
Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Abdelhamid Hamdane, a souligné jeudi dernier à Alger, l’importance de sensibiliser les acteurs du secteur quant à l’importance de la santé végétale en tant «qu’élément fondamental» à la sécurité alimentaire et la préservation du potentiel agricole du pays. Il a indiqué que la santé des végétaux constitue un «défi quotidien» pour le secteur, compte tenu de la menace des ravageurs agricoles qui guettent les plantes et qui peuvent, selon lui, s’accentuer par le changement climatique, les incendies de forêt, ainsi que les nouvelles maladies des plantes.
S’exprimant lors d’une rencontre tenue à l’hôtel Mercure (Alger) pour lancer les activités de l’année internationale de la santé des végétaux, Abdelhamid Hamdane a mis en avant le rôle des équipes techniques et des inspecteurs phytosanitaires, renforcés par des réseaux de laboratoires, pour assurer le «suivi régulier» des produits de santé et des intrants agricoles à l’importation et à l’exportation. suite aux progrès enregistrés par l’Algérie dans ce domaine, il a recommandé de renforcer le système de vigilance et de suivi phytosanitaire d’améliorer les moyens d’anticipation et d’intervention contre les ravageurs agricoles, soulignant que la protection des végétaux fait partie des priorités de la feuille de route du programme agricole 2020-2024.
De son côté, le directeur de la production végétale et du contrôle technique au ministère de l’Agriculture a relevé les progrès réalisés par son autorité concernant les nouvelles méthodes de lutte contre les ravageurs agricoles, en particulier la lutte biologique et l’utilisation de produits biologiques et respectueux de l’environnement.
M. Rabah Filali a souligné que toutes les matières végétales et phytosanitaires à usage agricole, qu’elles soient importées, exportées ou produites localement, sont soumises à un contrôle obligatoire de conformité aux normes phytosanitaires nationales et internationales, ainsi qu’aux normes utilisées pour se conformer aux produits phytosanitaires. Il a ajouté que les analyses de conformité sont effectuées par les laboratoires accrédités par l’Institut national de la protection des végétaux et le Centre national de contrôle des semences.
Le même responsable a poursuivi en affirmant que la stratégie de lutte contre les ravageurs et les maladies des plantes repose sur un système de prédiction et d’alerte qui implique les agriculteurs et les sensibilise quant à l’importance d’une intervention précoce, pour limiter l’utilisation des pesticides. Il a également précisé que pour lutter contre les ravageurs et les maladies des plantes, ses services utilisent des méthodes et des techniques basées sur une «détection précoce» et une «intervention rapide» contre les foyers primaires, afin d’éviter de traiter de plus grandes superficies.
Se référant par ailleurs aux rapports de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Directeur de la production végétale et du contrôle technique au ministère de l’agriculture a affirmé que l’Algérie fait partie des pays qui utilisent un taux très bas de pesticides dans le domaine phytosanitaire, preuve à l’appui le fait que les produits algériens sont très prisés sur les marchés internationaux.
A ce propos, le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en Algérie a expliqué que les plantes constituent 80% de l’alimentation des gens. «Les ravageurs et les maladies des plantes sont responsables de plus de 40% des pertes agricoles chaque année, privant des millions de personnes de nourriture et causant de graves dommages à la sécurité alimentaire», a relevé Mohamed Lamine Hamouni qui a évoqué, au sujet des facteurs qui aggravent ce fléau, les changements climatiques et les activités humaines, qui altèrent les écosystèmes en réduisant la diversité biologique. «Ce changement a conduit à l’émergence de nouveaux foyers propices à la propagation des parasites et des maladies», a-t-il regretté.
Il a conclu son intervention en rappelant que la célébration de l’année internationale de la santé des végétaux proclamée en 2020 a été prolongée jusqu’au 1er juillet 2021 en raison de l’épidémie de Covid-19, soulignant la nécessité de saisir cette opportunité pour sensibiliser davantage à la protection de la santé des végétaux afin de lutter contre la faim et la pauvreté, protéger l’environnement et promouvoir le développement économique.
Salima Ettouahria