Nouvelle marche dans la capitale : La police fortement mobilisée contre les tentatives de dérive

La marche des manifestants hier, qui coïncidait avec le dernier vendredi du mois de ramadan, a été marquée par le retour des tentatives de remettre sur le devant de la scène, l’option de la période de transition à travers des pancartes et des écriteaux.
A 14h 30mn, la place de la grande poste était vide.Ceux qui ont démarré en petits cortèges de la place du 1e mai ont fait plusieurs haltes à la rue Hassiba Ben Bouali pour rassembler les manifestants venus d’autres communes, a-t-on constaté. Les manifestants ont parié sur le nombre, surtout que la grande foule fait défaut à chaque nouvelle marche, en scandant « maranech habssin » (nous n’allons pas nous arrêter).
Des magasins de vêtements et de chaussures, des boulangeries et pâtisseries étaient ouverts à la rue Hassiba et la circulation automobile a été coupée au niveau de la rue Victor Hugo, ce qui a contraint les automobilistes à faire demi-tour.
Des manifestants ont défilé à la rue Didouche Mourad, rue Asselah Hocine et à la place Audin, scandant leur soutien aux manifestants détenus et pour la poursuite des marches en brandissant des portraits des anciens membres d’un parti dissous. D’autres manifestants ont brandi des drapeaux à l’occasion de la célébration de la journée de la mémoire le 8 mai.
Cette nouvelle marche a été marquée particulièrement par des débats à la place Audin et en face la faculté d’Alger, animés par des journalistes et des figures du hirak. A l’ordre du jour, les législatives du 12 juin prochain qui semblent diviser les marches surtout après la décision de nombreux « hirakistes » de se porter candidats. Ces derniers ont été critiqués sur les réseaux sociaux. Des participants ont demandé « des suites » aux marches populaires alors que des voix continuent à appeler à sortir les vendredis. Le mouvement s’est essoufflé, pour rappel, suite à la décision de nombreux militants et activistes notamment des politologues et enseignants universitaires, de se démarquer de certains chants et slogans martelés au cours des marches. Le hirak se trouve actuellement en perte de vitesse et de son caractère pacifique, à la veille des législatives, selon plusieurs observateurs, d’où la réclamation d’une période de transition.
Les manifestants ont marché hier sans incident au milieu d’un important déploiement des policiers dans les artères principales de la capitale. Malgré les slogans hostiles et provocateurs à leur égard, les policiers ont fait de nouveau, preuve de maitrise et haut degré de professionnalisme mettant en échec toute tentative de dérive. En effet, les manifestants ont changé ce vendredi les itinéraires de la marche. Vers 16h 30 mn, les marcheurs sont dispersés dans le calme.
Neila Benrahal

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