
Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a affirmé que la décision d’application du pass sanitaire ne relève pas des attributions du ministère de la Santé. «Je suis pour son application, car j’ai ce rôle et la mission d’inciter la population à aller se faire vacciner. Je vais soumettre cette proposition au président de la République», a-t-il soutenu.
Le ministre précise qu’il est primordial de mettre en place le fameux document pour accompagner les Algériens au retour à une vie normale, tout en minimisant les risques de contamination. «C’est ce qui a été fait dans le monde, c’est le passe sanitaire, et si j’avais des enfants scolarisés, je refuserais qu’ils aillent à l’école si les enseignants ne sont pas vaccinés», a-t-il affirmé. Visiblement déçu de ne pas atteindre les objectifs de vaccination tracés par son département, M. Benbouzid a déclaré, lors de la journée d’étude sur l’évaluation globale à la riposte de la pandémie Covid-19, jeudi au Centre international des Conférences, que «la vaccination est ma déception». Selon lui, le «passe sanitaire» intéresse plusieurs départements, la jeunesse et les sports, les établissements scolaires, les espaces de vente et les centres commerciaux, et pas uniquement son département ministériel qui s’attelle à mettre en place les dispositifs de sensibilisation et à acquérir le vaccin par tous les moyens. «Nous travaillons toujours pour le passe vaccinal. L’Algérie est bien préparée pour faire face à une quatrième vague quelle que soit sa gravité, le virus reprend dans plusieurs pays européens», a-t-il ajouté. Évoquant les trois vagues de la pandémie qu’a connues notre pays, il a estimé que la dernière était la plus pénible et la plus sévère. Il dit que son secteur a le devoir et l’obligation d’assurer la totale sécurité à la population, s’interrogeant sur la réticence du citoyen pour la vaccination, déçu de constater que le nombre de vaccinés n’augmente pas de façon significative.
Moins de 20.000 vaccinations par jour
L’Algérie dispose actuellement de 13 millions de doses de vaccin et un autre contrat pour l’achat de vaccin a été gelé du fait que la population reste réticente à de la vaccination, car «nous avons moins de 20.000 vaccinations par jour».
Un chiffre qualifié de dérisoire par le ministre. Il convient de rappeler que l’objectif de cette journée est d’associer tous les acteurs et les compétences pour évaluer toutes les activités de prise en charge des patients atteints du coronavirus.
Le membre du gouvernement dit que toutes «les recommandations de la rencontre seront prises en charge par ma personne et des mesures seront également prises à l’issue de cette réunion de concertation et de consensus».
«Au cours de la troisième vague, explique M. Benbouzid, tous les établissements de santé du pays ont connu une énorme augmentation de la demande en oxygène, qui a dépassé les attentes des experts par rapport aux vagues précédentes. Malgré toutes les difficultés auxquelles nous avons été confrontées, compte tenu de la production nationale insuffisante d’oxygène, nous n'avons, dès le début, ménagé aucun effort pour faire face aux possibilités de cette situation d'urgence, car nous avons perdu le contrôle de cette situation.» Il rappelle également que ce qui se passe dans le monde est une pandémie, et ce n’est pas un châtiment ou la défaillance du système de santé algérien.
Les membres du comité scientifique chargé du suivi de l’évolution du Coronavirus en Algérie ont exposé les différentes étapes de la crise pandémique que connaît l’Algérie, et tout ce qui a été fait pour contrer le virus, ainsi que la mobilisation de tous les infrastructures et des professionnels de la santé, avec l’acquisition de plus de 28 millions doses de vaccins de plusieurs laboratoires.
Mohamed Mendaci