Journée sur la promotion du contenu local organisée à Laghouat : Projet Solar 1.000 MW : Act I

Les travaux de la Journée d'information sur la promotion du contenu local, dans le cadre du projet Solar 1.000 MW, ont débuté hier dans la wilaya de Laghouat. L'événement enregistre la présence et la participation des ministres de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, de la Transiton énergétique et des Energies renouvelables, Ziane Benattou, et de l'Industrie, Ahmed Zeghdar. Les walis des cinq wilayas du Sud du pays qui accueilleront la réalisation des centrales photovoltaïques comprises dans le projet Solar 1.000 MW sont également présents. Il s’agit des wilayas de Laghouat, Touggourt, Ouargla, El Oued et Bechar. Outre les directeurs centraux, les cadres des ministères concernés, de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE), la Société algérienne des énergies renouvelables (Shaems), les acteurs des groupes Sonatrach et Sonelgaz ainsi que des représentants patronaux et du Cluster énergie solaire (CES), des investisseurs publics et privés dans le domaine des ENR participent aussi à cette manifestation. Cette Journée d'information s'inscrit dans le cadre du Programme national de la transition énergétique et de la stratégie de développement du Contenu local et dans le cadre du Plan du développement national des ENR impliquant le projet de 15.000 MW.

Projet Solar 1.000 : «Pour une transition énergétique réfléchie et réussie»

Laghouat. Les portes du désert. A plus de 320 km au sud d’Alger. C'est dans cette richissime wilaya que l'Algérie verra naître son méga-projet «Solar 15.000 MW». Un premier pas dans le processus de la transition énergétique.

L'heure est à l'action, au concret. Au réel. Les préparatifs montent en cadence. Hier, ce fut l’opportunité d’organiser une journée d'information sur «la promotion du contenu local –Projet Solar 1.000 MW». Autrement dit, donner un sens à l’intégration des composants, industrie et savoir-faire local. 3 ministres, 5 walis étaient du rendez-vous de l’énergie propre : les ministres de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, Ben Attou Benziane, de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, les walis des cinq wilayas du Sud du pays (Laghouat, Touggourt, Ouargla, El Oued et Bechar) qui accueilleront la réalisation des centrales photovoltaïques comprises dans le projet «Solar 1.000 MW». Dans son allocution inaugurale, Ben Attou Benziane a déclaré que «cet objectif est l'axe fondamental d'une stratégie nationale ambitieuse initiée par le ministère et en même temps une priorité absolue pour l'Etat algérien, car il s'agit, de prime abord, de la consolidation de notre sécurité énergétique et du bien-être de la population ainsi que l'amélioration de la qualité et du niveau de vie». «Ce qui impose, poursuit-il, de prendre en considération tous les secteurs producteurs de richesses et garantissant de l'énergie et qui est également un élément de fructification de la chaîne d'activité et l'écosystème industriel et productif». «Cela exige d’œuvrer à augmenter le taux d'intégration au contenu local considéré comme un des vecteurs les plus importants pour la création de postes d'emploi pour les jeunes de ces wilayas», précise-t-il. M. Ben Attou souligne que «cette manifestation interviendra un mois avant le rendez-vous du l'ouverture des enveloppes des appels offres destinés aux investisseurs pour la réalisation de 1.000 MW, qui représente la première étape dans le plan d'action du gouvernement, en concrétisation du projet ambitieux du président de la République, avec une attention particulière à la question de la transition énergétique». Cette première étape permettra au pays d'atteindre plusieurs objectifs et de bénéficier de la création de 5.000 postes d'emploi direct avec la production de 2.200 gigawatts par chaque année produite de sources naturelles renouvelables, ce qui permettra d'économiser 550 millions de mètres cubes de gaz naturel chaque année, ou l'équivalent de 100 millions de dollars. Une priorité absolue pour l'Etat algérien Une fois ces objectifs atteints, explique M. Benattou, cela équivaut à placer l’Algérie dans une position de leader en la matière, de respecter nos engagements internationaux concernant les changements climatiques, mais aussi la préservation des ressources de notre pays, car ce projet permettra particulièrement d'éviter 1,3 tonne de gaz à effet de serre chaque année, l'équivalent de 70 millions de dollars, en plus de la consolidation, la promotion, le développement et la diversification économique durable et intégrée. L'intégration, comme l'entend le premier responsable du secteur, «concerne la dimension sociale et locale pour booster l'économie nationale en dehors des ressources provenant des recettes des hydrocarbures, et ce en optant pour l'exploitation et le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique». «Évidemment ceci exige, précise le ministre, de miser sur la coordination, ainsi que l'ancrage de valeur professionnelle, pour promouvoir le travail et la coopération intersectorielle en concrétisation des orientations du président de la République». 

«Ce programme national d'énergie renouvelable, immense et ambitieux, constituera un pas promoteur pour réussir le défi de la transition énergétique durable», se félicite le ministre. «Une transition qui est aujourd'hui considérée plus qu'une nécessité nationale, eu égard aux métamorphoses internationales. Nous sommes conscients de l'importance de la promotion du contenu local», affirme le ministre, avant de préciser qu'à cet effet, «les critères du contenu local ont été inclus dans le cahier des charges, pour encourager et consolider le développement d'une industrie locale du photovoltaïque». «Nous sommes à l'écoute des doléances et revendications des industriels et acteurs, notamment ceux activant dans le secteur, et nous réaffirmons notre engagement afin de les accompagner», dira M. Benattou, qui fait savoir que le MTEER œuvre à créer les conditions favorables pour atteindre le seuil des normes techniques internationales adoptées en la matière et cela pour garantir le bon fonctionnement des stations solaires tout au long de la durée du contrat d'exploitation. Développer une chaîne de valeur M. Benattou affirme que les démarches en matière de promotion du contenu local vise également le développement de toute une chaîne de valeur, tels les services de construction, de traitement et entretien des stations photovoltaïques, l'étude de génie civil, l'assemblage par le biais d'une main-d'œuvre locale qualifiée facilitant ainsi l'augmentation du taux d'intégration. Cela permettra de lancer et de développer une filière industrielle spécialisée, ce qui favorisera la réalisation des 14.000 MW restants. «La transition énergétique est synonyme de plusieurs autres formes de transition organisationnelles, en ce qu'elle appelle à plusieurs autres changements, numérique, économique et sociétal. Nous sommes face au défi du changement énergétique. En s'appuyant sur l'efficacité et la rationalité énergétique comme éléments déterminants pour la diminution de l'usage et l'utilisation des énergies fossiles», a conclu le ministre. Ont pris également part aux travaux de cette journée, outre les directeurs centraux, les cadres des ministères concernés, l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'Energie, la Société algérienne des énergies renouvelables (Shaems), des parlementaires et sénateurs. Etaient présets aussi à ces travaux, les managers d'entreprises telles Sonatrach, Sonelgaz, la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), le Green energy cluster Algeria (GRP) ainsi que des investisseurs publics et privés dans le domaine des ENR. Cette journée d'information s'inscrit dans le cadre du Programme national de la transition énergétique et de la stratégie de développement du contenu local et dans le cadre du plan de développement national des énergies renouvelables. Il s'agit notamment du grand projet de 15.000 MW dont la première phase concerne la réalisation et l'exploitation de plusieurs centrales solaires photovoltaïques de capacité de 1.000 MW, la réalisation des installations d'évacuation et de raccordement des centrales au réseau électrique national, la commercialisation de l'énergie produite et sur les 6 centrales l'utilisation optimale de biens et de services locaux algériens pour la construction et l'exploitation et la maintenance des centrales et des dispositifs d'interconnexion externe. Solar 1.000 MW est conçu pour la création de pas moins de 5.000 emplois directs et favorisera la diversification et le développement économique durable et intégré par ses dimensions locales et sociales et en application des orientations du président de la République. Le projet a pour objectif d'atteindre un taux national d'intégration de 30 % dans un premier temps, ce qui va permettre de lancer et de développer une industrie locale spécialisée qui permettra également d’augmenter le taux d'intégration dans les prochaines étapes des 14.000 MW prévus dans le cadre du programme pluriannuel des énergies renouvelables.

Tahar Kaidi

Ils ont dit :

Mohamed Arkab, ministre de l'Energie et des Mines : «L'intégration nationale parmi nos priorité

Le ministre de l'Energie et des Mines a affirmé que les pouvoirs publics accordaient "un intérêt soutenu" à la réussite du projet Solar 1.000 MW pour la production l'électricité à partir de l'énergie solaire et assuré de la disponibilité de tous les moyens nécessaires à l'installation de centrales photovoltaïques en Algérie, généralement de fabrication locale. M. Mohamed Arkab a jugé important la création des postes d'emploi grâce à ce projet qui permettra d'augmenter la part des énergies propres dans le mix énergétique national et appelé les acteurs économiques locaux, publics et privés, à participer activement à ce projet, et de faire savoir que "le cahier des charges imposant aux investisseurs d'adopter un taux d'intégration nationale, permettra d'encourager, de promouvoir et de renforcer le tissu industriel de la wilaya Laghouat et de créer des opportunités d'emplois supplémentaires et d'élargir le portefeuille des projets des industriels locaux activant dans les énergies renouvelables. M. Arkab a affirmé que "L'Algérie est en train d'élaborer un nouveau modèle économique basé sur la science et la connaissance, qui aura entre autres supports la transition énergétique". Appelant les entreprises publiques et privées "à redoubler d'efforts pour améliorer les capacités de production et l'efficacité en vue de promouvoir la production nationale et de réduire le volume des importations, le ministre a souligné " la nécessité de favoriser le contenu local pour développer les capacités nationales industrielles et de garantir le matériel et les intrants de manière à assurer une intégration complémentaire pour le développement des énergies nouvelles et renouvelables. «Ceci sera possible avec le recours aux universités, aux centres de recherche, aux start-up et aux petites et moyennes entreprises», a-t-il indiqué.

Fabrication des panneaux Photovoltaïques Ahmed Zeghdar : «L'Algérie peut devenir leader»

Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a déclaré que "la transition énergétique est l’un des enjeux majeurs que fait notre pays fera face à l'avenir", et dont le ministère "ne ménage aucun effort pour la booster". Il a tenu à rappeler qu'à l'issue de la signature d'un mémorandum d'entente entre le ministère de l'Industrie et du MTEER, en avril 2021, que "plusieurs projets ont été lancés tels que la production locale de chauffe-eau solaire, les panneaux photovoltaïques ainsi que l'adoption d'un enseignant de mesures en la matière, "à l'image de l'Audit énergétique, comme mécanisme de rationalisation d'usages d'énergie et de formation des gestionnaires (Energy Manger)", a-t-il précisé. Le ministre n'a pas omis de souligner que l'Algérie "à tous les moyens nécessaires pour mener ce mégaprojet jusqu'au bout". Ceci dit "le capital humain est l'un des piliers fondamentaux de la politique sectorielle pour la réussite de la stratégie nationale de transformation énergétique, la formation et la recherche-action seront également des outils pour investir dans les compétences nationales" a-t-il expliqué. Rappelant qu'une : convention cadre a été signée dans le domaine de la Transition énergétique et de l'efficacité énergétique en mai 2021, incluant les secteurs de l'Industrie, de la Transition énergétique, de l'Energie et des Mines", M. Zeghdar, a souligné que cela "a pour objectif de consolider les moyens du secteur dans les efforts visant la formation spécialisée au niveau des entreprises économiques liées au secteur des énergies renouvelables. Il affirme dans ce sens que son département de l'industrie œuvre à préparer un plan d'action relatif à l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables du secteur industriel et ce en concertation avec le MTEER et celui des Energies et Mines en organisant des ateliers de travail dans l'objectif d’une coordination pour la mise en œuvre d'une stratégie nationale de l'efficacité énergétique (2021-2025). Pour le ministre "la transition énergétique permettra à notre pays de diversifier ses sources d’énergie en parallèle à l'abandon graduel de l'énergie fossile outre l'objectif de jeter les bases d'une industrie locale des équipements solaires" .

T. K.

Projet Solar 1.000 MW en quelques points

-Cinq wilayas du Sud accueilleront la réalisation des centrales photovoltaïques : Laghouat, Tougourt, Ouargla, El Oued et Béchar

-Le projet prévoit la création de plus de 5.000 emplois directs.

-Plus de 80 opérateurs ont retiré le cahier de charges relatif à l'appel d'offres. Un délai de quatre mois pour le traitement des offres techniques, avant de procéder à l'ouverture des plis.

-La société Shems, une société mixte entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz, a reçu un mandat pour la gestion de ce programme. C’est une société autonome.

-Obligation est faite aux investisseurs de réaliser les stations avec un taux d’intégration de 40 à 50 %.

-Huit composants essentiels identifiés dans la mise en place d’une station sont disponibles au niveau local.

-Un manque en matière de production de cellules photovoltaïques est enregistré. Les autorités compte néanmoins assurer, dans quelques mois une production de ces cellules, avec un taux de 100 %»

-Le financement à la charge exclusive de l'investisseur. il sera fait appel au modèle de «Project finance» imposant à l’investisseur de ramener ses propres financements. Ce financement se concrétisera dans le cadre de la constitution d’une société de projet dont le capital sera détenu à 66% par l’investisseur et les 34% répartis (17%) entre les groupes Sonatrach et Sonelgaz.

-L’énergie électrique qui sera produite à partir des stations sera injectée dans le réseau national.

-Le programme national des énergies renouvelables vise à installer 15.000 MW d'ici 2035.

-«Grâce à ces projets, nous pouvons atteindre une production annuelle de plus 2.000 GWh d'énergie électrique et d'économiser de 549 millions de mètres cubes de gaz et éviter l'émission de 1 million de tonne de carbone (CO2)

BNP PARIBAS El Djazaïr - Transition énergétique : Lancement du «Green Talks»

Engagée dans la concrétisation d’un avenir «durable», BNP Paribas El Djazaïr a organisé la première édition des «Green talks» ayant regroupé les principales parties prenantes de la transition énergétique en Algérie. Selon un communiqué de presse de BNP Paribas El Djazaïr, dont El Moudjahid détient une copie, cet événement s’inscrit dans la stratégie de développement durable pérenne de la banque qui a pris les devants, en janvier 2022, en lançant la première offre de financement vert à destination des investissements à impact positif en Algérie. Présente sur le marché algérien depuis 20 ans, la banque avait déjà construit un siège social éco-efficient, au sein du quartier d’affaires de Bab Ezzouar (Alger), soit le «premier immeuble de Haute qualité environnementale (HQE) en Afrique», poursuivant ainsi sa contribution «effective» au développement durable, en «accompagnant» l’émergence de projets «favorisant» l’économie circulaire, la transition énergétique et la préservation de la biodiversité, par des financements à taux bonifiés. Cette offre de financement incitative inédite s’adresse aux entreprises qui œuvrent dans des secteurs structurants, explique BNP Paribas El Djazair. «Il s’agit, poursuit la même source, de l’audit et conseil énergétiques ; de l’isolation thermique, des systèmes de ventilation, de chauffage et de refroidissement écoénergétique, des systèmes de récupération de chaleur, des systèmes de production d’eau chaude écoénergétiques ou encore des thermostats efficaces et de l’éclairage éco-énergétique». D’autres secteurs sont également concernés, à l’image de la production ou de l’utilisation d’énergies renouvelables, des panneaux solaires, éoliennes, géothermiques et énergie d’expansion, des travaux de rénovation étanches à l’air et à l’eau, des systèmes d’économie d’eau et des systèmes de recyclage et de purification de l’eau, des véhicules électriques ou hybrides et dans leurs systèmes de chargement, des systèmes de réduction des déchets et d’emballages recyclables et/ou composables et enfin de la récupération de l’électronique usagée. A cet effet, le directeur général de BNP Paribas El Djazaïr a illustré «l’engagement» du Groupe dans la transition vers une économie neutre en carbone alors qu’un panel d’experts et d’entreprises éco-responsables a traité des enjeux de la durabilité en Algérie et défini les leviers prioritaires à actionner pour «encourager» les entreprises algériennes à amorcer le virage d’une transition énergétique «concrète» et «cohérente». Pour Fabien Riguet, il est du devoir de son institution, dans le cadre de sa démarche de «positive banking», de «sensibiliser» ses clients et ses partenaires sur les enjeux de durabilité et de les «encourager à s’engager efficacement» dans une croissance «durable» et «responsable», en créant un environnement de partage d’expériences, au travers de nos «Green talks».

S.A.M.

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