
L'ancien diplomate Noureddine Djoudi a alerté samedi l'opinion publique nationale sur la guerre non conventionnelle, dite «guerre de quatrième génération», menée contre l'Algérie par des puissances étrangères hostiles et revanchardes, avec la complicité d'éléments de l'intérieur, pour porter atteinte à l'unité de son territoire et de son peuple. «À la veille du 2e anniversaire du 22 Février, il faut plus que jamais rester vigilant face aux tentatives de détournement des acquis du Hirak par l'infiltration d'éléments ennemis de la démocratie en Algérie», a mis en garde M. Djoudi, dans une contribution publiée par le quotidien El Watan. Bien que l'Armée nationale populaire (ANP) ait mis en place, en coordination avec l'ensemble des services de sécurité, «d'efficaces contre-mesures pour éliminer cette menace», M. Djoudi a relevé toutefois que toutes ces «mesures ne pourraient être pleinement efficaces si elles n’étaient pas soutenues par une solidarité réelle et effective de l'ensemble des forces vives de notre peuple».
Pour expliquer les raisons qui ont poussé les ennemis de l'Algérie à opter pour cette nouvelle forme de guerre, l'ancien diplomate a rappelé «la capacité de nos forces armées de contenir et déjouer toute agression armée, et l'expérience tirée de l'extraordinaire épopée d'une Armée de libération nationale et d'un peuple faiblement armés, combattant avec succès une des plus puissantes armées de l'OTAN (l'armée française) près de huit ans durant». «Il fallait trouver une forme plus subtile et moins visible de guerre pour détruire définitivement une Algérie qui gêne par sa fidélité aux principes», a-t-il précisé. Et de détailler que la nouvelle stratégie des puissances qui cherchent à «déstabiliser, voire à balkaniser l'Algérie, est le recours à ce qui est appelé +guerre de quatrième génération+».
L'auteur a rappelé ensuite que cette méthode, explicitée devant un aréopage d'officiers de l'OTAN, réunis en 2018 en Israël, par Max G. Manwaring, ancien professeur à l'Institut d'études stratégiques de l'US Army War College, consiste à «affaiblir de l'intérieur l'État ciblé en lieu et place de l'ancienne intervention militaire, contournant ainsi la capacité de réaction de son armée». Elle s'appuie sur deux axes : «action à partir de l'extérieur, puis manipulation d'éléments à l'intérieur même du pays visé», a-t-il ajouté, rappelant ses conséquence dans l'ex-Yougoslavie ou — plus récentes — la guerre en Syrie. Pour l'ambassadeur Djoudi, cette méthode s'apparente à l'ancienne pratique de l'armée coloniale française sous le nom d'action des Services Psychologiques de l'Armée, tout en étant «autrement plus sophistiqué». En ce qui concerne l'Algérie, la guerre de quatrième génération s'articule autour de ces deux axes. Le premier axe s'appuie sur une action à partir de l'étranger. «Tout d'abord procéder à un encerclement, aussi étanche que possible, de notre pays par des pays voisins hostiles où hébergeant volontairement ou non des bases d'actions ou des éléments provocateurs contre notre territoire», a indiqué M. Djoudi. D'où l'envoi par Israël au Maroc de spécialistes militaires et la fourniture d'armement de dernière génération (drones et matériel de guerre électronique), «non seulement pour aider une armée d'occupation incapable de faire face aux assauts de l'Armée de libération sahraouie, mais également pour jeter une base d'action contre notre pays».