
Une véritable transition dans le régime électoral s'est accomplie en prévision des législatives du 12 juin. «Il faut reconnaître qu'une réelle rupture s'opère actuellement. Le précédent régime électoral avait généré des pratiques dénoncées par la scène politique, les acteurs de la société civile et le Hirak qui aspire au changement. Ce régime s'est effondré tel un château de cartes, s'effaçant ainsi du décor et cédant la place à l'émergence de nouvelles normes électorales respectant le principe de la transparence», a fait savoir un responsable de la direction de l'Anie.
«La touche de la transition est bien là et s'affirme avec beaucoup de courage et de rigueur de la part du personnel de l'Anie, mobilisé pour le succès du scrutin», a-t-il poursuivi. Il fera observer que cet objectif ne saurait être réalisé sans affronter les mentalités des adeptes de l'immobilisme et qui doutent encore du fait qu'une véritable révolution en matière d'organisation des élections est en passe de s'accomplir sur le terrain. Une révolution qui s'inscrit dans le cadre du renouveau institutionnel visant à rétablir la confiance entre l’électeur et l'élu, appuie notre interlocuteur. Il rappelle, à ce titre, la vision du président de l'Anie, selon laquelle l'intégrité de l'élection, du point de vue juridique et démocratique, est l'une des conditions élémentaires pour le renforcement du socle de l'État de droit. L'Anie progresse sur cette voie, assure-t-il, en se référant notamment aux premiers résultats que révèle l'examen des dossiers de candidatures, lequel se poursuit jusqu'à dimanche 9 mai. Plusieurs prétendants à la députation, connus pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme ou dont les noms sont cités dans des affaires de corruption et de terrorisme traitées par la justice, ont été exclus de la prochaine compétition électorale. Selon la même source, l'Anie qui se charge exclusivement de l'organisation et de la supervision des législatives dispose de toutes les prérogatives requises pour réussir sa mission de vérification de l'ensemble des listes de candidatures et du contrôle de leur conformité avec la loi électorale. Au nombre de 2400, le nombre de listes réceptionnées à travers le pays et à l'étranger a été qualifié d’important. Cette donne renforce la conviction quant à l'intégrité du vote du 12 juin pour le renouvellement des membres de l'Assemblée nationale. Les dispositions de l'ordonnance du 10 mars dernier relative au régime électoral, plus particulièrement celles stipulant la séparation de l'argent de la politique, la fin du système des quotas, l'égalité des chances pour tous les candidats sont autant de garanties pour l'émergence d'institutions élues reflétant la volonté populaire, ouvertes aux compétences universitaires et à la société civile. Après les présidentielles de décembre 2019 réussies haut la main et le référendum constitutionnel du 1er novembre dernier, l'Anie est déterminée à relever le défi d'une élection honnête et respectant le choix souverain des électeurs.
Afin de lui permettre d'accomplir sa mission dans de meilleures conditions, le président de la République a instruit le gouvernement, notamment lors d’une réunion du Conseil des ministres, de mettre à la disposition de l'Anie tous les moyens matériels et financiers. Les jeunes candidats sont encouragés et ne doivent pas être la proie de l'argent sale.
Karim Aoudia