Il joue la carte de la déstabilisation régionale : les grosses couleuvres du Makhzen

Faire croire qu’un «automne» maghrébin se prépare est une vaine tentative du Makhzen qui, face à sa noyade certaine sous la colère populaire, tente de s’accrocher à une quelconque branche pour sauver les meubles du Royaume !

Non, l’Algérie n’est pas le Maroc. Les «DZ» ne sont plus manipulables ni par les comploteurs, tapis dans l’ombre, à l’intérieur, ni par les campagnes des ennemis de l’Algérie à l’extérieur. Ce n’est sûrement pas un pseudo-collectif «GenZ 213», un groupe qu’on a sciemment cloner sur «GenZ 212» du Maroc, qui va détourner la jeunesse algérienne de ses réels objectifs, en appelant à une manifestation ce 3 octobre. Cet appel est curieusement amplifié depuis… Rabat. Mais la manœuvre trahit moins une stratégie offensive qu’un réflexe de panique. Faire croire qu’un «automne» maghrébin se prépare est une vaine tentative du Makhzen qui, face à sa noyade certaine sous la colère populaire, tente de s’accrocher à une quelconque branche pour sauver les meubles du Royaume ! Cette grossière diversion virtuelle est une ruse malheureusement consommée et n’aura pas d’ancrage en Algérie.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a bien averti, lors de son dernier entretien avec les médias : «l’Algérie est ciblée par certaines parties qui redoutent l'autonomie qu'elle a réalisée et le rétablissement de ses rôles centraux au double plan régional et international», mettant en garde contre les voix qui s'emploient à répandre les rumeurs et à semer le doute parmi les citoyens. Le chef de l’Etat a appelé à «la solidarité et à la mobilisation contre les parties qui souhaitent le mal au pays». Le Makhzen, plutôt que d’assumer ses fractures, tente une nouvelle déstabilisation de l’Algérie en misant sur l’illusion d’une contestation intérieure, alors qu’elle est téléguidée depuis l’extérieur. L’Algérie, consciente de sa force et de ses atouts, y oppose son unité, sa vigilance, et un modèle social qui fait toute la différence. Sans chercher les projecteurs, l’Algérie a misé sur un modèle de justice sociale. Le pays offre un accès gratuit à la santé, à l’éducation, au logement et des subventions pour les produits de base. Plus de 12 millions d’élèves ont fait leur rentrée dans un système scolaire public où les manuels, les cantines et les soins sont assurés gratuitement. Le pays a aussi pris le virage de l’innovation : fonds pour les start-up, incubateurs, cadre fiscal adapté. Une dynamique qui vise à canaliser les ambitions de la jeunesse vers l’entrepreneuriat et la création plutôt que vers la désillusion.

Dans les hôpitaux, la gratuité reste la règle, y compris pour les pathologies lourdes. Le logement social, massivement développé, continue de répondre à une demande populaire forte. Ce sont ces piliers qui assurent à l’Algérie une résilience face aux vents extérieurs. A l’inverse, le Maroc vit, depuis trois jours, au rythme des manifestations et des cris de colère de son peuple. A Casablanca, Rabat ou Fès, les Marocains dénoncent l’indécence des dépenses liées à la Coupe du monde-2030 alors que l’essentiel manque. «Pas de football sans hôpitaux», «Du pain, pas des stades». Ces slogans résonnent comme un verdict populaire contre un système déconnecté. Le chômage des jeunes explose, les services publics s’effondrent, et la pauvreté progresse. La santé publique est sinistrée, l’école publique, quant à elle, croule sous les abandons scolaires et les classes surchargées. Ajoutons à cela un rejet croissant des Accords d’Abraham, qui fragilisent encore davantage la cohésion nationale. Bref, le Maroc est un baril de poudre.
Plutôt que d’assumer ces difficultés structurelles, certains relais médiatiques du Royaume préfèrent détourner l’attention en projetant cette instabilité vers l’Algérie. En amplifiant artificiellement des appels sans enracinement réel, ils veulent faire croire qu’un même scénario pourrait se reproduire à Alger.

La stratégie de manipulation est pernicieuse. Les réseaux impliqués injectent des thématiques sociétales étrangères aux traditions et aux valeurs des sociétés maghrébines, afin de brouiller les repères et détourner les jeunes des véritables enjeux. Cette entreprise de manipulation culturelle est d’autant plus nuisible qu’elle exploite les canaux modernes de communication pour cibler la jeunesse connectée. Le choix du collectif GenZ, relais actif de cette campagne, qui a détourné l’univers du manga One Piece – une production japonaise sans aucun lien avec la réalité du Maghreb – en le transformant en emblème de ses slogans, n’est pas anodin. Il vise à séduire les jeunes par une référence ludique et populaire, pour mieux camoufler des agendas politiques étrangers. Il s’agit-là d’une véritable tentative de colonisation mentale, qui dissimule des arrière-pensées claires: fragiliser l’identité culturelle de la jeunesse maghrébine, la couper de ses racines historiques et spirituelles, et imposer des modèles sociétaux importés. Sous couvert d’un idéal pacifiste, c’est en réalité un projet de désarmement identitaire qui est mené contre l’Algérie et contre les fondements mêmes de sa cohésion sociale.

Avec cette manipulation, le Maroc et certains de ses relais régionaux tentent, par des actions désespérées, de déstabiliser les deux pays les plus stables du Maghreb, à savoir l’Algérie et la Tunisie. Ces tentatives de déstabilisation ne sont pas nouvelles et l’Algérie, forte de ses enfants, saura y faire face. Le Makhzen ferait mieux de regarder en face ses propres citoyens plutôt que de fantasmer sur une contagion algérienne.

H. Y.

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