l’Algérie ?
L’un des plus importants obstacles qui pourraient entraver le vaste projet de construction de logements en Algérie est le problème du financement.
Cependant, pour contenir ce problème et éviter le blocage que pourrait connaître le projet en raison du manque de financement, l’État algérien a pris toutes les mesures et procédures nécessaires, telles que la décision de transformation de la Caisse nationale du logement en banque de l’habitat, ce qui a permis d’élargir ses pouvoirs et ses capacités de financement.
Ceci outre la diversification des formules de financement pour chaque type de logement pour l’adapter aux revenus des citoyens, tandis que d’importantes aides financières ont été allouées aux bénéficiaires de la formule du logement rural.
S. E.
