
Le président de la République a ordonné, en Conseil des ministres, d'accélérer la cadence de la numérisation, ainsi que la transformation des fermes-pilotes en unités de production relevant de l'État.
Enseignant en économie à l'université d'Alger 3, le Pr Farès Hebbache a évoqué, à El Moudjahid, l'importance de cette initiative, qu’il qualifie de «grande opportunité» pour pouvoir réaliser l'autosuffisance alimentaire, notamment dans les légumineuses qui ont la part du lion en matière d'importation. «L'objectif de cette stratégie est de développer l'agriculture, surtout que nous ne bénéficions de ce secteur qu’à hauteur de 15%. Il faut donc redoubler d’efforts pour atteindre les 30%», a-t-il fait savoir, rappelant que les fermes-pilotes sont une nouvelle stratégie lancée par l'État. «Les changements climatiques constituent une réelle menace pour la sécurité alimentaire de nombreux pays, en raison de leur impact direct sur le secteur agricole.
L'Algérie, qui fait partie de ces pays confrontés à ce problème, a commencé a adopter de nouvelles mesures et des solutions modernes, pour limiter l'impact des changements climatiques sur son agriculture et garantir ainsi sa sécurité alimentaire», dit-il. Qualifiant l'agriculture en Algérie de «secteur clé» et de «pilier majeur» de l'économie nationale, vu sa «contribution» à l'emploi et au PIB, l’expert a affirmé, en outre, que cela permet de garantir la sécurité alimentaire du pays, en couvrant plus de 74% des besoins nationaux en produits agricoles, rappelant que la politique de développement du secteur agricole et rural est conçue à travers une démarche structurante et intégrée, basée sur une construction cohérente, avec les autres politiques sectorielles. Cette approche permettra le développement de l’agriculture en tant que vecteur de la diversification et de la croissance économique.
Le modèle de croissance adopté en matière d’agriculture, qui répond à de nombreux défis, est fondé, en priorité, sur la promotion de l’investissement agricole et agroalimentaire, en s’appuyant sur une mobilisation accrue des capitaux et de l’initiative privés, indispensables à la relance de la sphère agricole et rurale. «La modernisation de l’agriculture passe par l’intégration des produits de la connaissance et de la numérisation», a-t-il conclu.
Zine Eddine Gharbi