Laghouat, 4 décembre 1852 : Le centre des résistances populaires successives

La résistance de Laghouat «est une source pure du patriotisme et le centre des résistances populaires successives» menées dans le Sahara algérien contre le colonialisme français, a déclaré, hier à Laghouat, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, à l'ouverture d'une conférence commémorant le 170e anniversaire de cette résistance historique.

«La résistance de Laghouat est une source pure du patriotisme et le centre des résistances populaires qui s’étaient succédé dans le Sahara algérien contre la mainmise des colons français et contre leur occupation du pays, et était, de par ses héros, un exemple d’attachement à la terre et sa défense, et un bastion des valeurs authentiques», a souligné le ministre à l'ouverture de la conférence nationale sur la résistance de Laghouat. Laïd Rebiga a affirmé que la résistance de Laghouat «est l’une des plus longues résistances menées par le peuple algérien», qualifiant l’invasion de la ville d’un «des plus abominables crimes que le monde n’ait jamais vécus auparavant».
«Les innocents enfants de l’Algérie étaient abasourdis par les armes de la mort méconnues utilisées (contre la population) n’épargnant pas un pouce de notre terre sacrée».
«L’invasion de Laghouat constitue un acte odieux ayant coûté la vie aux deux tiers de la population locale», a déploré le ministre, affirmant que «le recueillement d’aujourd’hui est une occasion pour se remémorer le long parcours combattant de la résistance nationale contre le colonialisme français et ses plans et desseins visant à mettre la main sur le territoire algérien et exterminer ses hommes».
«La résistance nationale dans ces régions a été un important maillon dans la lutte continue du peuple algérien», a souligné le ministre, ajoutant que «les vaillants résistants, dont Benacer Benchohra, constituaient une rarissime école de Djihad, concrétisant la pureté (du patriotisme), la loyauté et la fermeté dans les positions (population)».

Approfondir la recherche universitaire

«Nos valeureux aïeux étaient déterminés, de par leur haut degré de patriotisme, à faire face à la soldatesque française et mettre en échec les desseins coloniaux multiformes», a affirmé M. Rebiga, plaidant, à cette occasion, pour conférer la dimension scientifique aux questions historiques. Mettant en exergue l’importance que revêt l’organisation de pareilles rencontres, notamment dans l'approfondissement des recherches universitaires sur ces volets de l'histoire de l'Algérie, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit a fait part de l’organisation, en perspective, d’un colloque sur «le rôle des zaouïas et les résistances populaires dans la préservation des composantes de la personnalité nationale», à organiser en coordination avec les différents secteurs et institutions concernés.
Cette conférence, qui a eu pour cadre l’amphithéâtre Moudjahid-Mohamed-Soufi à l’université Ammar-Telidji de Laghouat, a été intrinsèquement examinée dans ses différents volets sociologique, historique et réglementaire, a indiqué le président de la conférence, Aïssa Bougrine. L’intervenant a souligné, à ce titre, que «les massacres perpétrés dans la région de Laghouat ont été amplement et longuement décrits par diverses sources, à travers des témoignages matériels tangibles, des documents, archives et mémoires (des universitaires)», ajoutant que «les détails de ce carnage demeurent en quête de recherches approfondies en vue de dévoiler la vérité et veiller à son enregistrement historique comme première région ayant été bombardée de pareilles armes destructrices méconnues auparavant». Pour sa part, le recteur de l’université de Laghouat, Djamel Benbartal, a souligné que cette conférence «tend à braquer la lumière sur le volume effarant du carnage perpétré contre la population laghouatie et montrer la vérité sur la nature des armes chimiques utilisées, en tant que premier essai militaire, de ce type d’armes de destruction massive, et dévoiler les lourdes répercussions et effets engendrés par ces crimes coloniaux perpétrés contre la région et sa population».
Organisée dans le cadre de la commémoration de la résistance de Laghouat sous le signe «Fidélité à la mémoire... Consécration de l’unité nationale et resserrement des rangs», cette rencontre a également permis de mettre en valeur la résistance de la population de Laghouat et leur détermination à défendre leur région, de criminaliser le colonialisme français pour reconnaître ses crimes et présenter ses excuses au peuple algérien sans défense.
Le ministre s’est auparavant recueilli, en compagnie des autorités locales, au niveau des deux cimetières des Chouhada, à la mémoire des martyrs.

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