Marketing : Comment vendre l’image de l’Algérie

À l’occasion de la Journée mondiale du tourisme, il est de bon ton de considérer que l’image touristique d'un pays est généralement indissociable de son image générale. L'Algérie, à l’instar des autres nations, n’échappe pas à cette règle. Dès lors, la situation présente de notre pays constitue en soi une donnée incontournable —et, donc, à devoir prendre en compte — dans tout effort de promotion touristique. Elle souligne la nécessité d'intégrer la production et la diffusion du ou des message(s) à caractère promotionnel, dans une stratégie de l'image de marque à court, moyen et long termes. Il s'agira, en l'occurrence, de susciter chez nos vis-à-vis du Nord comme du Sud — et des autres régions de la planète — l'intérêt et le désir de découvrir, de mieux connaître, de s'engager. Et, pourquoi pas, d'entreprendre dans notre pays. Dans le cas de figure et la problématique qui nous intéressent — à savoir comment faire pour que notre pays devienne un vraie destination touristique —, cela signifie qu'il ne faut surtout pas, au préalable, perdre de vue cette réalité tangible : l'état de nos potentialités humaines et matérielles, ainsi que la panoplie de mesures incitatives — notamment aux plans législatif et réglementaire — ne sauraient, à eux seuls, contribuer à séduire les partenaires et investisseurs nationaux et étrangers. Il faudra donc convaincre jusqu'aux plus réticents. Et, pour ce faire, réussir à faire admettre que le partenariat et/ou l'investissement direct dans le secteur touristique et hôtelier sont des formules gagnantes en Algérie. L'Algérie est certes au cœur même du Bassin méditerranéen, classé première destination touristique au monde. Elle est certes la porte nord de l'Afrique, le pivot du Maghreb, le proche voisin du sud de l'Europe. Elle entend certes donner sa place — et elle s'y attelle déjà — au tourisme normé, compétitif. Sa position géographique centrale, son étendue qui confine à la sous-continentalité, l'importance de ses infrastructures maritimes et aéroportuaires, ainsi que la densité de son réseau routier, tout comme sa main-d'œuvre jeune et à bon marché lui confèrent certes d'excellents arguments de compétitivité.

Changer les paradigmes

Pour autant, il faudra aussi se rendre à cette autre évidence, incontournable : ce n'est pas le tourisme qui conduit au développement véritable — même si l'industrie y afférente est considérée à maints égards comme structurante, et le secteur touristique comme un facteur d'harmonisation des autres secteurs d'activité —, mais bien le développement général du pays qui rend le tourisme profitable tant pour les voyageurs que pour les sociétés qui les accueillent. Car ni les uns ni les autres ne pourraient, au demeurant, se permettre de perdre la moindre parcelle de trésor que recèle le patrimoine mondial de l'humanité. Dès lors, en ce qui nous concerne, ce sont surtout le style et le ton des messages diffusés sous toutes les formes qui vont générer l'impression voulue de sécurité et de confiance retrouvées dans notre pays. Ces éléments importants vont devoir transparaître à travers le caractère serein, original et offensif des messages diffusés. Chaque thème abordé fera ainsi l'objet d'une piste de réflexion approfondie menée par des spécialistes du (ou des) thème(s) à examiner. Réflexion, par exemple, à partir d'un diagnostic censé avoir été déjà établi, sur la politique et les moyens à mettre en œuvre pour arrimer le tourisme algérien au tourisme mondial. Réflexion donc, sur les devenirs des stratégies jusque- là adoptées, et ce à travers une vision critique prospective, totalisante, lucide, portée résolument sur un changement radical des mentalités. D'où l'impérieuse nécessité de privilégier non seulement la formation, le perfectionnement, le recyclage, mais aussi et surtout une sensibilisation de tous les instants, à tous les niveaux hiérarchiques, des familles d'activité en question — y compris et principalement en matière de management et de marketing touristiques. En veillant, bien sûr, à apporter les informations indispensables, il s'agira surtout d'éviter la recherche du beau pour le beau et du style monographique, autrement dit la recherche de l'exhaustivité simpliste et désuète, pour développer plutôt des arguments percutants, qui vont s'adosser essentiellement à des termes simples, sans concession. Et, pourquoi pas, vont s'appuyer sur un effet iconographique et/ou audiovisuel puissant. De la sorte, cette approche sera, du moins pour le touriste potentiel, le moyen le plus sur d’être informé «différemment» et donc de découvrir le vrai visage de notre pays dans sa vie de tous les jours, de prendre la mesure des difficultés qu’il traverse, de mieux comprendre ses aspirations à un mieux-être, ainsi que le gigantesque enfantement qui s’y accomplit. Guidé en cela par le regard intérieur que les Algériens portent sur eux-mêmes, les mondes occidental, américain asiatique et africain seront ainsi en mesure de se forger une opinion mieux fondée.
Kamel Bouslama

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