
Près de 30 individus suspectés d’appartenir à l’organisation terroriste MAK de Kherrata et de Beni Ourthilène, à Sétif, ont été présentés, hier, devant le parquet près la section de lutte antiterroriste et de la criminalité transfrontalière de Sidi M’hamed.
Les mis en cause arrêtés par les éléments de la police judiciaire à Béjaïa et Sétif ont été présentés par des éléments de la Brigade de Répression du Banditisme (BRB) et de la BMPJ (Brigade Mobile de la Police Judiciaire) relevant de la SW d’Alger. Un dispositif sécuritaire a été mis en place en prévision de la comparution des suspects en garde à vue au siège de la division centre de la police judiciaire de la DGSN chargée de l’enquête. Les mis en cause sont arrivés en deux groupes sous haute surveillance.
Des éléments des Unités Républicaines de Sécurité (URS) ont été déployés aux alentours du tribunal afin de parer à toute tentative de trouble à l’ordre public.
Les auditions par le procureur de la République ont duré jusqu’en fin de journée. La majorité des suspects ont été placés sous mandat de dépôt et leurs dossiers ont été transférés au juge d’instruction. A l’heure où nous mettons sous presse, les auditions se poursuivent toujours.
Il s’agit, entre autres, des dénommés Omar B. Djeloul B., Laamri Z., Mounir Ch. Adel Dj., Karim T., Mohamed A., Yacoub CH., Lounes H., Nacer B., Hocine A., Oussama CH., Farid Y., Chaker A., Ramzi M., Hamid M., Anis M., Hocine M., Mohamed S., Samir S., Kamel D., Abdelghani M., Moussa H., Adel A., Yougourta B., Ramdane Ch., Samir B., Raouf B., Moussa H., Mohamed H. B., Malek B.
Les mis en cause ont été arrêtés par les services de police suite à des affrontements à Kherrata, dans la soirée de vendredi à samedi, près du siège de la sûreté de daïra. Face aux jets de pierre des manifestants, les policiers ont dû faire usage de bombes lacrymogènes pour tenter de disperser une foule survoltée.
La perquisition de leur domicile s’est soldée par la saisie d’objets et documents révélant l’existence d’un plan criminel contre la stabilité, la sécurité, le fonctionnement et la crédibilité des institutions de l’Etat. Les éléments de l'organisation criminelle ont recouru à l'agression et au hold-up de locaux commerciaux, a indiqué la DGSN.
Le coup de filet réalisé par la police a démontré l’existence de cellules dormantes de l’organisation terroriste MAK dans les wilayas de Sétif et de Béjaïa, soit des bases arrière.
Des accessoires de tenues militaires, du matériel, un détecteur de métaux ont été récupérés par les enquêteurs. La détention de détecteurs de métaux est soumise à une autorisation. Que planifiait le MAK ? Ferhat M’henni avait annoncé publiquement en 2018 son intention de créer «un corps de contrainte» en Kabylie. «Pour que cette indépendance devienne réalité, j’appelle la Kabylie, j’appelle le peuple kabyle à accepter de bonne grâce et en toute conscience la mise sur pied d’un corps de contrainte, d’une organisation de sécurité de la Kabylie», avait-il déclaré dans une vidéo.
En avril dernier, une cellule criminelle composée de partisans du MAK impliqués dans la planification d'attentats et d'actes criminels lors des marches et des rassemblements populaires dans plusieurs régions du pays, en sus de la saisie d'armes de guerre et d'explosifs destinés à l'exécution de ses plans criminels, une dangereuse conspiration ciblant le pays, fomentée par ledit mouvement a été dévoilée, a indiqué le MDN.
Un ancien membre du mouvement subversif, H. Nouredine, arrêté par les services de sécurité, a révélé l'existence d'un plan criminel visant à perpétrer des attentats pour exploiter, ensuite, les images dans les campagnes subversives et implorer l’intervention étrangère .
Il a déclaré, dans une vidéo diffusée par la télévision nationale, avoir été chargé par le MAK de collecter des armes. «Moi, je cherche et là où je trouve des armes, je négocie, j’achète et je prends une commission de 5 à 10 millions de centimes pour moi et mes amis», ajoutant que Ferhat Mehenni, leader du MAK, recevait de l’argent de partout. Récemment encore «il disposait de 186 millions DA».
Selon le MDN, ce plan a levé le voile sur l'implication de plusieurs membres du MAK ayant bénéficié d'entraînements au combat à l'extérieur avec le financement et le soutien de pays étrangers.
Cachets falsifiés «a voté»
Par ailleurs, la saisie de cachets falsifiés portant la mention «a voté» et «a voté par procuration» et de registres administratifs suscite des interrogations, d’autant que Kherrata a boycotté l’élection présidentielle de 2019 et les bureaux de vote lors des dernières législatives ont été fermés dans cette région ainsi que dans la basse Soummam, El-kseur, Seddouk et Beni-Maouche. A Sétif, plusieurs centres de vote sont restés fermés à travers 11 communes au nord de la wilaya en raison du boycott observé par les habitants de ces communes, notamment Beni Ourtilane.
Jeudi dernier, le dénommé Djamel I. , membre actif du MAK à Béjaïa, a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près la section de lutte antiterroriste et de la criminalité transfrontalière de Sidi M’hamed. La veille, deux responsables de cette organisation terroriste, Kamira N. et Slimane B., ont été placés sous mandat de dépôt. La neutralisation des cellules dormantes est un véritable coup de pied dans la fourmilière de l’organisation terroriste. La traque s’accélère en application des instructions du Haut Conseil de sécurité. Lors de la dernière réunion extraordinaire, le HCS a décidé d’intensifier les efforts des services de sécurité pour l’arrestation de tous les membres des deux mouvements terroristes MAK et Rachad qui menacent la sécurité publique et l'unité nationale, jusqu'à leur éradication totale, notamment le MAK qui reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc et l'entité sioniste.
Neila Benrahal
///////////////////////////////////////
L’infirmier du GIA placé sous mandat de dépôt
Le terroriste Laouar Fahim, dit « Naïm », a été placé hier sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près la section de lutte antiterroriste et de la criminalité transfrontalière de Sidi M’hamed, selon des sources judiciaires.
Le terroriste a été présenté dans la matinée d’hier à l’issue de l’enquête préliminaire. Il a été mis en cause pour «adhésion à un groupe terroriste armé», «détention d’armes de guerre et d’explosifs», «homicide volontaire avec préméditation» et «participation à un groupe terroriste armé». Ce terroriste vétéran a été arrêté, le 25 août dernier, grâce à l'exploitation de renseignements, par un détachement de l'ANP, lors d’une opération de fouille et de ratissage au niveau de Djebel Messaada à El-Milia, wilaya de Jijel.
Selon le MDN, ce dangereux terroriste a rallié les groupes terroristes en 1994 en tant qu'infirmier pour ces hordes criminelles.
Neila B.