
Par Rachid Lourdjane
Le Sahara Occidental ressurgit dans l’actualité par une réussite diplomatique d’une importance majeure, avec la nouvelle option de la Maison-Blanche qui reconnaît à ce territoire son statut de non-autonomie et un retour aux principes de guidance politique fondés sur l’opinion majoritaire des Etats, le Droit International. Aussi, la surprenante souveraineté présumée du royaume chérifien sur le Sahara occidental, clamée à la fin du mandat de Trump, accuse naufrage auquel tous les observateurs s’attendaient au sein des instances internationales. En effet, l’annonce par le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche Orient, Joey Hood, pour la désignation d’un nouvel émissaire onusien et le soutien de son pays pour un règlement politique dans le sens voulu par les Nations Unies, indique la volonté de la Maison- Blanche à mettre fin à l’injustice commise en décembre 2010 dans un climat de fuite en avant. Ce n’est plus un secret. L’attrait du Maroc sur le Sahara occidental est fondamentalement fondé des convoitises à caractère colonialiste au regard des richesses et les nombreuses ressources que recèle ce territoire. Au cours de sa visite de travail à Alger le 25 et 26 juillet, Joey Hood a fait part à l’APS de la volonté de son pays pour " un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties qui mène à la paix et à la stabilité » précisant que c’est ce qu'il y a de mieux pour la région.» C’est en juin dernier que, déjà, les prémisses d’un changement important dans la position des Etats-Unis sont apparues quand, souvenons-nous, le département d'Etat américain avait posé le principe d’une approche instruite sur une base juste et équitable de la part de l'administration Biden concernant la question sahraouie. La décision de l’ancienne administration Trump, battue en brèche et disqualifiée pour sa « brutalité » avait « manqué de vision » selon de nombreux sénateurs des deux partis républicain et démocrate qui ont appelé le président Biden à annuler la décision du 10 décembre 2020. Cette décision, rappelons-le, offrait le territoire sahraoui au Maroc en échange d’un marchandage peu glorieux avec Israël. Le fond du décor soulignait les importantes ressources halieutiques, le phosphate, l'agriculture, le fer et les métaux précieux, les énergies solaires et éoliennes. Dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, le Sahara occidental est inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes pour l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés.
R. L.