Journée nationale de la diplomatie, l’Algérie et l’ONU : une relation historique au service de la décolonisation

Ph.:B.B
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«L'Algérie, par la voix de sa diplomatie, maintient sa conviction inébranlable que l’égarement et les dépassements ne trouveront de solution que dans le cadre de cette instance onusienne. Cette vision, traduite par les instructions du Président Tebboune, s’est manifestée par le mandat de l’Algérie au Conseil de sécurité», a déclaré Ahmed Attaf.

À l’occasion de la célébration conjointe de la Journée de la diplomatie algérienne et du 90e anniversaire de la fondation des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a prononcé un discours retraçant l’histoire de notre diplomatie. Après avoir transmis les salutations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre a justifié cette double célébration par une relation historique profonde entre l'Algérie et l'ONU, soulignant qu'elle se fonde sur trois piliers indéfectibles. M. Attaf a d’abord rappelé que la relation entre l’Algérie et l’ONU tire son origine de l’attachement de cette instance à la cause algérienne, en l’inscrivant dans son agenda le 30 septembre 1955 comme la «première affaire de décolonisation». Il a vivement remercié les pays Non-Alignés, pour leur soutien au sommet de Bandung, tout comme les «11 pays amis» incluant l'Indonésie, le Pakistan, l’Afghanistan et l’Inde, et certains pays arabes frères, qui ont présenté la lettre commune à l’ONU pour inscrire la question algérienne.

Le ministre a affirmé avec force : «Notre pays se souviendra toujours de ces pays amis, en les inscrivant en lettres d’or dans sa mémoire, dans le cadre de sa lutte pour la libération nationale.» Le deuxième pilier réside dans la contribution de la guerre de Libération nationale à l'ordre mondial, notamment l'inscription du principe d’autodétermination des peuples. M. Attaf a cité la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies, adoptée trois jours après les événements du 11 décembre 1960, portant la «Déclaration sur l’octroi de l’Indépendance aux peuples et aux pays colonisés». L’impact de cette guerre a également conduit à la création, en 1961, de la Commission chargée de la décolonisation (C24), chargée de veiller à l’application de la résolution 1514. Enfin, le troisième lien est symbolique : le choix de la date du 8 octobre célèbre le jour où «l’Algérie indépendante obtient officiellement son siège à l’ONU». Aujourd’hui, l’Algérie poursuit sa politique étrangère, en prolongeant cette relation étroite, basée sur le respect de tous les engagements onusiens.

Face aux défis, aux agressions et aux empiétements, l'Algérie, par la voix de sa diplomatie, maintient sa conviction inébranlable que «l’égarement et les dépassements ne trouveront de solution que dans le cadre de cette instance onusienne. L’ONU est le socle de la civilisation humaine atteint après des décennies de guerres et de conflits... c’est un rempart contre tous les abus et toutes les agressions sur des pays souverains ; c’est un garant pour les peuples dans leur quête pour l’autodétermination». Cette vision, traduite par les instructions du Président Tebboune, s’est manifestée par le mandat de l’Algérie au Conseil de sécurité en tant que membre non-permanent. Le ministre a souligné que l’Algérie a démontré que ses positions sont dictées par la Justice et le Droit, et non par des intérêts étroits. Fidèle à ses principes, l’Algérie a défendu sans relâche les peuples opprimés en Palestine et au Sahara occidental, afin de garantir leurs droits fondamentaux. M. Attaf a rappelé la proclamation de l’État palestinien à Alger et sa reconnaissance immédiate, affirmant que le nombre croissant de pays reconnaissant la Palestine est une victoire qui confirme que la solution à deux États est la seule voie possible au Moyen-Orient.

Concernant la question sahraouie, l’Algérie maintient que la solution «ne peut se faire en ignorant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», et doit rester dans le cadre des résolutions onusiennes sur la décolonisation. Enfin, le ministre a conclu, en saluant d’autres succès diplomatiques récents, dont l'élection de l'Algérie pour siéger au Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine, à partir de 2025, ainsi que la réussite de l’IATF (Foire commerciale intra-africaine).

Étaient, notamment, présents à cette cérémonie : Boualem Boualem, chef de cabinet de la présidence, Sofiane Chaïb, secrétaire d'État, chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Salma Mansouri, secrétaire d'État, chargée des Relations africaines, le directeur des relations et de la coopération au ministère de la Défense, les représentants du Parlement et des institutions, la représentante de l'ONU en Algérie, ainsi que de nombreux ambassadeurs accrédités et des cadres du ministère.

Une minute de silence a été observée et un hommage a été rendu au défunt Ahmed Taleb Ibrahim, «un grand diplomate qui a servi loyalement son pays».

Y. Y.

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