Le ministre de la santé tire la sonnette d’alarme : «une résistance inquiétante à la vaccination»

Benbouzid précise que les indicateurs d’une éventuelle 4e vague sont là. Ph. Wafa
Benbouzid précise que les indicateurs d’une éventuelle 4e vague sont là. Ph. Wafa

«Des citoyens réfractaires à la vaccination et un risque de péremption des doses». C’est la double contrainte relevée, hier à Alger, en marge de la première édition de ‘‘Algeria invest conference’’, par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, assurant que «l’Algérie se prépare en cas de survenance d’une 4e vague du Covid-19».

Pourtant, suite à une large campagne de sensibilisation, les chiffres indiquaient qu’en juillet dernier 70% de la population, âgée de plus de 18 ans, allaient être vaccinées. Hélas, déplore le ministre, «nous y sommes à moins du 10e d’il y a quatre mois». A ses yeux, la vaccination est la «seule solution qui se présente pour le moment». Après la baisse des chiffres de contamination et de décès du Covid, les citoyens «ont fait preuve d’une résistance phénoménale à la vaccination». Une situation qui conduit le ministre à s’interroger si les Algériens «ont une immunité spéciale». Aujourd’hui, assure-t-il, «le vaccin existe, il faut y aller massivement». Abderrahmane Benbouzid a fait état de l'importation de près de 29 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 depuis l'apparition de la pandémie.
Il a rappelé qu'un stock de différents vaccins importés est disponible au niveau de 800 établissements de santé mobilisés pour cette opération, en sus de 13 millions de doses de vaccin au niveau des services de certains hôpitaux, réitérant son appel aux citoyens non encore vaccinés pour le faire, ce qui permettra de freiner la propagation du virus.
En raison des 13 millions de doses disponibles, le ministre a fait part du décalage de la réception de 7 millions de doses supplémentaires. Mettant en garde contre la multiplication des cas dans nombre de pays, Benbouzid précise que les indicateurs d’une éventuelle 4e vague sont là. Il soutient que sur le plan oxygène, l’Algérie est prête à faire face à la situation. S’agissant des moyens mobilisés, notamment durant la troisième vague «oxygénivore», le Pr Benbouzid a souligné que l'Etat a eu recours à l'acquisition de 4.500 concentrateurs d'oxygène et d'un nombre important de générateurs, avec le renforcement de la production nationale au niveau des quatre entreprises nationales. Intervenant également dans ce premier panel, le Dr Djoudalbaye Benjamin, chef de la division des politiques, de la diplomatie de la santé et de la communication du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, précise que le virus «est là pour y rester». D’où la nécessité de s’adapter à la situation. Il relève que le continent a enregistré pour les trois premières vagues, respectivement 18.000, 22.000 et
45.000 contaminations quotidiennes. Tous les pays, souligne-t-il, «doivent avoir les moyens financiers, ainsi que la capacité de renforcer les moyens de production pour garantir une sécurité sanitaire et ne plus dépendre du reste du monde». Dans ce registre, il explique que la Zlecaf est une opportunité à saisir et faire que le marché soit, d’abord, bénéfique pour le continent, tout en se félicitant du leadership continental qui était à l’avant-garde dès le début de la crise sanitaire.
Fouad Irnatene

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