L’objectif principal atteint : Promouvoir l’esprit de dialogue

Ph. Nesrine T.
Ph. Nesrine T.

La 20e session ministérielle des pays africains - pays nordiques, dont les travaux se sont achevés hier à Alger, a atteint son objectif principal, à savoir consolider l’esprit de dialogue et réaffirmer, encore une fois, la convergence des vues à l’égard des grands sujets de l’heure. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a mis en exergue ces valeurs de dialogue qui sous-tendent le mécanisme de coopération et de concertation entre les pays d’Afrique et les pays nordiques, rappelant les plaidoyers du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en faveur de la promotion de ces valeurs en tant que «meilleurs instruments pour la consolidation de la solidarité, de la coopération et de la cohésion face aux défis actuels». M. Attaf a souligné que «le secret de la relation privilégiée qui unit nos pays africains et les pays nordiques réside dans notre engagement commun et certain pour les valeurs, les principes et les idéaux sur lesquels s’appuie l’Organisation des Nations unies (ONU), notamment la promotion des relations amicales entre les nations dans le cadre de l’égalité souveraine, du respect mutuel et de la confiance partagée, ainsi que pour faire prévaloir le droit international dans l’interaction et l’échange entre les États et la consécration du droit des peuples à l’autodétermination et la contribution au règlement des crises et des conflits avec des moyens pacifiques».

Échanges et concertations

Étant exposé aux divisions, aux chocs et aux conflits, le monde a besoin de ce mécanisme de dialogue, de concertation et d’échanges. Un credo que le président de la République a toujours défendu, en appelant à le promouvoir en tant que meilleur instrument pour la consolidation de la solidarité, de la coopération et de la cohésion face aux défis actuels, qu’ils soient locaux, régionaux ou internationaux. Le chef de diplomatie algérienne a insisté, dans sa déclaration finale, sur la nécessité de promouvoir ce dialogue qui nous permettra d’élaborer des dispositions pratiques à même de pérenniser ce cadre de concertation et d’échanges. L’accentuation des conflits armés, l’exacerbation de la crise climatique mondiale, face à la recrudescence des menaces terroristes transfrontalières et transnationales, l’élargissement du fossé de développement entre les pays pauvres et les pays riches, et l’aggravation des épidémies et des catastrophes naturelles «ne devraient pas entamer notre volonté et nos aspirations à un avenir prospère garantissant la sécurité, la stabilité, le développement et le bien-être de tous, sans exclusion aucune ni discrimination», a précisé M. Attaf, soulignant l’impératif de recourir à une réforme de l’ordre mondial, pour mettre fin à la marginalisation des pays en voie de développement, à leur tête les pays africains, lors de la prise des décisions internationales, de manière à garantir «l’établissement de relations internationales équilibrées sur les plans économique et politique, des relations répondant aux aspirations de l’humanité tout entière».

L’indispensable réforme de l’Onu

La rencontre d’Alger a permis, selon le chef de la diplomatie algérienne, de faire toute la lumière sur les défis, sans précédent, qui secouent les scènes internationale et régionale, sous le regard impuissant de l’Organisation des Nations unies, dont le système de fonctionnement est devenu caduc, voire obsolète, des tensions internationales, des crises successives qui plombent le développement du continent africain, en plus de la menace terroriste très pesante dans la région du Sahel, particulièrement. Le dialogue pays africains - pays nordiques demeure une nécessité qui nous interpelle à coopérer étroitement, pour transformer ces défis en opportunités de partenariat, en s’appuyant sur le capital jeunesse que renferme notre continent pour instaurer la paix, la sécurité et le développement durable. L’autre conclusion qui ressort des travaux de cette rencontre, l’impératif de redynamiser le volet multilatéralisme et un mécanisme international édifié sur des fondements clairs et équitables, le respect de la souveraineté, des normes contraires à celles pratiquées aujourd’hui, comme le deux poids, deux mesures dans le traitement des conflits et des crises qui secouent des parties du monde, à l’image du génocide perpétré par l’entité sioniste contre la population civile de Ghaza et béni dans un silence de tombe par bon nombre de puissances occidentales. Une attitude que l’Algérie et les peuples épris de paix condamnent énergiquement et ne peuvent ni l’accepter ni le cautionner. Les participants aux travaux de cette 20e session ont eu l’intime conviction que le développement de la coopération entre les deux blocs pourrait constituer un modèle de partenariat et d’échanges Nord-Sud, pour peu qu’il y ait un soutien et un accompagnement dans la réactivation et la concrétisation des projets contenus dans l’agenda africain 2063, particulièrement la Zone continentale de libre- échanges, projet intégrant dans le développement de l’Afrique. Pour parvenir à ces objectifs et garantir à l’Afrique une meilleure prise en charge de ses défis, la coopération et la coordination entre l’Afrique et les pays nordiques doivent dépasser le stade conjoncturel et trouver écho dans les foras internationaux, notamment à l’Onu, pour réhabiliter, en tant que bloc uni, les idéaux et les fondements contenus dans la charte de l’Onu. À noter que la 21e réunion se déroulera en 2024, dans la capitale danoise, Copenhague.

M. T.

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