Le ministre de l’agriculture au conseil de la nation : Réduire la facture des importations

Ph. Louiza M.
Ph. Louiza M.

La commission de l’agriculture et du développement rural du Conseil de la nation a organisé, mardi, une séance d’audition du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hamdane, au sujet des défis présents et futurs du secteur.

Hamdane a indiqué que la rencontre est l’opportunité de présenter dans les grandes lignes, la stratégie sectorielle à l’horizon 2024 via la présentation de la feuille de route tracée qui a pour but de réduire la facture des importations agricoles de 2,5 milliards de dollars
«Le renforcement de la production d’huiles alimentaires à base d'arachide et de soja, la production de la canne à sucre ou du maïs, de la poudre de lait permettra de réduire substantiellement la facture d’importation», a-t-il déclaré. La stratégie du département est basée sur deux axes. «La première constituant les objectifs à atteindre sur le court terme, soit sur les deux premiers trimestres de l’année 2021. La seconde partie de la feuille de route porte sur la stratégie sectorielle à moyen terme, soit à l’horizon 2024», a-t-il précisé.
Il ajoute que l’agriculture, axe principal pour diversifier l’économie nationale et assurer la sécurité alimentaire, représente plus de 12% de produit intérieur brut, 25% de la main-d’œuvre, soit 2,6% d’employés et 1,4% d’investisseurs. «Il convient de signaler que le taux de croissance du secteur a atteint 2,5% pour une capacité de production à hauteur de 25 milliards de dollars», a-t-il révélé en mettant l'accent sur l’importance du secteur dans le désenclavement des régions montagneuses. Le ministère s’attelle à la récupération des terres inutilisées : dans le grand Sud, 600.000 hectares ont été récupérés. Le ministre a fait savoir que la nouvelle stratégie vise à assurer les grands équilibres financiers de l’Etat et à promouvoir les investissements agricoles dans le grand Sud. «Cette feuille de route permettra de réduire les importations de blé tendre de 400 millions de dollars, les huiles pour 983 millions de dollars, le sucre pour 555 millions de dollars et le maïs pour 17,6 millions de dollars», a-t-il soutenu.
L’Algérie a importé pour 164 milliards de dinars de blé tendre pour la production du pain. M. Hamdane a assuré que l’Etat poursuivra la politique de subvention de ce produit de première nécessité tandis que l’utilisation du blé tendre pour d’autres usages se fera à son prix réel.
«Un cahier des charges a été mis en place pour surveiller et assurer d’une distribution rationnelle de la céréale auprès des boulangers et des grossistes», a-t-il fait savoir avant d’affirmer qu’à l’orée de l’année 2024, son département aspire à élever la production céréalière à 71 millions de quintaux. «Pour arriver à ce but, il convient d’aller vers l’irrigation d’appoint », a-t-il dit avant de mettre en exergue le fait que cette solution permettra d’atteindre une surface irriguée de 157.000 ha dans les régions du Nord et 20.000 ha pour le Sud. Il a indiqué que le foncier agricole est de 48,1 millions d’hectares avec l'objectif de la culture de 200.000 hectares d’arachides, 200.000 hectares de tourteau de soja ainsi que 100.000 hectares de colza dans l’optique de réduire davantage la facture des importations. «Cette opération permettra de réduire la facture de presque un milliard de dollars soit presque 80% des importations de ces matières», a-t-il mis en évidence avant d’indiquer qu’un projet de renforcement des capacités nationales de collecte et de stockage des céréales est en cours grâce au lancement de la réalisation de 15 entrepôts métalliques d'une capacité de 4,2 millions de quintaux, l'achèvement de 16 entrepôts métalliques d'une capacité de 2,5 millions de quintaux. M. Hamdane a assuré que 13 chambres froides devraient être réceptionnées cette année. Abordant la thématique des prêts d’accompagnement, il a assuré que 13.000 dossiers ont été reçus.
Abdelhamid Hamdane a indiqué que 80% de la pomme de terre produite, cette année, provient de graines locales. Abordant le développement de l’agriculture saharienne, il a annoncé l’activation de l’Office national pour le développement de l’agriculture industrielle dans les régions sahariennes.
«Dans les régions steppiques, la lutte contre la désertification est une priorité. Une enveloppe de 3,9 milliards de DA a été allouée», a-t-il souligné.
Dans ce même ordre d’idée, le ministre a révélé que son département travaille à l’organisation des zones de production à travers l’ensemble du pays et ce, en passant par la cartographie de ces zones à l’horizon 2030.
Enfin, M. Hamdane a révélé que le ministère procédera au lancement d’un recensement agricole complet en mars prochain qui permettra de mettre en place une base de données nationale mise à jour et d’ajouter que son département travaille, également, à la modification de la loi 08-16 d'orientation. Le même responsable a, notamment, abordé un partenariat avec l’Union européenne qui a pour conséquence d’améliorer le climat des affaires et d’encourager davantage les investissements.
Sami Kaidi

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