IATF-2025 : les experts livrent leurs analyses

Les experts estiment que la dynamique impulsée à Alger dépasse la seule dimension commerciale, pour s’affirmer comme une véritable plate-forme de coopération économique, financière et écologique. 

Au lendemain de la 4e Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025), les experts locaux s’accordent à décrypter l’événement comme un «tournant stratégique pour l’Algérie et, au-delà, pour le continent africain». Ils estiment que la dynamique impulsée à Alger dépasse la seule dimension commerciale, pour s’affirmer comme une véritable plateforme de coopération économique, financière et écologique. Les contrats conclus par les entreprises nationales traduisent la «solidité d’une base industrielle diversifiée», tandis que l’accent mis sur l’intégration régionale et la connectivité logistique confirme la nécessité d’accompagner les PME dans leur expansion africaine, ont-ils estimé.

Dans cette dynamique, l’IATF-2025 s’est imposée comme un révélateur des ambitions algériennes et des perspectives africaines. Les analyses convergent : cette édition constitue un tournant pour les entreprises nationales, dont la présence affirmée s’est matérialisée par une moisson de contrats de partenariat et d’exportation, consolidant la place de l’Algérie sur le marché continental.

L’expert en économie, Brahim Guendouzi a estimé que «l’IATF-2025 marque un tournant décisif pour les entreprises algériennes», relevant qu’elles ont su s’imposer dans cette manifestation commerciale continentale. Selon lui, «les nombreux contrats signés pour l’exportation et le partenariat avec leurs homologues africains confirment la consistance de la base industrielle nationale et sa diversification». Il a souligné que «la valorisation du made in Algeria sur les marchés africains est déterminante pour développer une relation durable et accéder à plus de consommateurs». Toutefois, a-t-il averti, «les handicaps en termes de logistique et de paiements demeurent contraignants pour nombre de PME», appelant à un investissement accru dans la connectivité, indispensable pour réussir la pénétration des marchés africains.

Par ailleurs, M. Guendouzi a rappelé que «l’accompagnement est un autre aspect fondamental, pour marquer une présence durable sur les marchés africains». À ce titre, il a indiqué que «la création d’un organe spécialisé dans les exportations par le décret exécutif n° 25-234 du 7 septembre 2025 s’inscrit dans cette logique de rendre les exportations algériennes plus fluides». De son côté, l’économiste et enseignant chercheur, Abderrahmane Seddiki, a mis en avant l’importance de l’événement pour l’avenir économique du continent. Selon lui, «l’IATF-2025 à Alger est une véritable occasion de réaffirmer la relation symbiotique entre les stratégies des États et des entreprises africains, pour stimuler le commerce intra-africain et les investissements».

Il est clair qu’en alliant leurs efforts, les États et les entreprises peuvent «transformer le paysage économique du continent, pour bâtir un marché unique et dynamique qui bénéficiera à tous les Africains», a-t-il résumé. L’économiste, Lynda Bendjiane, a, pour sa part, indiqué, à El Moudjahid, que «l’ouverture d’une branche de l’Afreximbank en Algérie constituerait un levier de souveraineté financière et un instrument majeur, pour accompagner la diversification économique nationale». Selon elle, une telle implantation permettrait également de financer des secteurs stratégiques, tels que «l’agriculture moderne, l’industrie de transformation, les énergies renouvelables, les technologies numériques et les infrastructures logistiques», tout en offrant aux PME et start-up un accès direct à des financements compétitifs.
«Héberger l’Afreximbank à Alger ou à Oran, c’est positionner l’Algérie comme un hub financier et commercial reliant le Maghreb, l’Afrique subsaharienne et la Méditerranée», a-t-elle conclu, estimant que ce projet doit être inscrit dans la stratégie présidentielle de diversification et d’intégration africaine. Dans le même élan, l’expert en environnement et en économie circulaire, Karim Ouamane, a affirmé que «la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025) consacre l’Algérie comme un leader stratégique, déterminé à exporter son savoir-faire environnemental, pour en faire un moteur de développement durable et inclusif en Afrique».

L’ancien directeur général de l’Agence nationale des déchets (AND) a souligné que cette rencontre, initiée par l’Afreximbank en partenariat avec l’Union africaine, «dépasse le seul cadre commercial, pour devenir une véritable plateforme d’innovation», ajoutant que «l’Algérie y démontre par l’exemple sa capacité à transformer les défis climatiques et environnementaux en opportunités économiques».
Il a qualifié de «moment historique» le discours du Président Abdelmadjid Tebboune.

S. B.

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