Sécurité des opérations aériennes en Syrie : Moscou salue le "mémorandum" russo-américain

D.R
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La Défense russe a salué la signature d'un protocole  d'accord avec les Etats-Unis sur la sécurité des opérations aériennes en Syrie qui "montre un fort potentiel de coopération" entre les deux pays.

Le texte prévoit un ensemble de règles encadrant les vols de tous les aéronefs, y compris les drones, pour éviter tout incident aérien, a indiqué mardi dernier le ministère de la Défense dans un communiqué. Selon le texte, le protocole d'accord est d'une "grande importance pratique", qui "montre un fort potentiel de coopération entre la Russie et les Etats-Unis, y compris l'opération antiterroriste", que Moscou est prêt "à étendre et à approfondir". A Washington, le Pentagone a également rapporté que les deux pays avaient signé le protocole d'accord, soulignant cependant qu'il ne signifiait pas le début d'une plus ample coopération entre Américains et Russes en Syrie. "Il n'y a pas de coopération militaire, de partage de renseignements ou d'informations sur des cibles", a assuré le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, lors d'un point presse. La Russie a précisé qu'une fois l'accord entré en vigueur, des canaux de communication seront établis entre les deux autorités militaires. Moscou a également appelé à une plus grande coordination avec Washington concernant les opérations de secours aux pilotes d'avions abattus dans l'espace aérien syrien. Le ministère russe de la Défense a toutefois noté que ce protocole d'accord ne constituait pas un blanc-seing aux frappes aériennes américaines en Syrie, que Moscou juge illégales, étant donné que la coalition dirigée par les Etats-Unis mène ces frappes sans le consentement de Damas ou une résolution pertinente du Conseil de sécurité de l'Onu. Par ailleurs, Bachar al-Assad a remercié mardi soir Vladimir Poutine pour son "aide" dans le conflit et a déclaré que sans l'intervention militaire russe en Syrie, le "terrorisme" aurait continué de gagner du terrain. "Le terrorisme qui s'est répandu dans la région aurait gagné encore plus de terrain s'il n'y avait pas eu vos actions (militaires) et votre décision" d'intervenir en Syrie, a déclaré le président syrien. De son côté, le président Poutine a souligné qu'un règlement politique du conflit était possible "avec la participation de toutes les forces politiques, ethniques et  religieuses" du pays, ajoutant que le dernier mot devait "revenir au peuple syrien". "Nous sommes prêts à faire tout notre possible non seulement dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi dans le processus politique", a ajouté Vladimir Poutine.

Près de 50.000 réfugiés syriens en route pour la Turquie
Quelque 50.000 réfugiés syriens fuyant les affrontements dans leur pays sont attendus aux frontières méridionales de la Turquie, a rapporté la presse locale hier. "Des dizaines de milliers de personnes vivant à Alep fuient leur ville pour se diriger vers la Turquie", a indiqué le président du Conseil des turkmènes de Syrie, Abdurrahman Mustafa, cité par le quotidien Hurriyet. "Une migration importante a commencé à partir du sud d'Alep", a-t-il ajouté, relevant qu'elle "sera plus grande quand les forces alliées à l'armée syrienne atteindront la partie rurale et du nord de la ville où vivent une large communauté de turkmènes qui sont coincés dans les combats entre ces forces syriennes et le groupe terroriste Daesh." Selon les services de sécurité turque, le nombre de réfugiés fuyant Alep devrait tourner autour de "350.000 personnes d'ici le week-end" en cas de poursuite des raids aériens. Ankara accueille déjà 2,2 millions de réfugiés dont seulement près d'un quart de million vivant dans les camps installés dans le sud du pays.
Le quotidien syrien Al-Watan, assure que l'armée s'est emparée de 16 villages et sept collines. Selon le journal, l'opération "va modifier la carte du conflit dans cette région, en coupant les lignes de renforts des hommes armés (rebelles) entre le sud de la province d'Alep et l'est de celle d'Idleb et en prenant la route internationale d'Alep à Hama", plus au sud.
De son côté, le futur Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a informé mardi le président américain Barack Obama que son gouvernement allait mettre fin à ses frappes aériennes en Irak et en Syrie contre l'EI, sans toutefois donner de calendrier.
M. T. et agences

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