La rentrée universitaire 2020-2021 est fixée au 15 décembre, a annoncé le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, lors de sa rencontre mercredi avec les partenaires sociaux.
La concertation s'inscrit dans le cadre de la nouvelle approche d'évaluation permanente et de promotion du dialogue au sein de la grande famille universitaire. L’ordre du jour a porté, d'une part, sur l'examen du processus du parachèvement de l'année 2019-2020 finalisée à 95%, et sur les préparatifs de la prochaine rentrée universitaire, d'autre part. Lors d'un point de presse, il explique que compte tenu du contexte de la Covid-19, le ministère a établi un protocole sanitaire en vertu duquel seul un tiers de la communauté estudiantine sera concerné par le système présentiel. Les deux tiers restants feront l'objet de l'enseignement à distance. «Nous avons choisi un système hybride qui associe l'enseignement présentiel et à distance.» L'enseignement présentiel sera réservé aux unités fondamentales qui font le socle du parcours universitaire, et, à ce propos, le ministère «a même sélectionné la qualité des enseignants». S'agissant de l'enseignement à distance, il concernera les unités transversales du cursus, et en la matière une trentaine de vidéos portant sur les cours à retransmettre à distance ont déjà été préparées. Le succès de ce système d'enseignement comprend cette nécessité de combler le manque constaté dans les relations d'interactivité entre l'étudiant et son enseignant. Une nette amélioration est déjà engagée en ce sens et nombreux sont les établissements qui s'attellent à affiner ce principe d'interactivité qui a fait défaut dans la première phase du lancement de l'enseignement à distance. Il s'agit là d'une expérience toute nouvelle, dont la maîtrise ne peut se faire valoir que graduellement. «Même les pays développés de l'OCDE ne maîtrisent qu'à hauteur de 35% d'enseignement à distance», observe le ministre, qui mettra l'accent sur l'efficacité du protocole sanitaire.
Installation d’un comité de réflexion sur la conduite des réformes
Le protocole en question est global et concerne l'ensemble des aspects de la vie estudiantine, y compris le transport et l'hébergement. «Pas plus de 25 étudiants dans un bus universitaire», c’est l'une des dispositions du protocole qui inclut d'autres mesures relatives à l'hébergement dans les cités universitaires dans le respect de la distanciation physique. Dans son allocution, Abdelbaki Benziane a notamment annoncé la prochaine création d’une commission chargée de la conduite des réformes en vue d'asseoir une gouvernance optimisée du secteur à tous les niveaux, tant au plan pédagogique et de la recherche qu'au plan des prestations et services dédiés aux étudiants dont le nombre dépasse 1,6 million. La révision d'une multitude de textes de loi régissant l'université sera menée dans le cadre de ce processus de réforme. Le ministre insiste, dans ce cadre, sur la moralisation du secteur et sur l'ouverture de l'université sur l'environnement économique et social. «Nous tenons aussi à préserver les acquis obtenus jusque-là et nous sommes déterminés à mettre un terme définitif à tout dépassement extrémiste et violent», a-t-il soutenu, plaidant pour la promotion du dialogue et la concertation permanente entre les différents acteurs concernés par le processus de réforme.
Karim Aoudia
