
C’est parti ! La course à la présidentielle de septembre s’est ébranlée. Canicule ou pas, les candidats et leurs représentants sont bien décidés à sillonner le pays, pour présenter leur programme et convaincre un électorat de plus en plus exigeant et prêt à monnayer chèrement sa voix.
Le temps des blancs-seings et désormais révolu et l’histoire récente nous a appris que seules les retombées de la stratégie adoptée par l’élu sur le quotidien du citoyen et l’avenir du pays compte. Le «vote charisme» ne fait plus commerce chez le peuple, tout comme l’homme providentiel.
Le passé récent de l’Algérie en est la preuve tangible qu’en l’absence d’une vision claire et bien conçue, la faillite économique et surtout morale devient inévitable. «Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement», et les candidats à la magistrature suprême du pays en sont bien conscients. Si, pour le Président candidat, le bilan de son premier mandat et les 54 engagements ont été pleinement honorés, représentant une belle carte à faire valoir, il n’en demeure pas moins que la différence des programmes politiques, associée à la force de convaincre sont les seuls facteurs déterminants.
Car, en face de chacun, il y aura un auditoire qui scrutera non seulement les qualités individuelles de chacun pour l’exercice de la fonction suprême. Pas question de reproduire les erreurs du passé.
Les sentiments laisseront donc place à cette interrogation objective et capitale, qui est celle de savoir qui choisir, pour répondre aux préoccupations des citoyens et diriger le pays dans un monde tiraillé par des crises et des conflits multidimensionnels, ainsi que des foyers d’instabilités de plus en plus naissant, particulièrement dans notre espace sécuritaire immédiat.
Dans ce rendez-vous du 7 septembre, l’équation est pourtant simple à résoudre. Entre les trois prétendants en lice, c’est le combat de l’expérience et de la compétence face à la volonté de changement. Une opposition qui relève avant tout et selon des politologues du «marketing politique». Pourtant, cette approche ne doit pas pour autant évacuer la question des qualités individuelles qui font un homme d’État. Il s’agit de passer au crible les différentes qualités morales, techniques ou intellectuelles qui se rapportent à l’exercice de cette mission. En effet, ce qui distingue l’homme d’État de l’homme politique, c’est qu’il s’inscrit en permanence dans l’action et dans la responsabilité.
James Freeman Clarke a parfaitement défini cette dichotomie, en précisant : «La différence entre un homme politique et un homme d’État est la suivante : le premier pense à la prochaine élection, le seconde à la prochaine génération.»
M. T.