L’Algérie, porte-voix de l’Afrique pour la réforme de l’ONU : une revendication légitime

L’Algérie ne rate aucune tribune internationale, pour plaider la cause africaine en matière de représentation au sein des organisations internationales, et particulièrement au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Ainsi, lors de sa participation à la 22e réunion ministérielle Afrique - pays nordiques, tenue à Victoria Falls en République du Zimbabwe, Mme Selma Bakhta Mansouri, secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, a réaffirmé l’urgence de réformer le Conseil de sécurité, afin de garantir une représentation équitable et permanente de l’Afrique.

S’exprimant, lors d’une session spéciale dédiée au renforcement du système multilatéral dans la gestion des questions de paix et de sécurité internationales, qu’elle a coprésidée avec M. Espen Barth Eide, ministre des Affaires étrangères de la Norvège, Mme Mansouri a mis en avant le fait que cette réforme soit considérée comme essentielle, pour corriger les injustices historiques liées à l’exclusion du continent, mais aussi parachever le processus de décolonisation. L’accent a également été mis, lors de cette session, sur l’importance de mettre en œuvre la résolution 2719 du Conseil de sécurité, portant sur le financement des opérations de paix menées par l’Union africaine, soulignant la nécessité d’accompagner les partenaires, en particulier les pays du Nord, afin de faire de cette résolution, un levier concret pour consolider l’intégration entre l’Union africaine et les Nations unies, et promouvoir les solutions africaines aux problèmes africains.

Tout récemment, c’est le ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, qui a fait un véritable plaidoyer pour la refonte globale et profonde du système mondial de gouvernance, pour qu’il corresponde aux réalités du monde contemporain. «Il est inadmissible que l’Afrique reste en marge du monde et il est désormais nécessaire d’opérer une réforme globale du Conseil de sécurité et des trois institutions de «Bretton Woods», pour mettre fin à des décennies d'injustice historique infligée à notre continent», a martelé M. Attaf, lors d’une réunion ministérielle du G20 à New York, en marge des travaux de la 80e Assemblée générale des Nations unies. Les efforts de l’Algérie vont dans le sens de la correction des insuffisances et des dysfonctionnements émaillant le système onusien, c’est ce qu’a défendu le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans son allocution, lors des travaux de la 78e session de l'Assemblée générale de l’ONU, en 2023. Le Président Tebboune avait considéré que l’accélération des négociations internationales concernant la réforme du Conseil de sécurité, selon une approche globale et intégrée, doit être «une priorité pour la communauté internationale», afin d’aboutir à un consensus sur une véritable réforme garantissant «une représentation plus transparente».

L’Algérie, comme il l’avait souligné, est fortement engagée en faveur de la position africaine commune, telle que définie dans le Consensus d’Ezulwini et de la Déclaration de Syrte adoptés en 2005, exigeant deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents pour le continent au Conseil de sécurité. Outre cette revendication qu’elle réitère à chaque occasion, l’Algérie œuvre également à garantir la protection des intérêts africains et le renforcement de la place du continent dans la définition des orientations futures de l’économie mondiale.

Elle appelle ainsi à ce que tous les efforts soient déployés, pour éviter que l’Afrique ne soit reléguée au second plan face aux grandes révolutions de transformation qui visent à redessiner les contours de l’économie globale, notamment dans des secteurs stratégiques, tels que le numérique, la robotique, les nanotechnologies, l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables.

M. A. O.

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