L’Algérie en guerre continue contre la désertification

La sécheresse et la désertification sont des phénomènes naturels extrêmement préjudiciables pour l'humain et son économie. Actuellement, les dérèglements climatiques qui frappent de plein fouet la planète terre amplifient ces phénomènes et nous rendent plus que jamais vulnérables, menaçant même notre développement durable. Selon l'organisation météorologique mondiale, les épisodes de sécheresses ont augmenté de 29% depuis l'an 2000 et les Nations unies estiment que d'ici 2050 les sécheresses pourraient toucher plus des trois quart de la population mondiale. 
Ainsi, plus que jamais, il est temps de réagir collectivement. Le 17 juin de chaque année, le monde célèbre la Journée internationale de la lutte contre la désertification et la sécheresse. Il s'agit là d'une opportunité pour dresser un bilan de ce qui a été fait et de ce qui reste à faire. Il faut dire, par ailleurs, que l'expérience algérienne de lutte contre ces phénomènes qui remontent à la fin aux années 1960 peut servir de modèle à de nombreuses autres nations.
En effet, l’Algérie livre, sans répit, une véritable guerre contre la sécheresse et la désertification depuis plus de 5 décennies, et ce, en fournissant de nombreux efforts pour éradiquer les causes de ces phénomènes dangereux. En 1974, elle a lancé le projet pharaonique du Barrage vert. Ce dernier s'étendant d'Est en Ouest sur une superficie de plus de 3 millions d'hectares avec la plantation de millions d'arbres qui a réussi à freiner considérablement la désertification et rétablir le précieux équilibre écologique. Dans les années 1980, plusieurs plans d'actions ont été mis en œuvre pour protéger la steppe et les Hauts-plateaux. 
En 1996, notre pays a ratifié la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification suite à quoi il a créé son propre organe de coordination pour la lutte contre ces menaces. Un organe qui repose, faut-il rappeler, sur la multisectorialité car composé de 15 ministères et de nombreuses autres organisations de la société civile. 
À l'heure actuelle, la priorité du gouvernement est  la réhabilitation et l'extension du Barrage vert avec la mise en œuvre d'un programme national de réhabilitation des espèces résistantes à la sécheresse qui s'est traduit par le lancement de la campagne de plantation 2019-2022 par les pouvoirs publics, avec l'objectif ambitieux de planter pas moins de 43 millions d'arbres sous le slogan «le reboisement est un devoir national». En sus de la stratégie de lutte contre la désertification à l'horizon 2035 qui est supervisée par la Direction générale des forêts (DGF) et dont l’objectif est de conserver et gérer durablement les ressources du domaine forestier au profit des populations et de l'économie nationale.
Enfin, en ce qui concerne la lutte contre la sécheresse, l'Algérie a choisi comme option stratégique le dessalement de l'eau de mer avec un plan d'action tout tracé qui dotera notre pays dès l'année prochaine 24 stations de dessalement. Ce pari de longue haleine est, donc, en passe d'être relevé !
 
Sami Kaïdi

 

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