Les messagers de la Révolution

Le remarquable travail de fond mené par les diplomates algériens au cours de la lutte de Libération, sillonnant inlassablement les capitales mondiales, a permis indéniablement de faire connaître à l’opinion internationale la justesse du combat du peuple algérien contre l’occupant colonial, qui, au plus fort d’une guerre à caractère génocidaire, mobilisa jusqu’à 500.000 hommes fortement armés et aguerris , passant, pour nombre d’entre eux, des rizières d’Indochine à la rocaille des djebels d’Algérie. Face à la terrifiante puissance de feu de la quatrième armée mondiale à l’époque, des moudjahidine armés de vieux fusils des surplus de la Seconde Guerre mondiale, de quelques dattes et de galettes, peu entraînés, mais surtout forts de leur foi inépuisable et de leur conviction profonde en la noblesse de leur sacrifice pour libérer la terre de leurs ancêtres.
Au plan politique donc, tandis que l’Armée de libération nationale affrontait avec des moyens rudimentaires, voire archaïques, la machine de guerre coloniale déchaînée de toute sa barbarie contre les populations, les diplomates du GPRA faisaient un véritable porte-à-porte dans les capitales étrangères, pour faire connaître et internationaliser la cause du peuple algérien et exposer la justesse de son combat avec un brio que seule peut conférer la conviction portée par la cause nationale. Jeunes ,très jeunes même, sans grande connaissance, pour la plupart, des usages protocolaires des salons, mais pleinement imprégnés de la force de leur engagement, les messagers de la Révolution, de Moscou à Pékin, de New York à Belgrade, ont sillonné la planète pour porter haut le message de l’Algérie combattante, rencontrant les plus grands leaders politiques de l’époque qui les recevaient avec toute la déférence due à la noblesse de la cause qui portait en germe les prémices du combat des autres damnés de la terre, pour reprendre Frantz Fanon. Ce faisant, les diplomates algériens ont brisé la conjuration du silence dressée et entretenue par le colonialisme pour étouffer dans l’œuf la lutte du peuple algérien.
C’est à juste titre que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a affirmé que notre diplomatie a conservé son caractère révolutionnaire, même après l'adhésion de l'Algérie à l'ONU, le 8 octobre 1962, un caractère dont les contours se sont profilés durant la lutte de Libération aux plans politique et militaire. Ce caractère s'est manifesté davantage après l'indépendance, pour consacrer l'étendue de la notoriété internationale de l'Algérie qui se distingue, dans le concert des nations, par ses principes constants qui l'ont habilité à diriger la vague des mouvements de libération de la domination coloniale et d'être à l'avant-garde des pays en voie de développement réclamant un nouvel ordre mondial.              
 
K. O.

 

Sur le même thème

Multimedia