Monoxyde de carbone : Le tueur silencieux sévit toujours

Quasiment indétectable et donc particulièrement dangereux, le monoxyde de carbone n’en finit plus de faire des victimes, voire de décimer des familles entières, au point de devenir un inquiétant problème de santé publique en Algérie. Les cas d’intoxication au CO sont plus fréquents pendant la saison hivernale, en période de grands froids et se produisent dans des circonstances variables.

Le monoxyde de carbone est le résultat d’une mauvaise combustion, quelle que soit le combustible (gaz butane, charbon, essence, gaz naturel, pétrole, fuel ou propane).
Très brièvement, ce gaz incolore, invisible, et non irritant est potentiellement létal, à plus forte concentration. Plus léger que l'air, il est volatile, diffusable, pénétrant ainsi l'organisme en passant la barrière alvéolocapillaire lors de son inhalation. 
Les spécialistes en toxicologie affirment qu’un taux de 0, 1 % de Co peut tuer une personne en une heure, 10%, provoquent une mort  immédiate. Une statistique sommaire indique que la Protection civile a effectué, en 2022, 512.000 interventions sanitaires qui ont permis de secourir 514.043 personnes. Ce qui est énorme. Depuis le premier janvier, elle a, hélas, enregistré 44 décès et hier encore, cinq personnes ont perdu la vie.
Ce triste constat s’explique essentiellement par le non respect des mesures obligatoires de sécurité, notamment le manque de ventilation du domicile, la non-conformité à la règlementation en matière de fabrication des appareils de chauffage, leur mise en œuvre aléatoire (poêles chauffe eau, gazinière, etc.), ainsi que l’utilisation d’autres moyens non conçus pour cet usage, l’absence de recours à des techniciens qualifiés lors de la mise en place des appareils de chauffage, en plus du non respect de leur entretien régulier par un personnel formé pour ce faire. Il faut aussi citer la commercialisation de chauffages à gaz, de chauffe-bain, divers appareils de mauvaise qualité, qui sont vendus dans les marchés locaux, qui ne répondent pas aux normes de sécurité requises. 
Pour faire face à ce tueur impitoyable, la  direction générale de la Protection civile est convaincue qu’il faut déployer des efforts permanents pour provoquer une prise de conscience collective. Elle communique quotidiennement et mène des actions de sensibilisation sur le terrain et dans les médias. 
Elle incite notamment à mieux connaître les signes d’une intoxication au monoxyde de carbone, comme la fatigue soudaine, les maux de tête ou encore les nausées. 
Dans le cadre de son programme annuel d’action, en matière de sensibilisation, la protection civile organise des campagnes dans le but de transmettre un message de sensibilisation, de prévention en collaboration avec ses partenaires, à savoir les directions du commerce, l’éducation nationale, la formation professionnelle, les affaires religieuses, la société civile, la Sonelgaz… 
Des journées portes ouvertes sont accomplies et sont orientées en direction du secteur de l’éducation dans ses différents paliers, les cités universitaires, les espaces publics, des émissions sont prévues dans les radios locales. Les directions locales de la Protection civile sillonnent le territoire avec des caravanes d’information. Pour réduire le taux de sévices mortels de ce gaz, il convient aussi d’interpeller les autorités pour obliger chaque foyer utilisant un chauffage à gaz à s’équiper d’un détecteur de monoxyde de carbone. Les accidents sont évitables pour peu que les mesures de sécurité soient respectées. 
 
M. B.
 
____________________________________________________

3 morts ces dernières 24 heures
Trois cas de décès par asphyxie au monoxyde de carbone ont été enregistrés ces dernières 24 heures dans les wilayas de Tébessa et Mila, portant le nombre de personnes décédées par ce gaz à 39 depuis le début de l'année, a indiqué lundi un bilan de la Protection civile.
Il s'agit de 2 personnes de sexe masculin âgées respectivement de 21 ans et 32 ans, tuées par le monoxyde de carbone émanant d'une tabouna à l'intérieur d'un local commercial dans la commune de Bir el Atter, dans la wilaya de Tébessa, alors que la seconde personne (47 ans), a été tuée par ce même gaz émanant également d'une tabouna au domicile familial au centre ville de la commune d'Ain Tine (Mila). Les secours de la Protection civile sont intervenus, en outre, pour prodiguer des soins de première urgence à 23 personnes incommodées suite à l'inhalation du monoxyde de carbone émanant d'appareils de chauffage et chauffe-bain à l'intérieur de leur domicile à travers plusieurs wilayas du pays. Le bilan des victimes décédées en inhalant ce gaz très dangereux depuis le 1er janvier 2023 est de 39 personnes décédées et 388 autres secourues par les services de la Protection civile.
La Protection civile met à la disposition des citoyens le numéro d'urgence (14) et le numéro vert (1021) pour toute intervention ou informations pour la prise en charge rapide et efficace et répondre aux différentes sollicitations.

Sur le même thème

Multimedia