
La ministre de la Culture et des Arts a présidé, hier au palais de la Culture Moufdi-Zakaria, la rencontre nationale sur les mécanismes d’investissement dans le domaine de l’industrie cinématographique, organisée en coordination avec l’Agence algérienne de la promotion des investissements (AAPI).
Lors de son allocution d’ouverture, Soraya Mouloudji a fait savoir qu’une commission mixte composée de cadres de son département, des Finances et de l’AAPI, œuvre pour revoir les mécanismes de financement et de soutien de la production cinématographique.
Les principales missions, entre autres, sont la facilitation de l’exploitation des salles de cinéma par le secteur privé, la mise en œuvre des facilitations fiscales et motivations bancaires pour l’investissement. Cette action rentre dans le cadre d’une stratégie ministérielle visant à promouvoir la créativité. «Une convention cadre se prépare également avec l’association professionnelle des banques et établissements financiers afin de faciliter la tâche des investisseurs porteurs de projets en œuvrant à leur octroyer des prêts bancaires à taux d’intérêt subventionnés, au bénéfice d’investisseurs et de producteurs dans les domaines liés au secteur de l’industrie cinématographique et culturelle en général.» Rappelant l’importance de faire du cinéma un levier de l’économie nationale et insistant sur la grande importance accordée à ce secteur par le président de la République, la ministre a souligné le rôle de la loi sur l’industrie cinématographique initié par son département, notamment son aspect juridique, dans la mise en place d’une plateforme qui répond aux besoins des professionnels et investisseurs. Elle a par ailleurs rappelé le chantier de la restructuration des institutions publiques du cinéma à travers la création du Centre national du cinéma (CNC), chargé d’unifier et de faciliter les procédures d’organisation de l’industrie cinématographique, en plus de promouvoir la coopération internationale dans le domaine du cinéma, d’attirer les investisseurs, de récupérer les salles de cinéma et confier leur gestion à des particuliers. Outre la révision des dispositifs de formation dans le domaine du cinéma, notamment le contenu pédagogique de la formation artistique cinématographique, Soraya Mouloudji a fait savoir que la récupération des archives des films déposés à l’étranger et leur numérisation, ainsi que l’organisation de festivals dans le domaine du cinéma dans le but de promouvoir l’image de l’Algérie, figurent parmi les priorités de son ministère.
Kader Bentounes
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Le cinéma comme ressource économique
De son côté, Omar Rekkache, directeur général de l’AAPI, a souligné l’importance du cinéma comme étant l’une de principales sources économiques susceptibles de créer beaucoup de richesse dans d’autres secteurs. «Nous présentons aujourd’hui les avantages octroyés par l’Etat aux investisseurs dans le domaine cinématographique à l’exemple des avantages fiscaux et parafiscaux que propose la nouvelle loi sur l’investissement ainsi que l’accès au mobilier industriel pour la concrétisation de ces projets.» La rencontre a rassemblé plusieurs experts afin d’expliquer les mécanismes d’investissement dans l’industrie du 7e art. Responsables des études à l’AAPI, Khaoula Mustefai et Imène Toumi ont évoqué dans leurs interventions le système de motivation dans le cadre de la loi sur l’investissement et les modalités et conditions d’octroi de biens immobiliers économiques appartenant au domaine privé de l’Etat pour la réalisation de projets d’investissement, tandis que Rachid Belaid, commissaire générale à l’association professionnelle des banques et établissements financiers, a présenté les mécanismes du financement bancaire pour les projets d’investissement cinématographiques. D’autres investisseurs ont, par ailleurs, évoqué leurs expériences réussies, notamment dans la gestion de salles de cinéma à l’exemple de Ryad Ait Ouadie à Alger ainsi que Chakib Terriki et Mehdi Abdelmalek à Oran.
K. B.