44 décès en 2022

Les mesures prises par le président de la République lors du Conseil des ministres vont fortement contribuer à diminuer les accidents provoqués par les gaz du CO, estime le Directeur de l’information et des statistiques à la Protection civile, qui indique que le citoyen « doit assumer ses responsabilités » pour éviter le pire.
Il faut dire que ce fléau n’en finit pas d’endeuiller les foyers algériens. D’autant qu’avec le froid glacial qui sévit ces derniers jours, l’usage des équipements de chauffage s’intensifie.
Selon en effet le colonel Achour, le bilan des asphyxies au monoxyde de Carbonne enregistré depuis le début de cette année est tout simplement effroyable. 44 personnes décédées et 450 autres ont été secourues par les services de la protection civile. « Nous conseillons les citoyens de suivre et de respecter les consignes et les mesures de prévention pour éviter les risques d'intoxication attribués au monoxyde de carbone, favorisé par des conditions climatiques hivernales où le froid s'installe et des fortes baisses des températures », recommande notre source.
De son côté, le chef de l'unité de soins intensifs de l'hôpital de Beni Messous (Alger) confirme que les dangers du monoxyde de carbone se multiplient avec l'arrivée de chaque hiver, une période durant laquelle on enregistre le décès de plusieurs familles entières, en raison de non-respect des mesures préventives dans l'utilisation du chauffage et du chauffe bain. Le Pr. Oualid Mourad appelle, à cet effet, à préserver la sécurité des citoyens en procédant notamment à l'achat d'appareils de détection du gaz, « conformes au cahier des charges » auprès des magasins commerciaux « agréés » et « disposant d'une garantie ». « Leur installation doit être effectuée par des professionnels spécialisés et qualifiés, tout en les surveillant périodiquement avant de les utiliser durant l'hiver et contrôler les orifices de ventilation », plaide le médecin spécialiste en réanimation. Il prévient par ailleurs que le monoxyde de carbone n'a ni odeur ni couleur (incolore et indolore) et possède une caractéristique mortelle d'un point de vue médical, à savoir son adhérence à l'hémoglobine, responsable de l'apport d'oxygène à divers organes dans le corps, du fait qu’il prend en charge l'élimination de l'oxygène de la cellule et prend sa place. « Ainsi, la personne meurt étouffé », regrette-t-il.
Le spécialiste de la réanimation déplore que la plupart des cas réceptionnés au niveau des services hospitaliers arrivent dans un état comateux et signale que le seul traitement dans une telle situation consiste à fournir à la personne concernée de l'oxygène jusqu'à ce que le monoxyde de carbone soit séparé de l'hémoglobine. « Cependant, conclut-il, souvent la victime perd la vie lorsqu'elle arrive tardivement à l'hôpital ».

Mohamed Mendaci

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