Les pays arabes en rang serré

Par Fouad Irnatène

La «Déclaration d’Alger» issue de la 31e session du Sommet arabe a mis l’accent sur l’impérative conjugaison des efforts en vue de consolider les capacités arabes collectives, en riposte aux défis posés dans les domaines de sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique, et de lutte contre les changements climatiques. Les rédacteurs du document ont même préconisé des mécanismes de coopération en vue de l’institutionnalisation de l’action arabe.
Face aux conflits mondiaux, dont la guerre que mène la Russie en Ukraine, et autres incertitudes géopolitiques, les États arabes doivent se mobiliser sans attendre pour renforcer la sécurité alimentaire. Ils sont appelés, plus que jamais, à promouvoir l’approvisionnement en denrées alimentaires, produites par les agricultures nationaux, et améliorer les conditions de vie en milieu rural, en s’attaquant au retard de croissance de la productivité par des investissements accrus en recherche-développement.
Les démarches à entreprendre doivent également être garantes d’une réduction de l’exposition à la volatilité du marché par l’amélioration de l’efficience de la chaîne d’approvisionnement et par une utilisation plus efficace des instruments financiers de couverture des risques.
Les projections indiquent que, d’ici 2050, l’eau renouvelable disponible passera à moins de 500 mètres cubes par habitant et les terres arables à 0,12 hectares par habitant.
Ce second pilier permettrait d’améliorer la productivité agricole par le biais d’investissements en recherche-développement. Une meilleure gestion de l’eau est déterminante pour accroître la productivité agricole. Comme les pays arabes, du moins certains d’entre eux, risquent de rester importateurs nets de céréales, des instruments financiers, tels que les options et contrats à terme constituent des moyens attractifs pour réduire l’exposition à la volatilité des marchés par la couverture des risques. Les pays arabes pourraient également faire évoluer les bases législatives et organisationnelles des procédures de passation des marchés pour obtenir de meilleurs prix et réduire les coûts. Les pays arabes pourraient également gérer plus activement leur vulnérabilité en matière d’importations en investissant dans des infrastructures permettant de produire, de stocker et de transporter les denrées alimentaires. La pandémie Covid-19 est venue rappeler, une fois de plus, que la sécurité alimentaire n’est réelle que si elle est basée sur un système alimentaire où les différents segments sont performants, intégrés, innovants et dotés d’une grande capacité de résilience aux chocs extérieurs. Consciente de cet enjeu, l’Algérie a multiplié les mesures et compte s’inscrire résolument sur le chemin de la résilience.
Il est question d’une banque nationale des semences pour renforcer et valoriser le patrimoine génétique agricole national, un financement des projets à hauteur de 90% pour les producteurs et des mesures incitatives en direction des agriculteurs.
D’autre part, l’enjeu énergétique et climatique au Moyen-Orient est un concentré de superlatifs. La région abrite les principales réserves mondiales de pétrole et de gaz. Elle produit le tiers du pétrole consommé dans le monde, mais doit faire face à une concurrence accrue, des producteurs nord-américains notamment.

F. I.

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