Forum de la mémoire d’El Moudjahid, Hommage à Nelson Mandela : L’homme qui a donné un sens au XXe siècle

Elle est plus connue sous son nom anglais, Mandela Day existe depuis 2010. Le 18 juillet de chaque année, jour de la naissance de Nelson Mandela, l’ONU se joint à la Fondation Nelson Mandela, pour exhorter le monde entier  à commémorer la Journée internationale qui lui est consacrée.

Hier, dans le cadre du Forum de la mémoire d’El Moudjahid, l’occasion fut propice pour se remémorer l'héritage d'un militant contre la ségrégation raciale, pour renouer l’attachement aux valeurs qui l’ont inspiré dans son combat, témoigner de sa détermination absolue, de son profond engagement pour la justice, les droits de l'homme et les libertés fondamentales, sa conviction intime dans l'égalité et la dignité humaines. Noureddine Djoudi, ancien ambassadeur et président de l’Association internationale des amis de la Révolution algérienne, a d’abord rendu hommage au quotidien El Moudjahid, la seule publication qui est née au moment de la lutte de Libération nationale. «C’était un élément majeur dans la guerre que nous menions contre les services psychologiques de l’armée coloniale. Aujourd’hui, l’arme la plus puissante, c’est l’information. Ce qu’on appelle la guerre de 4e génération se base essentiellement sur l’information. L’Algérie est visée dans cette guerre», a-t-il affirmé. S’agissant du défunt leader sud- africain, il a mis en exergue les liens qui l’unissaient fortement à notre histoire.
Après avoir quitté clandestinement l’Afrique du Sud, Mandela est venu contacter, en sa qualité de commandant en chef, des dirigeants de l’EMG de l’ALN, car il disait que la lutte du peuple algérien était l’unique exemple pour la future lutte de l’ANC. L’Algérie s’était engagée pleinement dans la lutte que menait le peuple sud-africain contre l’apartheid, mais aussi le FRELIMO, le MPLA, etc. Cette aide n’était que l’expression concrète de cet engagement. Mandela avait une très bonne connaissance du mouvement nationaliste algérien, il voulait inscrire les combattants de l’ANC dans le sillage de l’Algérie en lutte pour son indépendance.

Une position claire et réaliste

Une fois indépendante, l’Algérie mettra tous ses moyens à la disposition de l’ANC, mais il fallait être réaliste, fait-il remarquer. Les conditions qui prévalaient à l’époque n’étaient pas celles du déclenchement de la Révolution du premier novembre 1954.
Il y avait une espèce de ceinture de sécurité autour du régime de l’apartheid, il fallait réunir toutes les forces possibles pour l’isoler, parce que l’opinion internationale, en particulier l’Occident, ignorait totalement les souffrances du peuple sud-africain.
L’action diplomatique de l’ANC a été fantastique, notamment avec Johnny Makatini, qui a su mener la lutte sur le plan international avec Oliver Tambo, à telle enseigne que l’opinion internationale a commencé à changer, à prendre la mesure de ce qu’était l’apartheid.
La mobilisation a porté ses fruits, puisqu’au niveau des Nations unies, le pouvoir de Pretoria fut écarté.
Djoudi a cité le cas de Mokhtar Kerkeb, un homme qui a parcouru à pied, une distance impressionnante pour rejoindre le maquis angolais du MPLA. Ce colonel a été un symbole d’unité entre la Révolution algérienne et des peuples désirant se débarrasser du colonialisme.

La dérobade de Hassan II

Nelson Mandela a laissé un héritage. Il voulait que l’Afrique du Sud soit vigilante à l’égard des différents aspects humanitaires, qu’elle continue, à son tour, à soutenir les mouvements de libération.
Lorsque le gouvernement sud-africain allait reconnaître la République arabe sahraouie démocratique, Mandela avait dit qu’il fallait acculer Hassan II dans ses derniers retranchements.
Il s’était engagé durant la Conférence de Nairobi par une résolution qu’il a votée ; Hassan II avait pris l’engagement consistant à organiser un referendum sur le Sahara occidental, avec deux options : soit le rattachement au Maroc, soit l’indépendance. Il s’est par la suite renié.
Mandela lui a dit : «Je te tends la main, soit fidèle au serment de Nairobi, on organise un référendum libre pour que le peuple sahraoui se prononce, passé un certain délai, si ce référendum n’avait pas lieu, je reconnaîtrais officiellement la RASD.»
M. B.

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Ils ont dits

M. Patrick Rankhumise, chargé d’affaires  de l’ambassade d’Afrique du Sud en Algérie :
«Nelson Mandela est un symbole  de lutte contre l’apartheid  et la discrimination»

«Nous célébrons cette opportunité avec une conscience tranquille. En effet, Nelson Mandela a joué un rôle majeur dans la lutte contre l’apartheid et la discrimination. De plus, cette icône n’appartient pas qu’aux Sud-Africains, mais à tout le monde. D’ailleurs, le peuple sud-africain a l’honneur de célébrer la vie et l’esprit de Mandela et qui coïncide avec la Journée mondiale, le 18 juillet de chaque année. Nous sommes tous conscients de contribuer à une vie meilleure pour nous, la société, le continent, notre monde. Nous avons la foi que chaque individu peut mettre ses compétences au service du collectif. À cet effet, on oriente chaque individu à utiliser et à prendre en considération le courage et le combat du Nelson Mandela. Aujourd’hui, il est important de noter qu’il faut garder l’esprit de Mandela qui lutte contre la discrimination et l’apartheid. Nelson Mandela était un homme qui a toujours soutenu les causes justes et humanitaires. L’image iconique que dégage ce brave homme a une relation directe avec la Révolution algérienne, qui a était le symbole des révolutionnaires. Pour cela, je salue le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et son peuple pour leur reconnaissance à Nelson Mandela et sa contribution à la Révolution algérienne.»

Khalil Hamedi, chargé d’affaires  de la RASD :
«La révolution Algérienne est  le phare des révolutionnaires»

«Nelson Mandela avait été un symbole des causes justes, en étant un révolutionnaire. Nelson Mandela était un exemple de force et de persévérance contre le colonialisme jusqu’à l’indépendance. Cet homme avait été le président de la République sud-africaine. Il n’était pas seulement un symbole de son pays, mais une icône universelle. Il avait soutenu les causes justes jusqu’au bout, tout en mettant en valeur leurs droits à l’autodétermination. Il ne faut pas oublier que la Révolution algérienne est un symbole qu’il faut toujours suivre, notamment le courage et la détermination de ses combattants. La Révolution algérienne est considérée comme la mecque des révolutionnaires, car elle est un exemple de courage.»

M.Tran Quoc khanh, ambassadeur du Vietnam en Algérie :
«Un bon exemple  pour les nouvelles générations»

«La vie de Nelson Mandela est un exemple, non seulement pour le peuple de l’Afrique du Sud, mais pour le monde entier. Son combat pour l’égalité entre les races et l’autodétermination des peuples était déterminant. Le fait d’être un homme qui défend toujours les causes justes restera gravé dans les mémoires des peuples. Alors que cet homme était un symbole qui a lutté contre l’apartheid et la discrimination. Cela va permettre à ces nouvelles générations de s’inspirer de cette idole, afin qu’elles puissent suivre le bon chemin.»

M. Juan Akias Palacio, ambassadeur du Venezuela en Algérie :
«Nous sommes victimes de la guerre médiatique»

«Je me rappelle que j’ai visité le pays de Nelson Mandela, dans le cadre d’une visite touristique et culturelle. J’avais l’occasion de lire tous les livres qui ont une relation avec le combat de ce pays, dont la Route pour la libération. À cette honorable occasion, je félicité l’esprit de cet homme qui a consacré toute sa vie à la lutte contre le colonialisme, et son âme qui restera toujours vivante dans la mémoire du monde entier. Le parcours révolutionnaire de Nelson Mandela défend toujours les causes justes, notamment leur droit à l’autodétermination. À travers nos révolutions, on a appris que certains médias voulaient toujours cacher la vérité. Par conséquent, nous avons été des victimes de cette guerre médiatique dont le rôle est mis à nu, sachant qu’il y avait alors plein de mensonges et qu’on voulait cacher la vérité. Je saisis l’occasion qui se présente pour féliciter le journal El Moudjahid qui dévoile toujours la vérité.»
Propos recueillis par Zine Eddine Gharbi

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