Messaoud Belambri, président du SNAPO : «Industrie pharmaceutique, un secteur en croissance régulière»

Le Président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO) estime que la production nationale de médicaments a enregistré des résultats très satisfaisants et affirme que le secteur de l’industrie pharmaceutique a connu ces dernières années une croissance régulière et constante, mettant l’accent sur les efforts fournis par tous les acteurs ayant contribué à l’épanouissement de la production nationale.
Contacté par nos soins, le Dr Messaoud Belambri assure que les producteurs et les pharmaciens d’officine ont joué un «très grand» rôle dans la promotion et l’encouragement du médicament fabriqué localement et précise que les pharmaciens d’officine se sont impliqués de manière «très forte» dans la promotion de la politique du médicament en Algérie qui constitue un axe «très important» pour la préservation de notre sécurité sanitaire. «Les enjeux sont stratégiques et ce secteur constitue une priorité nationale, assure-t-il. La production nationale aide non seulement à rationaliser les importations mais aussi à sécuriser le marché local, à améliorer la disponibilité et l’accessibilité au médicament, par le fait que le médicament fabriqué localement coûte moins cher que celui importé. Une grande partie de cette production nationale est constituée de médicaments essentiels destinés aux hôpitaux».
Le président du SNAPO revient sur les données annoncées dans la déclaration de politique générale pour le secteur de l’industrie pharmaceutique et salue l’annonce de la création de plusieurs unités d’insuline et de fabrication de médicaments anti-cancer. «Ce sont des décisions qui ont un double impact. Economique d’abord du fait qu’il s’agit de médicaments qui pèsent lourd sur le budget de la santé et de la sécurité sociale. Et ensuite, ça va améliorer la prise en charge des malades souffrant de pathologies très lourdes tels le diabète et le cancer. On parle d’insuline au profit de 2 à 3 millions de diabétiques en Algérie et quand on parle de cancer, ce sont des malades très sensibles qui sont totalement dépendants des traitements», explique-t-il. S’exprimant sur les capacités de production, il fait remarquer que les unités qui ont été inaugurées et celles qui vont l’être dans un proche avenir auront une capacité de production importante parce que la demande de ces médicaments en volume n’est pas aussi grande que celle des produits habituels classiques. «Les besoins nationaux de ces médicaments, notamment l’insuline et les médicaments anti-cancer sont assez limités et les capacités de production des unités qui vont entrer en production sont très importantes. Ces unités vont permettre de produire des quantités qui peuvent être destinées à l’exportation à court terme», relève notre interlocuteur qui insiste sur l’amélioration de la couverture des besoins en médicaments.

Couverture de 70% des besoins du marché national

«Il y a à peine deux ans, poursuit-il, ils étaient à hauteur de 52%. A présent, nous assurons 70% des besoins du marché national. Notre pays parvient désormais à faire de grosses économies en matière de budget dans la mesure où on est passé de 2 milliards de dollars d’importations il y a deux ans à 1,2 milliard de dollars.» Il précisera à ce propos que l’objectif du gouvernement n’est pas de rationner mais de rationaliser et rappelle que le président de la République avait insisté à plusieurs reprises de recourir à l’importation en cas de besoin. «C’est pour cela qu’il y a eu des programmes d’importation effectués dans l’urgence quand on venait à manquer d’insuline ou bien d’autres produits pharmaceutiques», notera le Dr Belambri qui rappelle les mécanismes mis en œuvre. «Une concentration d’efforts a été faite sur les médicaments essentiels, que ce soit en matière de production ou d’importation, en vue d’améliorer leur disponibilité et leur accessibilité au malade», conclut-il

Kamélia Hadjib

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