
La nouvelle session parlementaire 2023 2024 sera «riche en activités et en action pour lesquelles nous allons nous mobiliser tous comme un seul homme», a assuré le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, dans son allocution prononcée, hier, à la cérémonie solennelle d'ouverture de ladite session, au siège de la chambre haute du Parlement, tenue en présence du président de l'APN, Ibrahim Boughali, du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et des membres du gouvernement, et des présidents de la Cour suprême et du Conseil d'État.
Une nouvelle session parlementaire qui s'annonce cruciale, décisive et déterminante, a soutenu M. Goudjil, précisant que «l'Algérie a rendez-vous vous avec d'importantes échéances d'ici novembre 2024». «La nation a besoin de tous ses enfants, lesquels et nonobstant leurs diversité d'obédience politique sont appelés à s'unir et à faire front autour des questions qui concernent l'Algérie et son avenir», a-t-il appuyé. De prime abord,le président du Conseil de la nation a entamé son allocution en rappelant ce qu'était l'Algérie en 2019. «Il est important de nous remémorer cette étape marquée par le hirak béni qui, durant plus d'une année, se manifestait pacifiquement chaque vendredi, à travers tout le territoire national, sans qu'aucune goutte de sang soit versée, alors que dans d'autres pays, y compris ceux développés, des manifestations ont fait l'objet de répression causant des morts et des blessés». Évoquant l'élection présidentielle de 2019 remportée haut la main par le Président Abdelmadjid Tebboune avec un taux de réussite au suffrage universel approuvé, dit-il, y compris par ses quatre concurrent à la magistrature suprême, M. Goudjil a estimé que là aussi, «rares sont les pays qui ne tombent pas dans des problèmes après un processus électoral qui fait suite à une période de transition». Il a aussi pris le soin de préciser que «dès son investiture, le Président Tebboune a tendu la main à tous les Algériens pour l'édification de l'Algérie nouvelle, dans le cadre de la mise en œuvre de ses 54 engagements». «75% des engagements du Président sont concrétisés au jour d'aujourd'hui, et ce qui reste sera réalisé en 2024», a fait savoir M. Goudjil, en s'attardant sur l'engagement phare, la révision de la Constitution en l'occurrence, socle d'édification de la nouvelle Algérie «qui est un État de droit et de justice pour tous, d'une réelle démocratie, de liberté d'expression et d'affirmation de son caractère social», a t-il dit. Pour le président du Conseil de la nation, la Constitution de novembre 2020 «est d'une maturité politique profonde dans le sens qu’elle permet à l'opposition, dans le cas d'une victoire aux législatives, de former le gouvernement, de nommer un Premier ministre et de collaborer avec le président de la République dans le cadres de ses prérogatives». Aussi, M. Goudjil a estimé nécessaire «d'approfondir la compréhension de la Constitution afin que chacun sache où commence et s'arrête ses responsabilités et dans le but de mieux consolider le front interne».
Front interne, un impératif pour appuyer des positions qui dérangent beaucoup
«C'est bel et bien au président de la République qu'appartient l'initiative de constitution d'un front interne solide et à laquelle adhèrent, aujourd'hui, plusieurs partis politiques, pour l'enrichir et la promouvoir davantage sur le terrain», a déclaré M. Goudjil. Dans ce cadre, il a non seulement assuré de l'appui du Conseil de la nation à cette initiative, mais aussi il a préconisé une meilleure coordination des efforts avec l'APN, à travers, explique-t-il, une complémentarité plus affirmée durant cette nouvelle session parlementaire, pour s'assurer de son succès. Et pour cause, a t-il insisté, «l'Algérie a grandement besoin d'un front interne puissant pour faire face à ses ennemis de l'extérieur qui manœuvrent à visage découvert contre l'Algérie». «Nos ennemis ne sont plus cachés (...) on les dérange tant avec nos positions et principes immuable, que par le fait que nous avons su et pu faire face à plusieurs étapes difficiles, y compris celle du terrorisme que l'Algérie a vaincu seule et que certains parties étrangères veulent, par une tentative hostile, remettre au devant de l'actualité», a affirmé le président du Conseil de la nation. «Nous ne laisserons personne s'immiscer dans nos affaires intérieures», a-t-il martelé, non sans rappeler que pour l'Algérie, «le dossier du terrorisme a été définitivement clos sur la base d'un référendum populaire approuvant la réconciliation nationale». Évoquant, par ailleurs, l'initiative du président de la République en faveur du règlement de la crise au Niger, M. Goudjil a affirmé que celle-ci repose sur «le rejet de l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays», soulignant que la tournée effectuée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Ahmed Attaf, dans certains pays africains, «met en évidence la place dont jouit l'Algérie au niveau international». Et d'ajouter que l'Algérie «n'accepte pas l'ingérence dans ses affaires intérieures et ne s'immisce pas dans les affaires des autres pays», réitérant que cette «stratégie dérange beaucoup de gens».
Optimiser l’action de la diplomatie parlementaire
En plus de la formation d'un front interne au sein du Parlement avec ses deux chambres, que le président du Conseil de la nation a inscrit au programme de cette nouvelle session parlementaire 2023-2024, M. Salah Goudjil a aussi mis l'accent sur l'importance de l'action de la diplomatie parlementaire, dans le cadre d'une complémentarité avec la diplomatie officielle. «Nos relations avec les parlements africain, arabe, européen et, à l'avenir, avec le parlement américain ont besoin d'être revisitées, dans le cadre d'une meilleure coordination et complémentarité avec la diplomatie officielle», a-t-il soutenu. Et d'informer : «Nous nous sommes déjà concertés en ce sens avec le ministère des Affaires étrangères et l'Assemblée populaire nationale, pour définir nos missions et agir dans le cadre d'une même vision pour atteindre nos objectifs. Nous comptons élargir davantage cette concertation, pour mieux affermir notre diplomatie parlementaire sur la scène internationale. Des grandes batailles nous attendent, plus particulièrement au niveau du continent africain qui constitue le prolongement naturel de l'Algérie.»
Tout en appelant au renforcement de la coopération économique avec les États africains, notamment à travers les mécanismes du libre-échange, le président du Conseil de la nation a assuré que dans sa vision rénovée et adaptée aux enjeux actuels, «la diplomatie parlementaire de l'Algérie ne sera pas celle des effets d'annonce, loin s'en faut, et qu'elle fera l'objet d'un programme bien planifié bénéficiant d'un suivi rigoureux dans sa mise en œuvre». «Notre diplomatie parlementaire doit s'adapter, notamment à travers nos ambassades, au contexte actuel», a-t-il insisté.
Dans cette optique, il a également suggéré la révision du concept du non-alignement, pour mieux l'adapter, dit-il, «à la situation actuelle qui existe de par le monde et afin de faire face aux mutations en cours à l'international.»
Karim Aoudia
A retenir
- Renforcer le front interne et activer une diplomatie de la paix qui ne s’ingère pas dans les affaires internes des pays est l’initiative phare du président de la République.
- Développer une coopération solide entre la diplomatie parlementaire et la diplomatie classique.
- Le président de la République a imposé l'organisation d'une Conférence internationale sur le développement au Sahel sous l'égide de l'ONU, convaincu qu’il est que c’est par le développement inclusif qui place l’humain et non les armes de destruction au centre de tout processus qui apporte paix ,prospérité et stabilité à la région.
- La solution à la crise au Niger ne peut être que politique et inclusive entre toutes les parties nigériennes.
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«Les réserves de changes de l’Algérie ont atteint 85 milliards de dollars»
Les réserves de changes de l'Algérie ont atteint 85 milliards de dollars, a indiqué hier le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, dans son allocution à la cérémonie d'ouverture de la nouvelle session parlementaire 2023- 2024. Il a par ailleurs informé de la réalisation en cours de quelque 150 projets qui sont lancés à travers le pays, notamment dans les domaines des infrastructures de base et de l'industrie, qu'il a énumérés. Dans ce cadre, il a estimé que le programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pour objectif la consécration de notre indépendance économique, pour mieux consolider notre indépendance politique et notre souveraineté nationale.
K. A.
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Relations bilatérales avec les Brics «plus importantes»
Les relations bilatérales qu'entretient l'Algérie avec chacun des pays des Brics sont plus importantes, a affirmé le président du Conseil de la nation. «Que l'on soit ou non dans les Brics, le plus important, ce sont nos relations bilatérales qui lient l'Algérie avec les pays qui composent cette organisation», a-t-il affirmé.
Les relations en question «sont solides, stratégiques et peuvent prospérer davantage, dans le cadre d'une coopération dynamique», a-t-il soutenu. K. A.
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Goudjil félicite le nouveau ministre de la Communication pour sa nomination
Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a félicité, hier, M. Mohamed Laagab, nommé par le président de la République au poste de ministre de la Communication.
«Nous souhaitons à M. Laagab, qui était membre du Conseil de la nation au titre du tiers présidentiel, plein succès dans la conduite de sa nouvelle mission de ministre de la Communication, qui demeure une des plus sensibles», a indiqué M. Salah Goudjil. K. A.