Planter un arbre, c’est bien. S’assurer qu’il grandisse, c’est là que se joue le véritable engagement écologique. La campagne nationale de reboisement, avec pour objectif de planter un million d’arbres de différentes espèces à travers le pays, a été marquée par une mobilisation exemplaire des citoyens, joignant leurs efforts à la volonté des pouvoirs publics de redonner vie à des milliers d’hectares ravagés par des incendies mais aussi par des comportements parfois criminels.
L’idée, venant d’un influenceur véhiculant des messages via les plate-formes des réseaux sociaux, a été vite adoptée par les pouvoirs publics. En réalité, il ne s’agit pas de la première action solidaire visant à redonner vie à un écosystème fragile et en proie à des situations pouvant le réduire à néant. On plante presque à chaque occasion et on mobilise aussi presque les mêmes acteurs de la société civile. Associer des élèves à des opérations de citoyenneté, c’est aussi leur transmettre ce message. Celui de la nécessité de préserver cette richesse naturelle. Souvent, les milliers de plants mis en terre dans des endroits parfois difficilement accessibles ou même à proximité des milieux urbains sont vite abandonnés. Les citernes d’eau et autres moyens mobilisés dans le cadre des opérations de reboisement n’y reviennent plus et ne s’affichent pas devant les caméras.
Il est aussi temps d’en finir avec ces pratiques et cet esprit de chapelle. Il suffit de revoir ce parcours pour constater de visu des sites plantés à maintes reprises. Ce sont presque les mêmes parcelles choisies, sans suivi. Cette forte mobilisation citoyenne accompagnée par les pouvoirs publics risque de décevoir si elle n’est pas suivie d’actions concrètes. L’arbre est comme l’humain. Il mérite aussi, et tout bonnement, un suivi si l’on veut vraiment refleurir nos territoires.
A. F.