Dans une salle de conférences comble, où l’émotion le disputait à une colère froide, le Parti des Travailleurs (PT) a dénoncé, hier à Alger, avec véhémence ce qu’il qualifie de « kidnapping par l’entité sioniste » des militants algériens. Pour Ramdan Taazibt « l'heure est à la solidarité, à la transcendance des divergences politiques, pour que puisse se constituer un front national solide face aux agissements de l'entité sioniste ».
Le secrétaire national du PT qualifie de « fasciste, terroriste et nazie » l'entité sioniste qui ne cesse de massacrer des civils innocents, depuis deux ans. Parmi les 17 militants algériens, de la Flottille de solidarité, et qui ont été envoyés dans la prison de Ketziot, située dans le désert du Néguev, près de la frontière égyptienne, figure Zoubida Kherbash, présentée comme une héroïne de la flottille « Soumud », dont l’interception au large de Ghaza a provoqué une onde de choc internationale. Dès les premiers mots, de Djeloul Djoudi du PT, de Nasser Hamdadouche du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et de Khalil Benabid de Jil Djadid, une atmosphère d'indignation régnait sur place. Les visages des membres du bureau national du parti, des membres des familles des militants algériens emprisonnés, étaient tendus et en même temps déterminés. Les présents, les journalistes et les sympathisants étaient stupéfaits et ébahis. Il y avait de la colère sur les visages face à ce qui est perçu comme une injustice flagrante, mais aussi la ferme résolution de ne pas laisser cet acte passer inaperçu. Le PT a fustigé une « séquestration arbitraire » de citoyens algériens, dénonçant un « déni dur et simple de leurs droits fondamentaux ».
Les orateurs ont insisté sur le caractère intolérable de cette situation, « qui peut encore écouter sa conscience et supporter une minute de plus que deux millions de Palestiniens soient exposés à la quadruple réalité de la faim, des épidémies, des bombardements et du nettoyage ethnique », s'interroge M. Taazibt, qualifiant l’interception des navires de la flottille humanitaire et la détention de ses passagers d’« acte de piraterie » et de « crime contre des humanitaires non armés ». Face à ce qu’il considère comme une agression, le PT annonce le lancement immédiat d’une offensive politique et médiatique.
Refusant toute passivité, le parti a détaillé un plan d’action incluant des rencontres publiques et une campagne de pression visant à internationaliser la cause des détenus. L’objectif est clair, placer la question palestinienne et le sort des militants algériens au cœur du débat politique, tant en Algérie que sur la scène internationale.
T. K.